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50 nuances de grecs tome 1 sur 2
EAN : 9782205076073
88 pages
Dargaud (17/11/2017)
3.87/5   142 notes
Résumé :
"50 Nuances de Grecs" remet en scène les plus grands mythes de l'Antiquité grecque dans les situations les plus actuelles... Hercule à Acropôle-Emploi, Zeus chez son avocate pour négocier les pensions alimentaires, Icare lançant une compagnie aérienne low-cost ou le dieu Pan mis en examen pour ses liens avec un proxénète surnommé "Dionysos-la-Saumure"... : Retrouvez l'Olympe au grand complet, à travers notre héritage commun.

Avec leur oeil malicieux e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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La mythologie revisitée. Rien ne se perd, tout se transforme avec l'humour en prime! Une odyssée homérique tout au long de l'album.
"Efcharisto-poli", trop pour être honnête !


Problème de 5G, en Grèce :
Thésée utilise Google maps:
"Tournez à gauche, puis à droite."
- Allô, Ariane, tu as parlé de moi, à ton père ? Merde, plus de réseau !
- Un problème avec le "wi-fil", Mr Thésée ? Demande le Minotaure, dans le labyrinthe...


Problème avec les migrants...
One way ticket. Un squelette sous un linceul noir râle :
-"Les mecs demandent 1300 dollars pour une traversée, et ils arrivent à entasser 250 tchadiens dans un bateau gonflable "(ça me gonfle!) Ces passeurs clandestins sont en train de casser le business! Fait Charon.


Problème de moeurs (Ah, ces préjugés sur les Grecs...)
Pan-pan cul cul:
- Bon, j'ai compris que vous avez une sexualité assez libre, Mr Pan (qui souffre de priapisme). Et, ce n'est pas mon rôle de porter des jugements dans les affaires privées. Mais, si vous avez été relaxé dans l'affaire du Sofitel Mykonos, et que vous avez nié toute participation aux agapes du Carlton de Delphes, il va falloir nous expliquer vos liens avec le réseau d'escort-girls (des centauresses, des dryades, des nymphes et des satyres, quand même!) de Dyonisos-la-saumure...
Une vraie salade Grecque!


Après les dessins, Jul nous livre une page d'explication sur Pan, Charon, Thésée, les Argonautes...
Bon, je sors! Trop peur que vous m'envoyez voir chez les Grecs!
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Quel rapport entre cet album et la trilobite mummy-porn '50 nuances de Grey' ? Je ne saurais le dire, puisque je n'ai pas lu les romans de E.L. James, ni vu leurs adaptations ciné.
Le sexe doit quand même être un des dénominateurs communs : la mythologie gréco-romaine regorge (profondément) d'histoires de Q, hétéros, homos, bi, échangistes, SM, zoophiles, pédophiles, incestueuses. Il y en avait pour tous les goûts, avant que notre civilisation judéo-chrétienne vienne mettre de l'ordre dans tout cette débauche.

Avec 'Platon Lagaffe', 'La planète des sages', et cette nouvelle série sur les mythes antiques, Charles Pépin et Jul revisitent le patrimoine culturel occidental pour le rendre accessible à tous. L'éclairage de Pépin est celui d'un prof de philo, et Jul apporte ses touches d'humour à grand renfort de jeux de mots et de situations amusantes. Comme dans 'Silex & the City', le propos est génialement agrémenté de clins d'oeil à l'actualité (sociale, politique, économique, people) grâce à de nombreuses planches de BD...

Drôle ! Et instructif, en guise de piqûre de rappel - parce que j'oublie très vite les aventures des divinités olympiennes et de leurs proches.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition date de 2017. Il a été réalisé par Jul & Charles Pépin. Il s'agit de leur quatrième collaboration après 2011 La planète des sages : Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies (2011), Platon La Gaffe : Survivre au travail avec les philosophes (2013) et La Planète des Sages, tome 2 : Nouvelle encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies (2015).

