Quelle beauté que ce recueil de poésie sur ... la beauté.
Voici un auteur espagnol qui m'était totalement inconnu et qui, apparemment, n'a pas grand succès en France, vu le petit nombre de livres disponibles.
Quel dommage. En plus, ici, la publication est bilingue. Son vocabulaire est tout à fait compréhensible et c'est tellement plus agréable, même si l'on ne comprend pas totalement la langue d'origine, de savourer le rythme que le poète a voulu donner à sa phrase.
Bref, je suis conquise !
Commenter  J’apprécie         238
AMOR
El olor de una flor nos hace dueños,
por un instante, del destino ;
el sol del cielo azul que, por la tarde,
la puerta que se entreabre deja entrar ;
el presentir una alegría justa ;
un pájaro que viene a la ventana ;
un momento del algo inesperado...
No hay en la soledad y en el silencio
más que nosotros tres :
-visita, hombre, misterio-.
El tiempo y los recuerdos
no son nudos de atajos,
sino de luz y aire. Andamos sonriendo
sobre el tranquilo mar. La casa es dulce,
bellas sus vistas...
Y, un instante, reinamos, ¡pobres! sobre nuestra vida.
AMOUR
L'odeur d'une fleur nous rend maîtres,
pour un instant du destin ;
le soleil du ciel bleu que, le soir,
la porte qui s'entrouvre laisse entrer ;
le pressentiment d'une juste joie ;
un oiseau qui vient sur la fenêtre ;
un moment de quelque chose d'inattendu...
Dans la solitude et le silence,
nous trois seulement :
- visite, homme, mystère -.
Le temps et les souvenirs
ne sont pas chemins de traverse,
mais de lumière et d'air. Nous marchons, souriant,
sur la mer tranquille. Douce est la maison,
belles ses vues ...
Et, un instant,
nous régnons, pauvres ! sur notre vie.
Sé que mi Obra es lo mismo
que una pintara en el aire;
que el vendaval de los tiempos
la borrará toda, como
si fuese perfume o música;
que quedará sólo de ella
-sí arruinado en nóes-
el gran silencio solar,
la ignorancia de la luna.
Je sais que mon Oeuvre est pareille
à une peinture dans l'air ;
que la bourrasque des temps
l'effacera toute, comme
si elle était parfum, ou musique ;
qu'il ne restera d'elle
- oui déchiré en mille non -
que le grand silence solaire,
l'ignorance de la lune.
¿Dónde está la palabra, corazón,
que embellezca de amor al mundo feo;
que le dé para siempre -y sólo ya-
fortaleza de niño
y defensa de rosa?
Où est le mot, mon coeur,
qui embellira d'amour le monde laid ;
qui lui donnera pour toujours - et seulement alors -
une force d'enfant
et une défense de rose ?
Le poète est l’homme qui a en lui un dieu immanent, et comme le médium de cette immanence.