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Boucq François (Autre)
EAN : 9782808203630
144 pages
Le Lombard (27/08/2021)
3.91/5   140 notes
Résumé :
Mai 1958. Alger s'embrase contre un nouveau gouvernement qui, à Paris, semble prêt à dialoguer avec les indépendantistes. Des milliers de colons se soulèvent, obligeant l'armée et ses généraux à choisir leur camp : rester loyaux à l'état ou à l'Algérie française, dernier vestige du grand empire colonial Français. Dépassés et galvanisés par la situation, les généraux s'embarquent dans un coup d'état qui devient rapidement incontrôlable... Et si seul un vieil homme à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Grâce aux dessins pleins d'humour et de pêche signés François Boucq et au scénario efficace de Nicolas Juncker, déjà très apprécié dans Seules à Berlin, je me suis replongé dans cette année 1958 si importante pour notre démocratie.
En effet, avec le retour au pouvoir du général De Gaulle en homme providentiel, c'est la Ve République qui s'est installée, régime dans lequel nous vivons toujours aujourd'hui.
Avant que le général De Gaulle sorte de sa retraite tranquille à Colombey-les-deux-Églises, aux côtés d'Yvonne, son épouse, je fais connaissance avec des généraux bardés de décorations. Souvent, ils sont bien mieux classés que De Gaulle qui n'a que deux étoiles sur son képi (général de brigade), alors qu'un Raoul Salan en compte cinq (général d'armée), comme Jacques Massu, bien que celui-ci porte toujours son béret et sa tenue de parachutiste.
Dès le début, je découvre le général Paul Ély, le Chef des Chefs, qui est à Paris et ne s'affole pas quand on lui annonce que Salan prévoit des émeutes à Alger.
L'histoire est lancée avec une cascade d'événements tous aussi incroyables les uns que les autres. le but de ceux qu'on appellera les putschistes étant de garder l'Algérie française, tout est bon pour eux : foule gigantesque devant le siège du Gouvernement général, Massu au balcon, projet de parachutage sur Paris…
Si le Président du Conseil, Félix Gaillard, est bien falot. Pierre Pfimlin prend la suite mais n'est guère plus efficace.
Massu ne sait plus où donner de la tête. Ses courses dans le tunnel reliant son bureau à celui de Salan sont très bien rendues. de quiproquos en arrestations de généraux en France, la situation est de plus en plus chaotique.
Léon Delbecque, chargé de mission à la Défense nationale, à Alger, réussit à s'imposer au sein du Comité de Salut Public pourtant composé que de militaires.
Les événements se succèdent. À Paris, l'Assemblée Nationale vote l'état d'urgence avec les voix des Communistes. Guy Mollet appelle De Gaulle à gouverner et son retour est lancé.
Jacques Soustelle débarque à Alger et veut aussi garder l'Algérie française mais le lundi 19 mai 1958, le général De Gaulle tient sa conférence de presse télévisée. de sa voix chevrotante bien rendue par Boucq et Juncker, il parle de pouvoirs exceptionnels et veut entendre toutes les parties en cause.
J'assiste même à un intermède Corse mené par Delbecque, pour l'Algérie française.
À Paris, Jules Moch (ministre de l'intérieur) démissionne, Guy Mollet (Vice-président du Conseil) se fâche et Mitterrand fait parler de lui.
De Gaulle veut installer la Ve République et le Président René Coty lui donne les pleins pouvoirs pour six mois. François Mitterrand est contre mais le général est investi par 329 voix contre 224.
Enfin, De Gaulle, en tenue blanche, défile dans Alger et proclame son fameux « Je vous ai compris ! » au balcon du Gouvernement général, devant une foule immense.
Si la BD se termine, l'Histoire se poursuit. En fin d'ouvrage, Tramor Quemeneur, historien français spécialiste de guerre d'Algérie, livre un texte passionnant intitulé 13 mai 1958 : changement de régime ! C'est précis, documenté et bien illustré par des photos d'époque à côté des dessins de Boucq. Ainsi, je constate que ce dernier accentue les traits de ses personnages, les rend encore plus expressifs et démontre un sens de l'humour éloquent.
Il faut lire cette BD magnifiquement dessinée et mise en couleurs par Alexandre et François Boucq. C'est très réussi et un régal de lecture tout en étant fort instructif sur un temps fort de l'Histoire récente de notre pays.
