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Critique de nadejda


En évoquant dans cette pièce «le lourd destin» d'Hölderlin, Charles Juliet n'est pas très éloigné de son propre parcours qui présente quelques similitudes avec celui du poète. Les murs et la discipline du séminaire où entre Hölderlin n'est pas sans rappeler ceux de l'école militaire où Charles Juliet s'est senti si souvent blessé comme pris dans un étau, tarauder par le désir d'écrire. 
Cinq personnages sont réunis pour composer un portrait vivant du poète et évoquer les étapes de son parcours :
Johann devenu amoureux des livres, ivre de lecture, vient de découvrir Hölderlin et veut en savoir plus sur ce poète qui le bouleverse, avec lequel, bien qu'il ait quitté ce monde, il a noué une «fervente amitié».
Il va alors rechercher et dialoguer avec trois amis qui l'ont connu, Ludwig, Emmanuel, Casimir et avec sa soeur Heinrike. Cet échange, où se croisent leurs différentes voix, permet de deviner par approches successives ce que fut la vie et la souffrance de cet homme, nié au plus profond de son être, exilé au milieu de ses semblables par son extrême sensibilité qui lui donne le désir d'écrire et vont finalement le conduire à la clinique de Tübingen et ensuite chez le menuisier Zimmer, prisonnier de sa démence pendant trente six ans.
Heinrike : «Sa vie a été celle d'un maudit. Une exigence extrême le possédait, ou plus exactement un feu. Un feu qu'il n'a jamais pu maîtriser et qui fini par le consumer. D'où le tragique de son existence qui voyait alterner les heures de surchauffe et les ruptures, les affaissements.
Friedrich était rongé par la brûlante nostalgie de l'infini, de l'immuable, de l'intemporel.»

En 1986, Charles Juliet, lors d'un séjour de cinq mois à Tubingen, forma le projet d'écrire sur Hölderlin. Ce projet a abouti à cette pièce où l'on sent la connivence de l'écrivain avec celui qu'il évoque. J'ai eu souvent, en la lisant, l'impression d'entendre des passages du journal de Charles Juliet.
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