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Critique de EvadezMoi


Les Wazházhe, ce qui signifie « enfants de l'eau du milieu », aussi appelés Osages, sont une tribu d'Amérindiens vivant aux États-Unis, principalement en Oklahoma.
Exhibés comme des sauvages jusqu'à la cour du roi Charles X, un groupe d'Indiens de la tribu osage fut abandonné sans ressources sur les routes de France en 1827. Ils descendirent vers Toulouse et Montauban. C'est dans cette dernière ville qu'ils trouvèrent de l'aide pour pouvoir repartir dans leurs plaines américaines. A Montauban, un séquoia géant et un rond-point leur ont été dédiés depuis la constitution d'une association Oklahoma/Occitanie.
Si vous êtes curieux, vous trouverez pas mal d'articles sur le net retraçant l'histoire des Osages en France.
Hervé Jubert et Benoît Séverac sont donc partis d'une histoire vraie pour écrire ce polar à quatre mains créant un ancêtre disparu sans laisser de trace peu avant que les Osages retournent en Amérique : E Stah Sop Pe.
Près de 200 ans plus tard, la commune De Laprade, près de Montauban, souhaite offrir en signe d'amitié un morceau de terrain à la tribu Osage. Un de leurs représentants, ranger en Oklahoma, le Chef Marmont, arrive sur place pour la cérémonie officielle. Homme Médecine dans sa tribu, Chef Marmont repousse la date de la cérémonie dans l'attente d'un « signe » qui se révèlera sous la forme de Lise, 10 ans. Quand Lise est enlevée, les esprits pro et anti « Osages » s'échauffent. Claire Tourment, lieutenant de Gendarmerie, va devoir mener son enquête tout en gérant une poignée d'opposants bien décidés à utiliser la force.
Les deux auteurs construisent donc, à partir de faits véridiques, un polar qui, sans cette petite touche mystique qu'ils y ont apporté, resterait un polar classique. Ce qui fait de ce roman un roman très plaisant, c'est sans conteste l'originalité de la trame de fond. le personnage de Chef Marmont n'a pas été sans me rappeler celui du flic Kanak de Christophe Guillaumot (Abattez les Grands Arbres – Editions Cairn et La Chance du Perdant – Editions Liana Levi). Un personnage atypique, d'une autre culture et d'un autre continent, tout en force et en sagesse, il n'en faut pas plus pour apporter à cette histoire un zeste d'exotisme. de même, le personnage de Claire Tourment m'a un peu rappelé celui de Sergine Hollard, personnage central de deux autres romans de Benoît Séverac (Le Chien Arabe (Trafic) et 115La Manufacture de Livres). Je n'ai pas lu d'autres romans d'Hervé Jubert mais j'ai déjà eu l'occasion de découvrir les écrits de Benoît Séverac. Ici, le style est différent, plus léger, car il s'agit ici d'un pur polar et non d'un roman noir. N'y cherchez pas un polar musclé ou bourré d'adrénaline. Ici, tout repose sur le passé et sur les relations entre les personnages. le scénario a un déroulé sans faute et on ne s'ennuie pas une seconde à sa lecture. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé découvrir un court passage de notre histoire régionale que je ne connaissais pas.
Certains d'entre vous la connaissent peut-être déjà. En effet, ce n'est pas la première fois que l'histoire des Osages est reprise en toile de fond pour un roman ou un document.
Philippe Brassart a publié en 2015 « le voyage chez les yeux-pâles » aux Editions Michel Lafon, version romancée du périple français de ces Indiens d'Amérique en terre Française.
Plus récemment, et pour en apprendre plus sur cette tribu, dans son livre La Note américaine (Editions Globe, 2018), David Grann raconte les crimes commis en Oklahoma dans les années 1920, visant à déposséder les Osages de leur réserve de Gray Horse, obtenue en 1870 qui leur garantissait d'importants revenus grâce aux gisements pétroliers qui en avaient fait les plus riches habitants des États-Unis. (Source Wikipedia)
En bref, un polar régional que j'ai beaucoup apprécié, en sélection pour le Prix des Chroniqueurs de Toulouse Polars du Sud.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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