En racontant l'histoire du mouvement luddite (1811-1817) qui mena l'Angleterre au bord de l'insurrection avec l'opposition physique à l'introduction des machines dans l'industrie textile,
Julius van Daal entend avant tout restituer ce passé falsifié par l'histoire officielle. En revenant aux faits, il dessine une révolution contre la révolution industrielle et le capitalisme naissant, contre le salariat. « La révolution industrielle est ce moment où l'humanité bascule hors d'elle-même, d'abord gauchement et timidement, puis avec une ardeur et une assurance toujours accrues, sourde à tout argument autre qu'économique, entraînée dans la spirale sans fin de la valorisation, dont l'implacable et fructueux mouvement paraît résoudre tous les problèmes matériels… Non sans créer, à chaque problème résolu, cent nouveaux problèmes toujours plus épineux, toujours plus calamiteux. » « Les ouvriers luddites furent les premiers, au sein du système, à rejeter en actes cette désastreuse transformation lorsqu'ils refusèrent de se laisser brusquer par le “sens de l'histoire“et berner par les capitalistes pour être broyés par la “roue du progrès“. »
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Julius van Daal, dans un langage toujours aussi relevé, s'emploie à briser l'image de passéistes, de technophobes et d'« obscurantistes rétrogrades » dans laquelle l'histoire officielle a enfermés les luddites. Il suggère de suivre leur exemple pour lutter contre « cette quête incessante de la rentabilité » qui a fait « couler des torrents de sang », qui a « dressé les hommes contre la nature et la nature contre les hommes ». Cette étude on ne peut plus exhaustive sur le rejet massif de la « grande transformation » ne saura qu'inspirer et encourager « le démantèlement des structures nocives à la vie, la critique passionnée des normes réifiantes, la construction de communautés autonomes et solidaires ».
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