Merci à Vincent, mon spécialiste de BD favori !


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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En mai 1958, à Alger, c'est le soulèvement des colons qui s'indignent que le gouvernement français s'apprête à dialoguer avec les tenants de l'indépendance algérienne. Pendant ce temps, le général De Gaulle passe une retraite paisible chez lui à Colombey-les-Deux-Églises. L'album nous raconte comment, dans le contexte d'une IVe République complètement dépassée, il est de nouveau arrivé au pouvoir. ● Les dessins sont formidables et la ressemblance des personnages historiques frappante, ils sont caricaturés juste ce qu'il faut. Malgré la gravité de ce qui est raconté, il y a aussi beaucoup d'humour, quasiment dans chaque case. le récit est rythmé, les dessins dynamiques, la gestuelle des personnages très bien rendue, les dialogues savoureux. ● On en apprend beaucoup sur cette période – si toutefois on fait à côté les recherches complémentaires nécessaires. Cela signifie que l'album est beaucoup trop allusif pour qui ne connaît pas bien cette partie de l'Histoire : c'est le principal reproche que je ferais à cet ouvrage. J'ai eu du mal à identifier certains personnages dont seul le prénom est cité pendant la majeure partie du récit (René Coty par exemple). La situation politique est complexe et insuffisamment expliquée, surtout pour qui ne connaît que la Ve République. Les auteurs auraient dû penser à rendre plus accessible leur album.
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C'est une courte phrase, sibylline, qui est entrée dans L Histoire. Un "Je vous ai compris" qui a retenti autant pour bâtir la légende d'un homme, général anonyme au début des années 1940 en qui s'est incarnée une nation, que pour donner une impulsion nouvelle à un conflit de décolonisation dans lequel la France était enlisée. le moment historique auquel cette phrase intervient est décisif : depuis le début du mois de mai, les généraux en poste en Algérie se sont mis en mouvement pour initier un putsch qui aurait pour but de sauver l'Algérie française et, selon leurs dires, la République française. Quatrième du nom, celle-ci est un système parlementaire dans lequel, en un rythme effréné, les oppositions défont les gouvernements pour, elles-mêmes, tenter (sans succès, évidemment), de diriger un pays ingouvernable. Et, dans un climat de crise comme celui de mai 1958, cela n'arrange rien, et laisse à L Histoire les mains libres pour écrire une page des plus étonnantes et des plus comiques, si l'on peut dire. de ces événements extrêmement confus, François Boucq et Nicolas Juncker tirent un récit enlevé, qu'ils placent dans le registre de la farce. Cependant, la lecture se double d'une dimension politique qui nous parle évidemment, pourtant plus de soixante ans après que ces événements se soient déroulés.

Les auteurs, il faut le noter, ont fait le choix de la confiance à leurs lecteurs. Ainsi le récit débute in media res, sns un mot ou presque pour les quatre années de conflit qui ont précédé. de la même façon, aucun personnage ne viendra résumer les faits dans une sorte de monologue incongru à destination essentiellement du lecteur. A la place, Junker et Boucq déroulent leur narration sur un rythme élevé, passant de Paris à Alger, du gouvernorat général à l'Assemblé Nationale ou aux palais parisiens de la République, ou encore à une petite propriété haut-marnaise sans répit pour le lecteur. du rythme, il en faut pour caser ce mois agité qui fit vaciller la République. Il fallait aussi un dessin à la hauteur de l'ambition, ce qu'apporte - c'est une heureuse habitude pour lui - François Boucq, qui a l'art de donner une grande apparence de réalisme à ses scènes, tout en croquant les gueules de ses personnages à qui il sait donner à qui la bêtise, à qui une envergure démesurée, a qui l'outrance de la colère. Sans verser dans la caricature, Boucq réussit néanmoins à donner à ses personnages un caractère théâtral, qui colle parfaitement avec le ton de l'album : tout ceci n'est qu'une farce.

