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EAN : 9782812603860
288 pages
Editions du Rouergue (22/08/2012)
3.6/5   55 notes
Résumé :
C'est un endroit si isolé qu'aucun chemin n'y mène. Une contrée sauvage qu'aucune carte ne mentionne. C'est un village sans nom. Un trou noir. Ils sont une trentaine à vivre là, oubliés dans la lande. Tous ont une bonne raison de s'y être réfugiés. Il y a ceux qui craignaient la mort. Ceux qui ne pouvaient imaginer leur vie sans l'homme qu'ils aimaient. Et les autres, aux motivations moins avouables. Mais cette quiétude éternelle va être foudroyée, le premier j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Fabienne Juhel nous transporte dans un récit enchanteur empruntant le chemin du conte et des superstitions celtiques, en plein coeur d'une forêt de lande ténébreuse, au milieu des arpents de bruyère et des résineux des Montagnes Noires.
On découvre un village étrange, une communauté insensible à la modernité, « un endroit si isolé qu'aucun chemin n'y menait. Une contrée si sauvage, si reculée qu'aucune carte n'en parlait. Une terre si improbable que même la Mort ne s'aventurait pas jusque-là ».
Aussi, lorsqu'un homme mort apparaît à la porte de ce village voué à l'éternité, toutes les peurs ancestrales et oubliées refont surface, et avec elles, les secrets trop longtemps gardés. C'est bien connu, la mort perturbe davantage les vivants que les mourants. Quelques uns redécouvrent alors les rites pour apprivoiser la mort, tous guettent les signes annonçant la venue de la Faucheuse… comme si le trépas de l'inconnu en annonçait d'autres.


C'est avec une plume merveilleuse que Juhel retient l'attention : les mots sont simples mais une certaine magie s'empare du lecteur, oscillant tour à tour entre inquiétude douce et suspense mélodieux. Sa technique fait des merveilles car de l'ombre des mots reflue une atmosphère sensible pleine de mystère et de mysticisme. Elle utilise à bon escient le pouvoir d'imagination qu'exerce la forêt, sombre et menaçante. L'angoisse fait lentement son chemin dans le cerveau de ceux qui redoutent celle qu'ils ont fui en s'installant dans un village faisant tout pour se soustraire du regard de la Faucheuse.
La construction du récit met ainsi en lumière un talent narratif efficace, une dynamique digne d'un polar. le regard lumineux de l'auteur scrute avec perspicacité les tourments des personnages convaincus coûte que coûte qu'il faut se débarrasser au plus vite du cadavre pour ne pas attirer l'attention de la Mort sur leur village « protégé des altérations du temps ».
C'est un roman fascinant car à travers un texte original qui révèle une imagination fertile, il amène le lecteur à toucher du doigt des questions existentielles de son rapport avec le temps et avec la vie.
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J'ai adoré ce roman et l'univers teinté de mystère et de merveilleux, hors du temps et de l'espace, où il nous entraîne.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Fabienne Juhel, pleine de poésie (une véritable ode à la nature) sans être dénuée d'ironie à l'égard de ses personnages qui s'imaginent à l'abri dans leur "No death's land".
Dans ce texte entre enquête policière, légende bretonne et conte philosophique, l'auteur aborde des sujets graves (la peur de mourir ou de vieillir, des crimes atroces, etc), mais avec une certaine légèreté, un peu comme s'il s'agissait d'un jeu d'enfant. C'est d'ailleurs un enfant qui mène l'enquête et nous sert de guide dans le village, nous imposant sa vision d'un monde en marge, loin d'être idéal même s'il ne veut surtout pas le quitter.
J'ai trouvé particulièrement amusante l'intervention de l'Ankou qui réalise tout à coup qu'elle a "oublié" tout un village et qui se demande comment réparer cette malencontreuse omission...
Les oubliés de la lande est le premier livre de Fabienne Juhel que je lis, mais il m'a tellement plu que je lirai sûrement très vite ses autres romans.
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Voilà un livre qui emmène dans l'étrangeté d'un village préservé de la mort... Un paradis ? Rien n'est moins sûr. La violence s'insinue au fil des pages et l'intrigue, au bord du fantastique, puise dans les éléments naturels et dans l'intimité des personnages pour nous parler des stratégies mises en place par chacun pour vivre, ou survivre... parfois au prix de la folie. Qui peut fuir son histoire ?
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Les oubliés de la lande sont les plus heureux au monde. Ils vivent cachés pour préserver leur petite communauté d'une trentaine de personnes. Ce petit village est une destination qui se mérite et qui la plupart du temps apparaît à ses futurs membres dans les songes ou les rêves. La particularité de ce lieu « no death land » est cette invulnérabilité, cette immortalité dont bénéficie tout être franchissant la frontière. Une vie rêvée ? Pas si sûr ! Depuis quelque temps des évènements bizarres se produisent sur son territoire. Tom, 8 ans, le plus jeune des membres de la communauté fait d'étranges découvertes laissant penser que ce village hors du temps va devoir affronter de sérieux problèmes.