Comme les autres ouvrages réalisés par ce tandem d'auteurs, celui-ci se présente sous la forme d'un gag en une ou 2 pages, avec en vis-à-vis, ou juste après, un texte sur 1 ou 2 pages. Tout commence avec Zeus lors d'un rendez-vous avec son avocate. Celle-ci passe en revue ses différentes conquêtes et les enfants qui sont nés de ces unions. Elle conclut sur l'ampleur de la pension alimentaire. le texte en vis-à-vis évoque également les nombreuses amours du roi des dieux, en faisant apparaître ce qu'il en a retiré au-delà du moment de possession d'une beauté éphémère. Pan passe devant le juge pour différents chefs d'accusation : l'affaire du Sofitel de Mykonos, les agapes du Carlton de Delphes, un réseau d'escort-girls. Pan est un dieu ambigu, personnifiant une part de la sauvagerie de l'être humain, avec ses cornes et ses sabots caprins. Mais c'est aussi un dieu qui a participé à la lutte contre les Titans, et a été accueilli au panthéon olympien, reconnaissant ainsi la nécessité de l'existence de danseurs ivres, de la puissance libératrice de l'excès.

Sisyphe a été nommé ministre de l'éducation nationale, et chaque jour il doit recommencer à faire rouler la pierre de la réforme au sommet pour la voir aboutir. Sisyphe n'est pas que la métaphore de l'absurdité de la condition humaine, c'est aussi le symbole du cycle de la vie. Un couple de grecs se rend au centre commercial Parthénon II et observe la faune qui y traîne. Jason et les 49 Argonautes se sont lancés à a recherche de la Toison d'Or, affrontant bien des périls. Mais quel était le sens de leur quête, une forme de recherche pour assouvir un désir non formulé ? Poséidon n'a pas apprécié l'appropriation de son trident par le Club Méditerranée. Poséidon est un dieu ambigu qui peut apporter l'eau indispensable à l'agriculture, comme noyer les humains par un déluge. Au fil de ces quatre-vingts pages, les auteurs mettent également en scène Charon, Thésée, Ulysse, Cronos, Narcisse, Dionysos, les Amazones, Héra, Héraclès, Orphée, Pénélope, Éros, le pouvoir de Zeus, Oedipe, Prométhée, Dédale, les Centaures, Pégase, les Métamorphoses, Icare, Atlas, Athéna, les Cyclopes, Héphaïstos, Achille, Déméter, le Cheval de Troie.

Comme dans les précédents tomes, le lecteur est à la fois attiré par le programme et par les dessins. L'ouvrage promet de (re)découvrir la mythologie grecque sous forme d'articles courts et synthétiques, version digest. le dessin de couverture réussit à marier une représentation rendant les dieux sympathiques et très humains, à la fois immédiatement reconnaissables, avec un air un peu benêt qui les rend inoffensifs, voire tellement gentillet que la moquerie n'est pas loin. La page au dos de la première de couverture et la page en vis-à-vis forment un trombinoscope reprenant 34 portraits de dieux en gros plans, tous avec une gueule pas possible, dans la même veine caricaturale. Jul réalise donc 24 gags en 1 page et 8 gags en 2 pages. Il mêle allègrement les dieux en tenue antique avec des éléments modernes comme les téléphones portables, les avocats, le supermarché, une tablette, un camion de la fourrière, etc. Une partie de l'humour est générée par ce comique de situation basé les anachronismes. Dans le même ordre d'idée, les situations mises en scène reposent également sur d'autres anachronismes, mêlant panthéon antique et actualité : pension alimentaire, réforme de l'éducation nationale, traversée maritime périlleuse d'immigrés clandestins, selfies, Femen, libéralisation du marché de l'énergie, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, sites de rencontre, etc.

Comme à son habitude, Jul réalise des dessins aux contours un peu lâches, dans des cases sans bordure. le lecteur ressent une empathie immédiate avec les personnages représentés, grâce à l'expressivité de leurs visages. Chaque situation donne une impression d'évidence naturelle, alors même qu'il semble n'y a avoir que quelques traits grossiers pour représenter la scène, souvent dépourvue de décor. Pourtant le lecteur reconnaît immédiatement qui il a en face de lui et où se situe la discussion ou l'action. L'artiste impressionne par sa capacité à évoquer et faire s'incarner ainsi des caractères et des lieux en un minimum de traits. Il met en jeu plusieurs registres de comique : de situation, de relations, allant jusqu'à l'absurde ou au comique purement visuel, avec une facilité épatante. le lecteur en vient à se demander s'il va finalement lire les pages de texte.