Une farce historique, donc, dont le cadre tragique est bien celui d'une guerre de décolonisation, dans une ville - Alger - dans laquelle, durant plusieurs mois, les parachutistes du général Massu ont mené une opération de tentative de liquidation du FLN, usant d'assassinats arbitraires et d'actes de torture. A la lecture, cependant, on comprend le choix d'un tel ton par les auteurs. En effet, sans revenir ici ni sur l'exhaustivité, ni sur la chronologie des événements qui auront conduit le général De Gaulle à revenir au pouvoir, on conviendra aisément de leur caractère farfelu, en décalage manifeste avec, d'une part, leur traitement médiatique contemporain, d'autre part avec les conséquences politiques majeures qu'ils auront eues. La pièce se joue en deux lieux. A Alger d'abord, autour du général Salan, un vent d'insurrection souffle, consécutif à la rumeur de la nomination de Pierre Pfimlin comme président du Conseil - le chef de gouvernement, dépositaire du pouvoir exécutif dans cette IVème République -, lequel pourrait entamer des négociations avec le FLN. Les négociations signifient, pour eux, la fin de l'Algérie française, ce qui est inacceptable. Très vite, dans le huis-clos du gouvernorat général, les esprits s'échauffent, militaires et civils rêvent d'un coup de force sur Paris, Massu tient prêt ses paras, cependant que Salan, obstinément loyal à la République, refuse de donner le feu vert à toute opération. Mais les signaux envoyés par Paris finissent par le précipiter dans le camp des putschistes, dans le but de sauver et l'Algérie française, et la République. Tout semble être un gigantesque quiproquo, une mosaïque de malentendus et d'attentes infondées ou déçues. A Paris, Pfimlin est investi comme président du Conseil, et doit à la fois assumer les décisions prises par l'ancien président du Conseil, Félix Gaillard, et à la fois faire face à un manque d'information criant, quant aux résolutions des putschistes. A un tel niveau de pouvoir, on attendrait mieux. D'autant que, à force de vouloir ménager la chèvre et le chou, à ne vouloir mécontenter ni les politiques français ni les généraux d'Algérie, Pfimlin finit par tous se les aliéner. Les rares hommes qui l'approchent lui apportent une aide que ne renieraient pas ses pires ennemis. Ainsi Guy Mollet, ancien président du Conseil et socialiste, lui obtient le soutien des communistes (un comble dans cette période de Guerre Froide !) et appelle même, dans un geste de défi autant ridicule que dérisoire, le général De Gaulle au pouvoir. le reste de la troupe est au diapason : depuis les civils comme Delbecque et Lagaillarde qui aiment à jouer aux petits soldats jusqu'à Massu, peint en un idiot de moins en moins utile à ceux qu'il sert (on le voit répéter, tel un perroquet, les propos de Salan ou balancer à tout bout de champ un "Vive de Gaulle" qui finit par faire croire en l'implication de ce dernier dans les événements), en passant par la poignée de militaires jurant de prendre la préfecture de la Loire en faisant croire à la presse à un soulèvement de quinze mille soldats, ou par une opération grotesque en Corse, rien n'est bien sérieux, et pourtant cela fonctionne. Presse à l'appui qui théâtralise, dans des unes grandiloquentes, des non-événements, associée à un climat social très tendu à Paris et à Alger, voilà une idée de putsch qui devient réalité.

