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EAN : 9782221502532
220 pages
Editions Seghers (30/11/-1)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Les recherches de C.G. Jung ont mis en évidence l'existence d'images ou de figures caractéristiques qui émergent en tout temps et en tout lieu, rappelle Emma Jung dans son introduction : le héros, le monstre, le magicien, la sorcière, l'enfant, etc. Jung nomme ces figures des « images primordiales ou archétypes », car ce sont des représentations tout à fait universelles et intemporelles.

«Parmi ces archétypes, dit-elle, il en est surtout deux auxquel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Anima : contrepartie féminine dans la psyché de l'homme. Animus : contrepartie masculine dans la psyché de la femme. Ainsi pouvons-nous réduire les idées jungiennes selon les raccourcis jungiens eux-mêmes.


Homme, Jung n'approfondit pas l'exploration de la notion d'animus, considérant que seule une femme pouvait le faire. D'ailleurs, une telle tâche est-elle possible alors que Jung considère que l'animus témoigne de l'emprise intellectuelle de la femme par un faux esprit mâle inférieur en raison ? Toute expression rationnelle de la femme n'est pas loin de la feinte, serions-nous tentés de dire, surtout après avoir lu les déclarations de Jung dans L'analyse des visions. « Aussitôt surgit l'animus qui lui fait dire : « Je pensais… » Dès qu'une femme commence sa phrase comme ça, vous savez qu'en réalité elle n'a pas pensé, absolument pas, et c'est bien ce qui a le don d'irriter l'esprit de l'homme, parce qu'il ressent qu'elle a été désinvolte, irréfléchie, au sujet de quelque chose d'important pour lui. »


Peut-être lui-même fort de préjugés qu'il ne remarque pas, retombant antiquement, sur la question de la femme, à la fascination/répulsion duelle pour l'impossible convergence du corps et de l'esprit, Jung nous étourdit dans ces séances rapportées de platitudes, tendant presque lui-même à incarner l'animus dans ses plus risibles atours. « L'animus provoque chez une femme l'illusion qu'elle se donne entièrement au spirituel ou au mental, alors même qu'en réalité elle est bien davantage dans le corporel, davantage emportée par la passion, beaucoup plus dans la chaleur de l'enfer, bien plus que toute autre femme. »


Jung nous confie heureusement le secret de l'attitude appropriée à adopter face aux manifestations si déplacées de l'animus : « La seule chose qu'un homme puisse faire [face aux manifestations de l'animus de la femme], c'est se dire d'accord avec les jugements tranchants que la femme exprime et ainsi de lui donner comme punition de la décevoir. Alors, elle découvre tout à coup qu'elle a victime d'un esprit malin. »


Est-ce cette tactique qu'employa Emma, la femme de Jung, lorsqu'elle s'employa à reprendre l'affaire afin de parler de l'animus du point de vue de la femme ? S'est-elle adressée la suggestion de dire amen à toutes les opinions de Jung à ce sujet dans l'espoir, s'il pouvait être conscient de sa part d'animus, qu'il en éprouve enfin un peu de honte ? Quoiqu'il en soit, Emma ne réalise pas une oeuvre très originale et s'il s'agissait de démontrer que la femme peut avoir, ainsi que l'affirmait Jung, une vision du monde différente de celle des hommes – modulant, nuançant ou contestant donc la définition de l'animus – c'est raté. S'appliquant à témoigner d'un animus positif selon les termes de Jung (âme collective ancestrale), Emma Jung nous contera habilement quelques histoires intéressantes empruntées à diverses sources mythologiques afin d'appuyer son ( ?) propos.