Comme dans le deuxième tome sur les philosophes, Charles Pépin fait en sorte que son texte évoque régulièrement le gag imaginé par Jul. Bien évidemment, ce dernier met en scène le dieu ou les personnages dont il est question dans la page en vis-à-vis, mais en plus régulièrement le philosophe reprend une partie de la situation imaginée par l'artiste. le contenu des textes s'avère différer d'un dieu à l'autre, allant de l'évocation très condensée de l'histoire d'un dieu ou d'un personnage, à une réflexion périphérique sur un de ses aspects, pas forcément le plus connu. Ainsi la page consacrée à Poséidon revient sur de nombreux événements mythologiques qui lui sont associés, sans beaucoup développer leur interprétation. le lecteur reste un peu sur sa faim, avec un condensé partiel de la mythologie associée à Poséidon, forcément lacunaire et réducteur, et un ou deux jugements de valeur, comme plaqués artificiellement entre 2 événements. À l'opposé, l'article (de 2 pages) sur Dionysos développe essentiellement des réflexions sur sa dimension métaphorique, sans presqu'aucun fait sur sa mythologie, laissant le lecteur novice sur sa faim. de dieu en dieu, le lecteur observe également que Charles Pépin a changé son fusil d'épaule.

Les 3 premiers ouvrages réalisés par Jul & Pépin adoptent une approche philosophique, à la fois en évoquant la vie et les concepts développés par les plus grands philosophes. Ici, il est fait quelques mentions de thèmes philosophiques, mais l'approche est surtout de nature psychanalytique. En cela, cet ouvrage ne respecte pas forcément l'horizon d'attente du lecteur. En fonction des dieux, le lecteur se retrouve plus ou moins intéressé par l'amour comme forme de pouvoir, la nature insaisissable de l'objet du désir, la question des rémanences de sa personnalité après la mort, l'attrait de l'interdit, la dualité entre corps & âme, la figure de l'impair comme symbole de la pensée unique, etc. En fonction de la sensibilité du lecteur, certaines entrées peuvent laisser perplexe, comme celle sur Poséidon, ou celle sur la foudre de Zeus. Au contraire, d'autres peuvent surprendre par leur thème ou leur interprétation inattendue. Par exemple, Charles Pépin ne se contente pas de vulgariser le mythe de Sisyphe pensé par Albert Camus, il en propose une autre interprétation qui vient le compléter. le mythe de Thésée donne lieu à un développement relatif au triomphe de la raison sur les affects, et celui d'Icare sur la transmission de l'expérience (avec un proverbe chinois en bonus : l'expérience est un peigne pour les chauves). le lecteur apprécie à des degrés divers cette évocation de la sagesse grecque antique et l'interprétation que peut en faire le philosophe. Il constate la richesse de ces mythes qui se prêtent à plusieurs interprétations possibles.

Néanmoins, dès la première rubrique (consacrée aux amours de Zeus), il relève une petite phrase rappelant une évidence : pas d'amour désintéressé comme chez les chrétiens. La deuxième rubrique ne fait pas référence à la religion monothéiste. Toutefois le lecteur y retrouve une allusion dans le texte consacré à Dinoysos, une autre pour l'amour entre Pénélope et Ulysse. Ces petites remarques discrètes apportent alors une autre dimension à la lecture. Il ne s'agit plus simplement d'une série de gags savoureux basés sur le décalage, et d'évocations plus ou moins détaillées de pans mythologiques avec un éclairage psychanalytique. Il s'agit aussi d'une vision du monde préchrétienne. Les auteurs ne mettent pas cette dimension en avant, mais le lecteur en prend conscience progressivement, ou cela lui revient à l'esprit. Par cette prise de recul, l'ouvrage apporte une perspective inattendue, devenant aussi le révélateur de la transformation idéologique amenée par l'avènement du christianisme, par la réduction opérée par l'idéologie de cette religion, tant sur le plan moral que sociétal.