Tout ceci pourrait tenir de la simple farce, de la fable plaisante, quoique historique, comme une manière de regarder avec un dédain amusé les déboires de nos ancêtres. Hélas, ou plutôt, fort heureusement, l'album possède une autre vertu, qui est de parler aussi de notre époque. Car, rappelons-le, De Gaulle qui arrive en 1958 au pouvoir mettra au point, avec Michel Debré, la Constitution de la Vème République ... Constitution dont notre système politique actuel dépend encore, et qui a substitué au système parlementaire un système présidentiel, basé sur la notion d'homme providentiel, le Président de la République, censé incarner la Nation. Que de Gaulle ait pu, aux heures les plus sombres de la France, en pleine Seconde guerre mondiale, personnifier la Nation, cela peut s'entendre, et c'est là le rôle des historiens de le dire. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui encore, l'idée dune rencontre entre un homme (ou une femme) et son peuple domine très largement la vie politique française. On constatera aussi que ce système est directement héritier de deux périodes, relatives à des crises politiques majeures : la guerre d'Algérie, en premier lieu, la Seconde guerre mondiale en second lieu, qui a donné une envergure nationale à un général anonyme exilé à Londres. L'intermède de la IVème République doit être évacué : système honni par De Gaulle, il explique la retraite paisible du général à Colombey. Son ombre plane durant une grande partie de l'album, la tranquillité de la vie quotidienne du général (la visite du tailleur, la promenade du chien, le souper ...) contrastant avec l'agitation politico-militaire. de notre époque, comme de toutes les époque, l'album raconte aussi que la politique est affaire humaine. Quoique grotesque que nous apparaisse certaines situations décrites dans l'album, le plus saisissant est peut-être que les personnages gardent, chacun, une cohérence qui détermine leurs actions. Ainsi de Pfimlin, qui confirme les pleins pouvoirs à Salan, car il le croit l'homme de la situation pour calmer les ardeurs algéroises, et qui confirme le blocus pour rassurer Paris. Tout ceci démontre que la politique, par nature, est chose fragile. Les systèmes les plus solides en apparence peuvent donc, par des concours de circonstance, par un ensemble de décisions individuelles, par un manque de communication ou par l'absence de compréhension, par le soutien, enfin, de forces inhérentes au système (les médias, notamment), dangereusement vaciller, voire s'effondrer. Au-delà de la farce, nous voilà prévenus.
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Un général, des généraux ? Un album paru en ce début d'année aux Éditions Le Lombard qui moi m'a bien éclatée. le sujet est pourtant tout ce qu'il y a de plus sérieux. Il éclaire un moment clé de notre histoire en relatant les évènements liés à l'arrivée au pouvoir du Général de Gaulle et à l'avènement de la 5ème république en 1958. Mais ce qui est nettement moins sérieux, c'est la façon dont il a été traité par, non pas un quarteron, mais par deux artistes, duettistes talentueux du 9ème art.
Ajoutez à un scénariste à la verve corrosive, Nicolas Juncker, un dessinateur, François Boucq, qui avec l'énergie de son trait, son sens du mouvement et son incroyable facilité à croquer des trognes plus vraies que nature vient encore amplifier le côté grand-guignolesque de la situation et nous voilà plongés au coeur même d'un inénarrable vaudeville aux rebondissements plus incroyables les uns que les autres. On se croirait chez Feydau, Courteline ou les tontons flingueurs. Et pourtant … tout est véridique !

À Alger, « les carottes sont cuites ».
Mai 1958, tentative de putsch à Alger. Conséquences ? Fin de la IVème république et avec le retour du Général de Gaulle au pouvoir, avènement de la Vème. Mais comment en est-on arrivé là ? le général, retiré des affaires, menait alors une paisible retraite à Colombey. Oui mais voilà, à Alger, un élément parisien va mettre le feu aux poudres. Situation politique instable, constitution d'un énième gouvernement dont le nouveau président du conseil, Pierre Pflimlin serait prêt à dialoguer avec les indépendantistes. C'en est trop pour les colons partisans de l'Algérie française qui se vont se soulever. Et les généraux dans tout cela ? Eh bien quelque peu dépassés par les évènements, c'est un doux euphémisme, ils vont peu à peu se ranger du côté des Algérois. Alger versus Paris, on est au bord de la guerre civile.
L'album fait le récit de ce mois de mai où ça cafouille de tous les côtés. À Alger, où les généraux vont dans l'urgence et la précipitation, prendre mauvaise décision sur mauvaise décision mais aussi à Paris où Pflimlin donne les pleins pouvoirs au général Salan alors commandant en chef en Algérie avant de les lui retirer ce qui précipitera Salan dans le giron des insurgés qui entre-temps avaient créé ni plus ni moins qu'un comité de salut public de l'Algérie française, comité qu'avait déjà rejoint le général Massu, populaire auprès des colons pour avoir gagné la bataille d'Alger l'année précédente.
Alors, « appelé par la nation », surgira l'homme providentiel, le général …

Le marionnettiste impertinent
Nicolas Juncker, auteur complet ou scénariste, c'est selon, je l'ai découvert en 2020 à la parution aux Éditions Casterman de« Seules à Berlin » un album absolument bouleversant qui nous raconte le destin croisé de 2 femmes, l'une allemande, l'autre russe lors de la chute de Berlin. Nicolas Juncker a fait des études d'histoire et ça se sent dans les thèmes abordés et dans sa rigueur, même quand il traite son sujet avec humour.
