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Fabienne Juhel nous transporte dans un récit enchanteur empruntant le chemin du conte et des superstitions celtiques, en plein coeur d'une forêt de lande ténébreuse, au milieu des arpents de bruyère et des résineux des Montagnes Noires.
On découvre un village étrange, une communauté insensible à la modernité, « un endroit si isolé qu'aucun chemin n'y menait. Une contrée si sauvage, si reculée qu'aucune carte n'en parlait. Une terre si improbable que même la Mort ne s'aventurait pas jusque-là ».
Aussi, lorsqu'un homme mort apparaît à la porte de ce village voué à l'éternité, toutes les peurs ancestrales et oubliées refont surface, et avec elles, les secrets trop longtemps gardés. C'est bien connu, la mort perturbe davantage les vivants que les mourants. Quelques uns redécouvrent alors les rites pour apprivoiser la mort, tous guettent les signes annonçant la venue de la Faucheuse… comme si le trépas de l'inconnu en annonçait d'autres.


C'est avec une plume merveilleuse que Juhel retient l'attention : les mots sont simples mais une certaine magie s'empare du lecteur, oscillant tour à tour entre inquiétude douce et suspense mélodieux. Sa technique fait des merveilles car de l'ombre des mots reflue une atmosphère sensible pleine de mystère et de mysticisme. Elle utilise à bon escient le pouvoir d'imagination qu'exerce la forêt, sombre et menaçante. L'angoisse fait lentement son chemin dans le cerveau de ceux qui redoutent celle qu'ils ont fui en s'installant dans un village faisant tout pour se soustraire du regard de la Faucheuse.
La construction du récit met ainsi en lumière un talent narratif efficace, une dynamique digne d'un polar. le regard lumineux de l'auteur scrute avec perspicacité les tourments des personnages convaincus coûte que coûte qu'il faut se débarrasser au plus vite du cadavre pour ne pas attirer l'attention de la Mort sur leur village « protégé des altérations du temps ».
C'est un roman fascinant car à travers un texte original qui révèle une imagination fertile, il amène le lecteur à toucher du doigt des questions existentielles de son rapport avec le temps et avec la vie.
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J'ai adoré ce roman et l'univers teinté de mystère et de merveilleux, hors du temps et de l'espace, où il nous entraîne.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Fabienne Juhel, pleine de poésie (une véritable ode à la nature) sans être dénuée d'ironie à l'égard de ses personnages qui s'imaginent à l'abri dans leur "No death's land".
Dans ce texte entre enquête policière, légende bretonne et conte philosophique, l'auteur aborde des sujets graves (la peur de mourir ou de vieillir, des crimes atroces, etc), mais avec une certaine légèreté, un peu comme s'il s'agissait d'un jeu d'enfant. C'est d'ailleurs un enfant qui mène l'enquête et nous sert de guide dans le village, nous imposant sa vision d'un monde en marge, loin d'être idéal même s'il ne veut surtout pas le quitter.
J'ai trouvé particulièrement amusante l'intervention de l'Ankou qui réalise tout à coup qu'elle a "oublié" tout un village et qui se demande comment réparer cette malencontreuse omission...
Les oubliés de la lande est le premier livre de Fabienne Juhel que je lis, mais il m'a tellement plu que je lirai sûrement très vite ses autres romans.
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Voilà un livre qui emmène dans l'étrangeté d'un village préservé de la mort... Un paradis ? Rien n'est moins sûr. La violence s'insinue au fil des pages et l'intrigue, au bord du fantastique, puise dans les éléments naturels et dans l'intimité des personnages pour nous parler des stratégies mises en place par chacun pour vivre, ou survivre... parfois au prix de la folie. Qui peut fuir son histoire ?
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Dans les landes bretonnes, ils sont une petite trentaine à vivre dans un village qui ne figure sur aucune carte. Un lieu où l'on ne meurt pas et où l'on ne vieillit pas. Mais quand un homme est retrouvé mort aux abords du No Death's Land, les habitants voient rejaillir leurs craintes les plus profondes.

Tous les habitants du village y sont arrivés pour abolir le temps ou pour des raisons moins avouables. Un village coupé du temps vivant en autarcie totale soumis à des règles très strictes établies par Jason le maire. L'immortalité requiert des sacrifices et certains des habitants au bout de quelques années décident d'affronter à nouveau le monde et donc de revenir mortel. Tom est le seul enfant du village, il vit avec Basile et Emma ses parents adoptifs. Agé de huit ans pour le restant de ses jours, c'est lui qui a découvert le cadavre. Une question se pose : comment cet homme est-il arrivé aux frontières du village ? Ce cadavre ressuscite la peur de la mort, fait renaître chez certains des habitants le souvenir des rites funéraires.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/09/fabienne-juhel-les-oublies-de-la-lande.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Les oubliés de la lande sont les plus heureux au monde. Ils vivent cachés pour préserver leur petite communauté d'une trentaine de personnes. Ce petit village est une destination qui se mérite et qui la plupart du temps apparaît à ses futurs membres dans les songes ou les rêves. La particularité de ce lieu « no death land » est cette invulnérabilité, cette immortalité dont bénéficie tout être franchissant la frontière. Une vie rêvée ? Pas si sûr ! Depuis quelque temps des évènements bizarres se produisent sur son territoire. Tom, 8 ans, le plus jeune des membres de la communauté fait d'étranges découvertes laissant penser que ce village hors du temps va devoir affronter de sérieux problèmes.
Fabienne Juhel s'empare de l'imaginaire collectif pour extraire des landes bretonnes un récit mystérieux et oppressant. Mais la magie inhérente au roman n'a pas complètement opérée chez moi, je suis restée à la lisière de ce monde ‘immortel'.
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J'ai rencontré Fabienne Juhel (et découvert à cette occasion son univers) lors d'un salon du livre l'année dernière. J'en suis repartie avec deux de ses ouvrages, dont celui-ci qui m'avait particulièrement attirée, et qui fut au final un vrai coup de coeur !