S'attendant à un ouvrage similaire aux précédents réalisés par Jul & Charles Pépin, le lecteur est à la fois conforté et déstabilisé. Il retrouve la forme des 2 tomes sur les philosophes, 1 page de BD avec 1 page de texte en vis-à-vis, ou 2 pages de BD suivies de 2 pages de texte, chaque entrée se focalisant sur un dieu ou un personnage différent. Il est aussi pris au dépourvu par une orientation plus psychanalytique que philosophique, et par des textes où la répartition entre informations mythologiques et considérations sociales et psychologiques varient fortement de l'un à l'autre. Il lui faut également un peu de temps pour prendre conscience que cet ouvrage propose d'examiner des points de vue préchrétien, faisant ainsi ressortir des façons de penser tellement habituelles qu'elles en paraissent objectives. 4 étoiles pour une approche au dosage fluctuant d'une entrée à l'autre.
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J'aime beaucoup les bandes dessinées de Jul surtout la série Silex and the city et j'aime également beaucoup la mythologie grecque, ce livre était donc fait pour moi.

J'aime également le clin d'oeil avec ce titres 50 nuances de Grecs, tout comme La planète des sages des mêmes auteurs nous avons ici une planche de dessin et un texte explicatif des dieux et héros mythologiques.

Je ne peux pas dire que j'ai appris des choses car je connaissaient déjà les histoires mentionnées ici mais je n'ai pas boudé mon plaisir lors de cette lecture.

Je trouve que cela peut même amené les adolescents à s'intéresser à la mythologie de façon ludique, je me rappelle avoir étudié cette période durant mon année de 5ème et j'avais beaucoup aimé.

Carton plein pour moi avec ce roman graphique lu en deux petites soirées.
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50 nuances de Grecs, il faut tout de suite que le ministre de l'Éducation nationale inscrive ce livre au programme philo de Terminale! Voilà un moyen génial de réconcilier les ados avec cette discipline avec humour et bon sens!

Le tandem Jul le dessinateur et Charles Pépin le philosophe est une grande réussite. J'ai beaucoup ri devant les échanges irrésistibles entre les dieux des dessins de Jul. Et les textes de Charles Pépin offrent matière à réflexion (philosophiques bien sûr) en se basant sur la mythologie grecque. Ce, de manière amusante et sans tomber dans une lourdeur didactique.

Grâce au duo, dieux et héros se tiennent au courant de l'actualité, à travers de savoureux clins d'oeil : Héraklès cherche des travaux à Acropole Emploi, Charon voit rouge pour son commerce avec la concurrence déloyale des passeurs de migrants, Ulysse et Héraklès à nouveau se plaignent de la malbouffe qui envahit la civilisation, la libéralisation du marché de l'énergie rend Zeus très morose, etc. J'ai un coup de coeur tout particulier pour Sisyphe ministre de l'Éducation et le problème des talons d'Achille.