Et là, de l'humour, il y en a à revendre tant dans le traitement scénaristique que graphique de cette (non) épopée politico-militaire. Une longue première partie est consacrée aux péripéties des généraux croulant sous leurs médailles : Salan, Massu et les autres. Ce qui est particulièrement savoureux, c'est le contraste entre la frénésie des différents protagonistes et le calme olympien pour ne pas dire jupitérien de De Gaulle retiré à Colombey qui promène son chien, beurre ses tartines, lit le journal, ne dit rien. Il ne sortira du silence et de sa retraite qu'à la page 94 lors d'une allocution télévisée. La dernière partie marquera le grand retour du Général sur le devant de la scène avec entre les deux, le rocambolesque épisode du parachutage en Corse, point de bascule psychologique en métropole. Les dialogues aux petits oignons, les situations cocasses s'enchaînant à un rythme effréné nous offrent une bonne bouffée de protoxyde d'azote.

L'homme qui dessine plus vite que son ombre
François Boucq, ce dessinateur virtuose, grand prix d'Angoulême 1998, n'est pas en reste avec son talent de caricaturiste qui lui permet de capter le langage corporel et la personnalité de chacun. Je pense notamment à Massu ou encore Salan croqué à la de Funès. Il a déclaré, je le cite, « J'ai respecté le scénario à la lettre, ce qui m'arrive très peu souvent. » Après lecture du synopsis dialogué d'une quarantaine de pages du scénariste, avec son énergie, son sens aigu du découpage et du cadrage, il s'est attaqué à la mise en scène et la direction d'acteurs, ce qu'il affectionne tout particulièrement.
Outre le dessin proprement dit, l'encrage, la colorisation réalisée avec le fiston Alexandre sont, comme c'est toujours le cas avec François Boucq, d'une grande profondeur et de toute beauté.

Au final, vous m'avez compris, on tient entre les mains un album d'une drôlerie féroce qui fleure bon la jubilation très communicative des auteurs. La symbiose entre l'écriture de Nicolas Juncker et le dessin de François Boucq fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir du lecteur. A quand le prochain album ?
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En 1958, la guerre en Algerie s'est enlisée mais la colonie française a de nombreux défenseurs et l'armée sur place décide de se lancer dans un putch tandis qu'au parlement on s'apprête à désigner un certain Pfimlin qui est pro indépendance.

Ce passage de la guerre d'Algérie est traité de façon caricaturale et plutôt comique malgré que l'on sache le sujet douloureux. Les généraux de l'armée et les différents politiciens n'apparaissent vraiment pas sous leur meilleur jour. J'ai bien aimé ce ton léger qui donne à de nombreuses situations un côté cocasse.
J'ai eu quand même quelques problèmes à me situer au niveau politique. La IV république et ses hommes politiques ne sont pas ma tasse de thé. Je ne connais pas non plus très bien la période de la guerre d'Algérie et j'ai donc appris ces événements qui ont précédés le retour de De Gaulle avec plaisir.

Habituellement, j'ai du mal avec le dessin de Boucq mais je dois avouer que ce côté caricatural lui va bien. Il est expressif comme il faut, les couleurs sont fraîches, les détails ne sont pas oubliés.