A cette première partie, suit la contribution de James Hillman, plus audacieuse, moins révérentielle, plus stimulante donc. Cherchant à anéantir la confusion qui attache l'anima à certaines de ses formes de manifestation, il restaure la profondeur de la psychologie analytique. Il rappelle ainsi que l'anima est une modalité relationnelle déterminée par de l'autre (trinité) et non pas une simple relation spéculaire et imaginaire tournant dans le circuit fermé entre moi et l'autre (dualité). Il évite les solutions simplistes qui nous prennent dans le piège des opinions nées de la sexuation désirante. Hillman, contrairement à Jung, ne pense visiblement à aucune femme réelle lorsqu'il traite de l'anima. Ainsi évite-t-il de définir un idéal de la sexuation qui ne serait qu'un idéal du fantasme.
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Deux textes de deux auteurs différents et éloignés dans le temps mais sans datation exacte dans cette édition pour clarifier le concept d'anima à nos yeux innocents ;o). le premier texte d'Emma Jung est très clair et donne les bases, mais trop de vulgarisation ouvre souvent sur trop de simplification et l'âme n'est pas simple je pense que vous l'avez compris ;o) bis. le deuxième texte de James Hillman élargi, nuance et complexifie. J'ai sauté quelques passages qui demandaient trop de prérequis mais la plus grande partie du texte reste compréhensible aux âmes concernées par leur identification ;o) ter et fin. Un coup de chapeau à deux auteurs qui ont visiblement fait des efforts pour que comprennent les non-spécialistes, bien que l'on sente que Hillman un peu plus rock'n'roll a parfois du mal à ne pas s'échapper (yes!).
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La Walkyrie nordique représente une forme mythique et archaïque de la femme-cygne très différente. Elle doit son nom au fait que, étant au service d’Odin, elle prend les guerriers tombés au combat pour les emporter dans le Walhalla. Mais elle a aussi pour fonction d’octroyer la victoire ou la défaite, ce qui montre bien sa parenté avec les Nornes qui filent notre destinée et en coupent le fil. Mais, d’autre part, lorsque dans le Walhalla elle tend aux héros la corne à boire, elle joue alors le rôle habituellement réservé aux servantes. Mais offrir à boire est aussi un geste très significatif qui exprime la relation et l’affection et ce thème apparaît souvent : une figure de l’anima offre à l’homme une timbale remplie d’un philtre d’amour, d’allégresse, de métamorphose ou de mort. Les Walkyries sont également appelées les filles des vœux. Quelquefois, comme Brunehilde, elles sont les maîtresses ou les épouses de grands héros auxquelles elles donnent protection et assistance pendant le combat.

[Emma Jung]
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L’énonciation de jugements est donc l’une des manifestations les plus importantes de l’Animus. Celui-ci se comporte de la même manière avec les pensées d’ordre général, c’est-à-dire que, venant du plus profond de nous-même, ces dernières s’imposent à nous d’une manière définitive et pour ainsi dire inébranlable. Lorsqu’elles sont dictées de l’extérieur, nous les adoptons parce qu’elles nous paraissent d’une certaine façon évidentes ou attirantes. Mais ces pensées qu’elle adopte et même propage à son tour, la femme ne se sent généralement pas tenue de les approfondir pour les comprendre réellement. Une capacité de discernement peu développée la conduit ainsi à approuver toute idée avec le même enthousiasme et le même respect, qu’elle ait ou non de la valeur, parce que tout ce qui lui paraît venir de l’intellect lui en impose énormément et exerce sur elle une étrange fascination ; l’homme, en revanche, rendu méfiant et intolérant par son esprit critique développé, a souvent besoin d’un certain temps pour déterminer ce qui a de la valeur.
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Par ces termes [anima et animus], il [Jung] entend un système de fonctions agissant de manière à compenser la personnalité extérieure ; c’est en quelque sorte une personnalité interne présentant des qualités qui échappent à la personnalité extérieure, consciente et manifeste. Ce sont ces qualités féminines chez l’homme, masculines chez la femme qui, normalement et dans une certaine mesure, sont toujours présentes mais ne trouvent pas leur place chez un être tourné vers l’extérieur parce qu’elles gênent l’adaptation à son milieu ou à l’idéal établi.
Cependant, le caractère de ces figures n’est pas seulement déterminé par les tendances qui sont celles de l’autre sexe, mais il est aussi conditionné par les expériences que chacun fait au cours de sa vie avec ses partenaires de même sexe ainsi que par la représentation collective innée que l’homme porte en lui de la femme, et la femme de l’homme. Ces trois facteurs se condensent dans un ensemble qui n’est pas seulement une image ou une expérience vécue, mais plutôt une sorte d’entité dont le fonctionnement s’intègre difficilement aux autres fonctions psychiques. Cette entité suit en effet ses propres lois et intervient dans la vie comme un élément étranger, tantôt utile, tantôt dérangeant voire destructeur.


[Emma Jung]
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La force de l’Animus peut donc agir non seulement dans des activités masculines et intellectuelles mais elle permet surtout d’acquérir une attitude intellectuelle qui la libèrera des limitations et des préjugés d’un moi étriqué. C’est une grande consolation et une aide précieuse de pouvoir nous échapper de nos malheurs personnels pour accéder à des pensées et à des sentiments plus généraux devant lesquels notre propre souffrance semble insignifiante et non avenue.

[Emma Jung]
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Quant à l’esprit créateur, c’est un fait reconnu qu’on le trouve rarement chez la femme. Il en est beaucoup qui ont maintenant largement développé leur capacité de penser et de discerner, ainsi que leur sens critique, mais bien peu sont devenues aussi créatrices que les hommes dans les domaines intellectuels. […]
Le pouvoir de création de la femme se manifeste plus souvent dans la vie que dans les œuvres : elle l’exerce non seulement dans sa fonction biologique en tant que mère, mais aussi dans la vie en général, comme compagne, comme éducatrice, comme maîtresse de maison ou sous une autre forme quelconque. Les relations tiennent une grande place dans l’organisation de la vie, et c’est vraiment sur ce terrain que s’exerce le mieux le pouvoir créateur de la femme.
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