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Jean-Pierre Siméon (Autre)
EAN : 9782072894350
Gallimard (03/12/2020)
4.5/5   15 notes
Résumé :
On ne présente pas Charles Juliet dont les neuf tomes de son Journal traduits dans le monde entier font un des écrivains majeurs de notre temps. Or si cet opus exceptionnel de même que 'des récits comme L'année de l'éveil ou Lambeaux ont fait sa notoriété et sa popularité, il n'en reste pas moins que la poésie est l'alpha et l'oméga de son oeuvre littéraire. C'est là en effet que l'on trouve de la façon la plus condensée, la plus incisive et la plus frappante l'expr... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'anthologie personnelle de Charles Juliet permet de se plonger avec bonheur dans une oeuvre poétique d'une grande richesse. Dans sa préface, Jean-Pierre Siméon rend magnifiquement compte de l'apport unique de cet écrivain majeur, mais discret, qui depuis plus de cinquante ans trace son chemin, creuse son sillon, laboure son terrain intime sans relâche. Les métaphores agricoles sont pertinentes à plusieurs titres. Charles Juliet connaît la ruralité et ses rudesses, il en est issu. Il sait aussi reconnaître les valeurs cardinales que son enfance paysanne lui a inculqué. Son travail d'écrivain, qu'il débute à la vingtaine, est abordé de façon très exigeante. Il consiste à creuser, à forer toujours plus loin à la recherche de la source capable d'étancher sa soif de vérité. C'est un chemin tortueux, méandreux fait de lumières et d'ombres. Un chemin de réconciliation avec lui-même, un chemin de gratitude envers la vie. En tant que lecteur, nous lui sommes reconnaissants car sa quête est un peu la nôtre. Il a dédié sa vie aux mots, à leur pouvoir, à recherche d'une clarté libératrice. Cette oeuvre force l'admiration.
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Les poèmes de Charles Juliet, écrits entre 1990 et 2012, sont poignants. Creusant en son for intérieur, il recherche la source de ces sentiments opaques, avant tout celui de l'abandon de l'enfant qu'il était par sa mère. Il perd deux fois sa mère, une première fois sa mère adoptive qu'il croyait être sa mère, et sa mère biologique qu'il découvre mais déjà décédée. Cette perte multiple creuse en lui la souffrance qu'il essaie d'exprimer par des mots, mots qui sans cesse trahissent ce qui ne peut être dit qu'imparfaitement, car le vide ne peut être rempli. Je ne connaissais pas ce poète mais c'est vrai qu'on ne parle presque jamais de poésie en dehors des cercles littéraires. A croire que le foot ou les 20 centimes du gazole valent plus que la connaissance de soi, que la recherche de l'expression juste du mal-être et les moyens de le surmonter.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Si tu es à l'écoute
de ce qui implore
en toute souffrance
tes mots un court instant
rassasieront l'affamé

Réduis
comprime
fais s'évanouir
la quintessence

Pouvoir du poème
qui redonne vie
à celui qui mourait
d'inanition
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tant de
saisons
ont passé

les ronces
ont envahi
tes chemins

des taillis
ont poussé
dans tes chaumes

des bandes de corbeaux
tournent dans ton ciel
immuablement gris

toi l'assoupie
laisse accourir
laisse pénétrer dans tes collines

le laboureur qui ne peut pas
tolérer de te savoir en friche
la hache et le feu te retirer
tes taillis tes buissons
mettre à nu tes sillons endormis

et laisse la charrue
se planter
à l'angle de la terre

faire lever en toi
un immédiat
printemps
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mes outils
je me les suis
façonnés

mais achevé
mon apprentissage
alors qu'il me faut
commencer à graver

quel mot choisir
quelle phrase inventer
qui dirait
les murailes franchies
les marches forcées
les années errantes
les affres de la soif
l'inévitable agonie

et quel autre mot
quelle autre phrase
évoquerait
l'oeil qui s'inverse
et se sonde
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Au coeur de la nuit.Cette ardente sereine lumière de l'insomnie, cette effervescente intimité de soi avec soi, et tant de choses inconnues qui vagissent, et tout ce qu'on ne sait jamais formuler, soudain là, vibrant, gorgé, précis, sur le point de se dire.
Mais les mots, les mots qui déjà montaient, se pressaient, animaient la voix, les mots retombent, s'éteignent.
Cet instant rayonnant et sitôt perdu.
Ce silence qui meurtrit.
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Tu creuses tu rampes



tu creuses
tu rampes
tu t’ouvres
un passage

mais tu
n’es jamais
prêt

jamais assez
aguerri

jamais digne
d’affronter
la rencontre

alors tu lis
enquêtes sondes
questionnes

et sans relâche
tu progresses

puis te portes
d’un bond au
plus extrême

et là
doigts gourds
mains tuméfiées

au lieu de rafler
ce dont tu espérais
te saisir
dans un trouble
infini

tu palpes

le mystère
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Videos de Charles Juliet (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Juliet
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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