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critiques presse (9)
LeFigaro
05 mai 2022
Entre Alger et Paris, un récit haut en couleur, drôle et intelligent sur le coup de force de mai 1958.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Le scénariste Nicolas Juncker et le dessinateur François Boucq unissent leurs talents et racontent en bande dessinée les évènements qui se sont passés autour du putsch d'Alger du 13 mai 1958. Une comédie politico-militaire vaudevillesque, à l'humour percutant, sur un épisode majeur de l'histoire de la IVème République.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LeMonde
03 mai 2022
Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BDGest
30 avril 2022
Dessin et écriture à l’unisson, Un général, des généraux est une réussite à tous les points de vue et se pose d’ores et déjà comme étant une des meilleures lectures de l’année. À découvrir d’urgence.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
16 février 2022
Un album qui va faire date, inclassable, génial, improbable, et qui pour la première fois apporte un certain sourire au cœur du drame algérien dont les conséquences sont toujours actuelles, sources de manipulations nombreuses, d’incompréhensions et de récupérations.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
07 février 2022
Un album au long cours [...] de Boucq n’est pas à négliger, c’est toujours un plaisir ; celui-ci est distrayant et sort de l’ordinaire. La rencontre entre Boucq et de Gaulle via un livre était logique : les deux grands hommes sont nés à Lille.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Culturebox
07 février 2022
Salan, vite dépassé, n’en finit pas de piquer colère sur colère. Massu, avec ses oreilles en feuilles de chou, est impayable. Quant à de Gaulle, ses silences le rendent encore plus impressionnant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LigneClaire
31 janvier 2022
Un coup de maître dans un jeu d’échec où Juncker sur le dessin de Boucq dit tout, a potassé son sujet, montre les pions et qui tire les ficelles de l’avenir d’une France en pleine guerre d’Algérie, les Trente Glorieuses.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Sceneario
31 janvier 2022
L’Histoire de France a trouvé un formidable duo pour la faire revivre ! Foncez sans attendre sur Un général, des généraux, assurément un ouvrage essentiel de ce début d'année [...] !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Le général ne peut paraître comme l’émissaire d’un putsch ! Il ne peut ni vous condamner, ni vous encourager ! Non… Il n’est que d’un seul camp : celui de la nation tout entière. De Gaulle n’est pas homme à prendre la France par la force. C’est à nous de la lui offrir, mon général. (Soustelle)
- Magnifique ! Et comment comptez-vous vous y prendre ? (Salan)
- Ensemble ! Léon (Delbecque) m’a parlé de votre coup de main sur la Corse. Très bien ! Mais surtout n’allez pas plus loin. La menace sera amplement suffisante !... Le gouvernement est déjà acculé, sans aucune marge de manœuvre, le peuple est aux abois, l’Assemblée est paralysée par ses dissensions… Il ne restera à la France qu’une seule alternative : le général de Gaulle. (Soustelle)
(page 90)
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Les généraux, au fond, me détestent. Je le leur rends bien. Tous des cons. Vous les avez vus, en rang d’oignons sur l’aérodrome, à Telergma ? Des crétins, uniquement préoccupés de leur avancement, de leurs décorations, de leur confort, qui n’ont rien compris et ne comprendront jamais rien. Ce Salan, un drogué. Je le balancerai aussitôt après les élections. Ce Jouhaud, un gros ahuri. Et Massu ! Un brave type. Massu, mais qui n’a pas inventé l’eau chaude. Enfin, il faut faire avec ce que l’on a. (Charles de Gaulle)
(page 139)
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C’est l’impasse, Monsieur le Président. Il (de Gaulle) réclame les pleins pouvoirs, la mise en congé de l’Assemblée, une nouvelle constitution et avant tout refuse de condamner les insurgés d’Alger…
Je ne serai pas celui qui déclenche une guerre civile. Pas plus que celui qui remettra les clefs du pouvoir à un dictateur ! Bonne nuit Monsieur le Président ! (Pierre Pfimlin)
(page 120)
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- Vous… vous appelez de Gaulle à gouverner ?? (Pfimlin)
- Mais noooon, c’est exprès ! Écoutez d’abord mes trois conditions… Premièrement : est-il prêt à soutenir l’action du gouvernement ? Deuxièmement : est-il prêt à condamner les factieux d’Algérie ? Et troisièmement : est-il prêt à présenter un programme politique devant l’Assemblée ? Ah Ah ! Je l’ai mis au pied du mur, votre général ! La France entière le verra sous son vrai jour : un apprenti dictateur ! (Guy Mollet)
- Vous êtes fou ! (Pfimlin)
(page 67)
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Franchement, mon général, le gaullisme a fait son temps, de Gaulle, c’est du passé, de la vieille Histoire Ha, Ha, Ha.
- De Gaulle ?
- Ah oui ? Et ce couillon de Massu qui prend la tête du comité en criant « Vive de Gaulle ». C’est quoi, selon vous ? Et ce communiste de Delbecque qui fourre son nez partout ? Et inutile de compter sur Salan, le cire-pompes du pouvoir…
(page 52)
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Vidéo de Nicolas Juncker
3e Prix 2023 des Galons de la BD : De Gaulle, l’Indochine, et la Shoah…
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