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Citations sur Poésies verticales (7)

Je pense qu’en ce moment
il n’est peut-être personne au monde qui pense à moi,
que moi seul je me pense,
et que si je mourais maintenant,
personne, pas même moi, ne me penserait.

Et voici que commence l’abîme,
comme lorsque je m’endors.
Je suis mon propre appui et je m’en prive.
Je contribue à tapisser d’absence toute chose.

C’est peut-être pour cela
Que penser à un homme
Revient à le sauver.
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Coupures du son,
retours du son,
résurrections du son.
Avec ces mouvements se creusent
des galeries plus profondes que le silence.
     
Sons sans sons,
sons sans silences,
minéral de son.
Veine pour abolir la différence
entre le son et le silence,
pour fonder la nouvelle acoustique
qui créera sa propre ouïe.
     
     
Quatrième Poésie Verticale (1969)
pp. 193-195
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13
     
Les pensées tombent comme les feuilles,
pourrissent comme le fruit sans dents,
donnent de l’ombre parfois
et parfois sont quelque chose comme la lèvre maigre
d’une branche dénudée.
     
Il y a des corps qui gercent l’espace,
le brisent en le remplissant,
le blessent comme le pain blesse certaines bouches.
Il y a des ombres qui guérissent cet espace,
cicatrisent les blessures qui lui firent ses corps,
en les replaçant
à partir d’un lieu plus intime.
     
Les pensées tombent comme les feuilles,
pourrissent comme le fruit,
mais elles n’ont pas de racines
et ne se meuvent pas dans le vent.
Plus maigres que les corps et leurs ombres,
elle ne gercent et ne guérissent pas l’espace :
elles sont un arbre d’espace,
planté, sans racine, au centre.
     
-
     
Los pensamientos caen como la hojas,
se pudren commo el fruto sin dientes,
dan sombra algunas veces
y oras son algo así como el labio demacrado
de una rama desnuda.
     
Hay cuerpos que agrietan el espacio,
lo quiebran al llenarlo,
lo hieren como el pan a ciertas bocas.
Y hay sombras que curan el espacio,
le cicatrizan las heridas que les hicieran sus cuerpos ?
Reponiendo esos cuerpos
desde un lugar más íntimo.
     
Los pensamientos caen como la hojas,
se pudren commo el fruto
pero no tienen raíces
ni se mueven al viento.
Más delgados que los cuerpos y sus sombras,
no agrietan ni curan el espacio :
son un árbol de espacio,
plantado, sin raíz, en el centro.
     
     
Troisième Poésie Verticale/Tercera Poesía Vertical (1965)
Traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen (pp. 126-129)
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Troisième Poésie verticale



3

Crevasse dans le cœur de l'imminence,
tandis que le pied de l'espérance
danse son temps bleu,
amoureux de sa propre ombre.

Il y a un hymne en attente
qui ne peut commencer
avant que la danse n'achève
sa culture du temps.

C'est un hymne vers l'arrière,
une imminence inversée,
l'ultime aiguillée pour lier la source
avant que sa coulée ne l'emporte.

Il y a des chansons qui chantent.
D'autres sont immobiles.
Les plus profondes reculent
dès leur première lettre.


/traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen
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Troisième Poésie verticale



1

Les formes naissent de la main ouverte.
Mais il y en a une qui naît de la main fermée,
de la plus intime concentration de la main,
de la main fermée qui n'est et ne sera pas un poing.
L'homme prend corps autour d'elle
comme la fibre ultime de la nuit
lorsqu'elle engendre la lumière qui coïncide avec la nuit.

Peut-être avec cette forme sera-t-il possible
de conquérir le zéro,
l'irradiation du point sans résidu,
le mythe du rien dans la parole.


/traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen
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Mon monologue terminé,
j'&i commencé à dialoguer avec les choses,
brisant le malentendu de silence
qui nous empêche de partager le même rêve.
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Troisième Poésie verticale



2

Labyrinthe de l'amer et du doux,
des temps mûrs d'avant la récolte,
des gestes équivoques dans les forges exactes,
des douceurs mortes autour du fruit,
des arrière-goûts acides
qui bloquent les manœuvres tactiles du soir,
murailles d'un climat qui dut être futur,
plus futur que le temps de n'importe quel jour futur.

La saveur s’affole
comme un filet de sang qui ne trouve pas les veines.

Le tronc central lui-même tombe hors de la forêt.


/traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen
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