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Critique de Fabinou7


Sous le firmament des strophes étoilées, Juarroz compose sa formule, poétiquement pure, de la condition humaine. Sa poésie dépasse de loin tous les ancrages, il s'occupe moins d'“être cette chose que nul ne peut définir: argentin”, pour reprendre le mot de José Luis Borgès, que d'embrasser les secrets de l'algèbre du monde.

« le mot que j'écris
écrit un autre mot de l'autre côté du papier. »

Poésie mathématique. Syllogismes et antithèses se succèdent dans un jeu de symétrie savamment calculé. Poème en plusieurs dimensions, qui accompagne son thème « comme la ligne qui dessine la mer dans la mer ».

« concurrence de qui je suis avec qui je fus,
de qui va éteindre la lampe,
avec qui l'a allumée »

« Ta main est dans l'idée de ta main ». Arithmétique abstraite de l'amour, géométrie de l'univers contorsionné dans « les souvenirs qui sautent des yeux ». Les axiomes d'un monde sensible, que Roberto Juarroz dessine pour nous, atteignent néanmoins leurs limites :

« il est sûr
qu'entre les prémisses et leurs brefs corolaires
manque le fil tendu de la démonstration
un peu comme si entre la naissance et la mort
manquait la vie. »

« Certains regards seulement passent par les yeux ». le grand poète argentin n'a peut-être pas résolu l'équation de la mort et de la vie et de la vie et de la mort mais a découvert un théorème poétique qui n'échappe pas aux lois de l'attraction (pour son lecteur).

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