Un bref instant de romantisme

Miranda July, dans ses films comme dans ce bref instant de romantisme, relate avec une poésie extraterrestre nos étrangetés solitaires, ces moments tordus où l'on se retrouve face à soi-même. Elle est maîtresse absolue dans le récit des mouvements absurdes de l'existence. Elle amuse par des dialogues décalés, elle émeut par la force subtile des mots et la description fragile des situations.
Dans ses nouvelles, elle emploie le langage cru de la vie vraie, avec lucidité et intelligence, façonne des personnages auxquels l'on s'attache, auxquels l'on prête notre coeur, l'instant de quelques pages, pour qu'ils durent encore, pour qu'ils vivent quelques phrases de plus.

Après "Toi, moi et tous les autres", Miranda July revient avec ce recueil de seize nouvelles. Fidèle à son univers, on y suis divers personnages dans leurs pensées, on regarde le monde, leur monde, avec leurs yeux. Même les dialogues sont écrits comme un souvenir de conversation, une pensée "flashback".
Et cela parle d'amitié voire d'amour, toujours. D'amours homosexuelles, souvent.
Je retiens particulièrement trois nouvelles : "Le patio commun" où l'on suit une voisine amoureuse platonique de son voisin déjà marié et qu'elle rencontre dans le patio de leur immeuble ; "L'équipe de natation" nous emmène dans une petite ville de province sans piscine où une jeune fille va donner à ses amis des cours de natation... dans son salon ; et "Comment raconter des histoires aux enfants", l'amitié, voire l'amour, entre l'amie d'un couple qui se déchire et leur fille.
C'est souvent beau et triste, tout le temps farfelu : Miranda July a l'art de créer des personnages un peu fous mais cohérents, et qui vont au bout d'une logique qui leur est propre.

les plus plus plus : style, originalité, imagination.

Je ne me suis pas autant régalée avec un recueil de nouvelles depuis "le passe muraille".
Les histoires, les personnages, le style : tout est inattendu. le ton est très libre, fantaisiste, drôle, frais, déjanté.
On dirait une enfant (pas dans le choix des sujets!) qui raconte des choses invraisemblables de façon très sérieuse et logique formellement.

Ce livre n'est pas à conseiller aux personnes un peu prudes et très classiques ou à ceux qui aiment les cadres, les histoires bien structurées avec des chutes.

Par contre si vous aimez le "décalé", le surréalisme : allez-y!

C'est un recueil de nouvelles, dont certaines sont très courtes, et qui laissent toutes apparaître le goût de l'auteur pour l'étrange, le bizarre dans le quotidien, avec des digressions fréquentes qui font qu'on ne sait jamais trop où elle veut nous emmener. Que ces nouvelles traitent de personnes qui font des « fixations » sur d'autres, qui se lancent dans de nouvelles activités, qui ont des phobies peu ordinaires, à qui des pensées bizarres passent par la tête, qui entretiennent des liaisons qui n'en sont pas vraiment, on ressent toute la tendresse de Miranda July pour ses personnages. C'est parfois un peu inégal, ou disons, que selon sa propre sensibilité, on adhère plus à une nouvelle qu'à une autre, mais dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé et admiré sa facilité à se mettre dans la peau d'un enfant, d'un homme vieillissant ou d'une femme mûre ! J'ai retrouvé l'humour très particulier rencontré dans le (premier et unique pour l'instant) film de Miranda July : Moi, toi et tous les autres sorti en 2005.
Je vous recommanderai plutôt de voir le film d'abord et de lire les nouvelles après pour mieux entrer dans son univers, qui est un peu déroutant, parfois.

Lien : http://lettresexpres.wordpre..

quelle déception ! après l'encensoir, style plat, inventivité inexsitante, mystère je le cherche encore, que faire de ce pavé ? mon chat l'a rejeté