Totalement happée par l'histoire et par cette ambiance mystérieuse, je n'ai pas pu le lâcher et l'ai lu d'une traite. Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai beaucoup aimé les personnages principaux également, le jeune garçon et son père. Ce livre a un petit quelque chose que je ne saurais expliquer. Il est envoûtant, il nous emmène ailleurs, je me sentais comme dans un rêve, comme dans un conte. Petite pointe de nostalgie en arrivant à la fin de l'histoire (j'aurais voulu que ça dure encore), il m'a d'ailleurs fallu un moment pour en “sortir“ tant j'étais en immersion. J'y ai repensé pendant plusieurs jours. J'adore quand un livre provoque ce genre d'émotions ou de ressenti.

Ce roman me rappelle aussi un petit peu (par certains côtés seulement car les tenants et les aboutissants sont complètement différents) le film “le Village”, que j'avais adoré. Vraiment c'est une belle découverte !
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Un livre que j'ai beaucoup apprécié. Une écriture sensible et légère, presque aérienne avec finalement assez peu de longues descriptions mais pourtant une atmosphère très bien rendue et palpable. On s'attache assez vite aux personnages, Tom et Basile notamment. C'est un livre où il se passe des choses sans cesse, une enquête et des indices distillés au compte goutte, une intrigue bien menée dans une atmosphère un peu irréelle. Cependant l'histoire ne verse pas vraiment dans le fantastique même si le village où la mort ne se rend jamais l'est forcément. Une histoire qui rapelle les légendes bretonnes, on y retrouve l'Ankou bien sûr et aussi les intersignes. Une histoire plaisante, une lecture paisible malgré la mort qui rôde, avec un peu de suspens et un soupçon d'horreur. Il se lit très vite et me donne assurément l'envie de lire d'autres ouvrages de cet auteure.
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Je poursuis ma découverte de la bibliographie de Fabienne Juhel en prévision de ma rencontre avec cette auteure dans la cadre du printemps du livre en Mars.

Si j'avais été ravie par ma lecture Des bois dormants, ce roman en revanche me laisse mitigée.

La plume de Fabienne Juhel reste toujours un régal, que ce soit dans sa manière d'écrire ou dans les mondes imaginaires qu'elle crée, de ce coté là je ne suis absolument pas déçue.

En revanche une fois encore la couverture n'est pas a mon gout et hélas l'intrigue n'avait rien de mystérieuse pour moi. En Effet j'ai rapidement compris ou l'auteure allait nous mener avec cette ouvrage, ce qui m'a quelques peu gaché ma lecture!

Il n'en reste pas moins que j'ai passé un agréable moment et que j'admire toujours la manière dont Fabienne Juhel parvient à parler de théme lourd sans pour autant nous plomber le moral.

Je recommande ce livre.

Bonne lecture à tous.
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Curieux livre et bilan négatif malgré quelques bonnes idées.
Curieux livre car l'auteur invente un lieu où la mort ne peut pas entrer et donc les êtres humains et les animaux ne vieillissent plus.

Quelque bonnes idées dans la construction logique de ce monde: car si la mort s'y installe on risque d'attirer l'Ankou (le nom de la mort en breton) il faut vivre sans tuer .

Il faut donc être végétarien et pour arriver à avoir une vache qui donne du lait trouver un stratagème pour la faire vieillir un peu mais pas trop.
Le roman raconte aussi une enquête et essaie de nous faire peur car la mort semble être revenue parmi eux.

Je n'ai absolument pas été prise par l'histoire qui à mon avis s'adresse plutôt à des adolescents .
Le roman est plein de références littéraires, ou à des livres à succès comme «la route » de Cormac MacCarthy et des légendes bretonnes.

La leçon finale est simple on a besoin de la mort pour vivre, et ceux qui veulent la fuir le font souvent pour de biens mauvaises raisons, comme le permettra de découvrir l'enquête qui démasquera l'arracheur de langue et le tueur du village.

Le récit tombe à plat et une fois terminé je me suis demandé pourquoi je suis allée jusqu'au bout .


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Déroutée vers ces "oubliés de la lande", j'ai visité cet étrange village de l'Argor, si perdu que même l'Ankou l'aurait déserté! J'y ai suivi le seul enfant, Tom, occupé à en déchiffrer les mystères. Mais quel gourou pourrait promettre à ses protégés, en échange de mille contraintes, d'échapper à la mort? Est-ce si souhaitable?
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