Fabienne Juhel s'empare de l'imaginaire collectif pour extraire des landes bretonnes un récit mystérieux et oppressant. Mais la magie inhérente au roman n'a pas complètement opérée chez moi, je suis restée à la lisière de ce monde ‘immortel'.
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Dans les landes bretonnes, ils sont une petite trentaine à vivre dans un village qui ne figure sur aucune carte. Un lieu où l'on ne meurt pas et où l'on ne vieillit pas. Mais quand un homme est retrouvé mort aux abords du No Death's Land, les habitants voient rejaillir leurs craintes les plus profondes.

Tous les habitants du village y sont arrivés pour abolir le temps ou pour des raisons moins avouables. Un village coupé du temps vivant en autarcie totale soumis à des règles très strictes établies par Jason le maire. L'immortalité requiert des sacrifices et certains des habitants au bout de quelques années décident d'affronter à nouveau le monde et donc de revenir mortel. Tom est le seul enfant du village, il vit avec Basile et Emma ses parents adoptifs. Agé de huit ans pour le restant de ses jours, c'est lui qui a découvert le cadavre. Une question se pose : comment cet homme est-il arrivé aux frontières du village ? Ce cadavre ressuscite la peur de la mort, fait renaître chez certains des habitants le souvenir des rites funéraires.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/09/fabienne-juhel-les-oublies-de-la-lande.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'était difficile à croire, sans doute, mais c'était ainsi. L'éternité n'est pas plus supportable pour ces postulants à la vie éternelle que ne l'était l'idée de leur propre mort. Et s'ils avaient rêvé un temps de l'éternité originelle, s'ils y avaient cru, suffisamment pour se mettre en marche vers le village sans jeter derrière eux les petits cailloux blancs du retour, un jour, pourtant, l'ennui gagnait les cœurs. La lassitude et le dégoût faisaient alors leur chemin dans le réseau des veines bleues de ces hommes et de ces femmes. Un jour de soleil ou de grand vent qui donne des envies de changement, un jour où l'on rêve de revoir la mer et de manger une glace, d'embrasser une fille et d'aller au cinéma. Des moments uniques, des moments comptés qui donnent du prix à la vie.
Alors, ils comprenaient enfin que le problème n'était pas la mort mais le temps, le temps hideux qui défigure les amants. Ce jour-là, le dégoût triomphait de la peur
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Le voyageur continuait de recevoir la visite des membres de la communauté. Ceux-ci défilaient comme pour lui rendre un dernier hommage. Certains hésitaient à se signer. Ils esquissaient le début d’un signe de croix et s’arrêtaient net, conscients de commettre une bêtise, plutôt un genre d’infraction au code du village. Un sacrilège. Ils ne creusaient pas leur intuition, ils n’essayer pas de se formuler distinctement les conséquences que pouvait déclencher un geste aussi symbolique
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L'éternité n'était plus supportable pour ces postulants à la vie éternelle que ne l'était l'idée de leur propre mort.La lassitude et le dégoût faisaient alors leur chemin dans le réseau des veines bleues de ces hommes et de ces femmes. Un jour de soleil ou de grand vent qui donne des envies de changement, un jour où l'on rêve de revoir la mer et de manger une glace, d'embrasser une fille et d'aller au cinéma. Des moments uniques, des moments comptés qui donnent du prix à la vie. Alors, ils comprenaient enfin que le problème n'était pas la mort mais le temps, le temps hideux qui défigure les amants. Ce jour-là, le dégoût triomphait de la peur.
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Ils n’emportèrent pas de lampe. Les étoiles guidaient leurs pas. La lune était un pâle croissant lointain et sa petite guérite avait été désertée par les anges sentinelles. Elle ne les trahirait pas. La terre embaumait la poussière, la rosée et la paille des tanières. Les branches noires des arbres fermaient la marche. Leurs feuilles bruissaient. C’était comme un lourd rideau de velours rouge tombé sur la scène de leurs secrets agissements. L’air était tiède, sucré, entêtant. Leurs épaules se heurtaient à des tresses parfumées de feuilles d’eucalyptus et d’aubépine. A du lierre. Aux ténèbres vertigineuses.
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L'enfant allait jouer au détective. Il serait Sherlock holmes, Watson et Rouletabille, les trois à la fois. Trois flairs pour faire un bon limier. Quand on aime on ne compte pas. Il deviendrai un héros. Quelqu’un d'important une fois dans sa vie.
Il y allait de l’Intérêt de la communauté.
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