Chacun des chapitres de 50 nuances de Grecs est une pure merveille et procure une lecture jubilatoire et enrichissante. A lire, relire pour rerire (et tant pis si ça n'existe pas), à partager autour de soi.
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critiques presse (1)
Actualitte
03 mai 2018
Derrière la parodie, la symbolique des mythes originels fait l’objet d’une interprétation décalée et hilarante. Le mélange des genres est particulièrement réussi : l’ouvrage dépoussière la mythologie, mais ne la trahit pas et donne à réfléchir sur l’actualité, la politique, les luttes féministes, le monde du travail ou encore les emplois fictifs.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
On peut gagner une guerre avec autre chose que la force : en se mettant à la place de l'ennemi, en jouant avec ses croyances, en usant de stratagèmes.
Alors que le conflit s'enlise après la mort d'Hector et d'Achille, l'idée vient à Ulysse de construire un gigantesque cheval de bois pouvant contenir une vingtaine de soldats et de le présenter aux Troyens comme une offrande à Athéna, censée les protéger lorsque le cheval s'élèvera dans l'enceinte de la cité. Dans le même temps, les Grecs feignent d'avoir levé le siège. La ruse est subtile : pour désamorcer le soupçon, le cheval est si gigantesque qu'il ne peut passer la porte de la ville.
Malgré les avertissements de Cassandre, les Troyens vont donc abattre eux-mêmes une partie de leurs murs pour y faire entrer l'offrande. Tel est le grand stratège : il ne se contente pas de ses propres forces - il fait de l'ennemi un acteur de sa propre défaite.
[... Mais] les Grecs perdent toute mesure dans le sac de la ville. Ils massacrent les Troyens dans leur sommeil, violent les femmes et tuent les garçons pour qu'ils ne se vengent jamais. Une fureur sans limite les consume, plus rien n'arrête leur folie, ils égorgent le roi Priam devant son palais en flammes.
Même les dieux n'en reviennent pas, eux qui pourtant ne sont pas des enfants de choeur.
Voilà ce que la guerre fait aux hommes, même quand ils prétendent la faire bien. S'élever dans les hauteurs de la stratégie n'empêche pas de tomber si bas.
Si les dieux avaient été bons, ils auraient empêché ce massacre, se métamorphosant en agents de la fourrière. Mais ils ne l'ont pas fait. Rien n'est plus divertissant, pour un dieu grec, que la guerre des hommes.
(p. 81)
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• LE CASQUE ET LA PLUME.
[ Zeus et Poséidon ]
- Attention ! Voilà Athéna !
- Bon, les gars, c'est la honte, là, il faut absolument qu'on se bouge ! On passe nos journées à papoter entre dieux grecs en attendant le déluge... tandis que les mortels sont en train d'inventer des trucs déments, sans qu'on s'y intéresse une seule seconde !
- Genre quoi ? La salade tomate-Feta ?
- Ben le théâtre, par exemple !
- Ah ben ça, on connaît ! L'année dernière on a vu 'Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus'...
- Ah mais non, là, je vous parle de VRAIE comédie, de tragédie... Sophocle, Eschyle, tout ça...
- Ecoute, je comprends qu'en tant que déesse de la culture et du savoir tu sois obligée de garder un oeil sur les nouveaux talents de la scène culturelle gréco-latine... Mais des mecs en cothurnes qui déclament des hexamètres dactyliques, franchement, c'est pas pour moi ! On est sur l'Olympe, hein, pas sur Arte ! La muse de la tragédie et la muse de la rhétorique... Bonjour la soirée Lexomil !
- Vous êtes vraiment des gros gros lourds !
[... elle s'éloigne...]
- C'est bon, elle est partie ! On peut finir de regarder le porno en crypté sur Bacchanale Plus !
(p. 64-65)
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[ évasion du labyrinthe de Minos ]
Mais Icare prend goût à sa liberté nouvelle. Il se sent si léger, délivré des pesanteurs d'une vie trop humaine. Ivre de joie, il monte toujours plus haut. Le soleil se rapproche mais qu'importe : il est le soleil, et le vent, et la vie ; il est tout-puissant ! Dédale [son père] lui crie de redescendre, mais Icare n'entend plus rien : il est devenu dieu, oiseau, liberté, plus rien ne l'arrêtera. Mais les hommes ont beau délirer, les lois de la nature continuent à s'appliquer. A l'approche du soleil, la cire fond, et le corps d'Icare, si lourd soudain, tombe dans la mer qui porte désormais son nom. [...]
« L'expérience est un peigne pour les chauves », dit un proverbe chinois. Vérité tragique, inacceptable pour les humanistes qui croient en la transmission, mais qui est aussi celle du mythe d'Icare : l'expérience du père n'aura été, pour le fils, d'aucun secours.
(p. 61)
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Avec son oeil en moins, le Cyclope est une figure de l'impair et, à ce titre, une menace sur l'ordre et la civilisation, fondés le plus souvent sur le pair, qui favorise l'équilibre. Lorsque vous avez deux idées, vous pouvez les comparer, les opposer, voire les dépasser en une troisième. C'est même ce qu'Hegel appelle 'penser'. Mais si vous n'en avez qu'une, vous êtes coincés dedans, comme dans la prison d'une opinion. L'oeil unique des Cyclopes n'a donc rien d'un troisième oeil. Il serait plutôt une fenêtre ouverte sur leur sauvagerie, sur ce ventre géant qui leur sert de cerveau.
(p. 69)
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p.75.
Nous avons tous une fragilité héritée de notre enfance, de notre histoire et de nos gènes. Physiologiquement ou psychologiquement, notre talon d’Achille prend souvent la forme d’une émotion qui nous laisse démunis, désarmés : la honte, la culpabilité, la jalousie, la peur... Et si cette vulnérabilité en disait plus sur nous-mêmes que nos qualités ? Analysée, acceptée, apprivoisée, elle peut même faire notre force. Elle nous rappelle ce que nous sommes. Ni des machines ni des dieux : des hommes.
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