Citations sur Roulio Fauche le poil (11)
- Bien. Alors j'ai une question pour toi, "Fan de Framboisier RIP". J'aimerais savoir si tu es contre certaines pratiques dans la vie courante, disons... sado-masochistes.
- Quoi ? !
- Oui, j'aime bien faire souffrir mon homme parfois. J'aime qu'il s'allonge en travers de mes genoux, nu comme un vers, rondelle offerte et qu'il laisse à mes mains expertes le soin de se faire scalper.
- Scalper ? !
- Scalper. Éventrer l'étendue de bulbes frisés. Carboniser la rivière de poils à la pince à épiler. Est-ce que tu serais contre ?
- ...
- "Framboisier RIP", es-tu là ?
"Fan-de-Framboisier-RIP" a quitté le chat.
Dans un coin, près de la bibliothèque de chêne, flotte un gigantesque hamac de toile dans lequel un squelette de mastic tout aussi énorme et que l'on trouve généralement dans les classes de sciences naturelles, un sombrero vert pâle sur la crête, roupille du sommeil du juste.
Près de sa trogne d'os factices, légèrement jaunis, cette phrase tout en délicates pattes de mouche : "Glissez un penny dans mon tronc et je chanterai pour vous la salsa du démon."
- Tu le sais Marcel que je t'aime beaucoup et que t'es comme qui dirait mon frère de lait?
-Toi, là. Toi, tu viens de m'embrasser.
-Pas du tout, pas du tout. Je voulais juste m'assurer que tu avais la langue bien pendue.
"Le lendemain. Time to make le point.
-Boulot stable, qui paie bien et dans lequel je m'épanouis, je jouis: .0.
-Homme aimant et qui se laisse tondre telle une belle carpette en poils de chèvre: 0.
-Homme aimant et qui refuse l'approche d'une quelconque pince à épiler sur son derme: 0.
-Sourcils authentiques: 1/2.
-Bon d'accord: 1/12ème.
-Mère-grand frappadingue, accro à l'apéro: 1.
Projets en vue d'améliorer train de vie professionnel et personnel: 0.
-Voisin qui se fout ouvertement de ma trogne (sans sourcils): 1."
- Mon public, je lui pisse à la raie et je lui chante la Marseillaise en ouagagoudais. t'es bien plus précieuse la gueuse.
Petite devinette: Mon premier a quatre-vingts ans, répond à l'appel de l'anisette chaque soir comme un loup blanc hurle à la lune et fait ses nuits en mouillants de temps à autre -invariablement- sa Pampers. Mon second dort dans un local à poubelles, grelotte le jour sur son bout de trottoir, aime les frites au gras et exècre la randonnée. Mon troisième est un être relativement jeune et psychotique qui déteste jusqu'à la moelle son voisin de balconnet. Mon tout est le trio de peignes cul le plus improbable qui soit.
"Certes. Faisons le point.
-Cela fait huit mois que je suis revenue du Canada et je n'ai toujours pas de travail fixe.
-Les chats de ma grand-mère sont possédés.
-Depuis que j'ai atterri à Paris, je n'ai connu qu'une brochette d'amants de passage, dont aucun ne sera parvenu à me faire voir Roger Rabbit en kilt, en argentique, au pays des Beatniks.
-Ma situation bancaire est prestement de -38,06€.
-Il serait peut-être temps d'investir dans un vénérable godemichet, histoire d'aller saluer la Voie lactée sans bouger de mon canapé.
-Situation bancaire: -88,06€ (le godemichet)."
Bref, Marcel est la Bête gériatrique qui me colore le bout de gras malgré le venin de la vie. Il a le verbe haut, tout comme moi, la vexation rapide, tout comme ma pomme frite et, de fait, il ne se passe point trois jours sans que je vienne me coller à son manchon de taffetas.
-J'ai bien peur, ma pauvre Roinita, que tu aies perdu un boulon en cours de route et que maintenant, tu ne saches plus comment faire pour vivre parmi nous, les bonnes gens qui ne savons pas imiter Kaa le sssserpent.