Citations sur Psychologie de l'inconscient (37)
Lorsqu'il vint me consulter, il n'était déjà plus qu'une ruine morale dont l'état ne laissait guère d'espoir.
Madame X est ainsi l'image de ce que la malade voudrait bien et pourtant ne voudrait pas devenir.
Une psychologie qui ne satisfait que l'intellect ne sera jamais une psychologie pratique, car l'âme, dans sa totalité, ne pourra jamais être comprise et appréhendée par l'intelligence seule. Que nous le voulions ou non, nous nous heurtons au problème de la conception du monde, car l'âme exige une expression qui, tenant compte de son aspiration à l'universel, l'exprime toute entière.
L’œuvre civilisatrice est une sublimation d’énergies libres opportunément voulue et concertée.
J’ai connu de nombreux cas où un individu était redevable à sa névrose de toute l’utilité dont il fit preuve et de toutes les valeurs qui, à ses yeux, justifiaient l’existence ; car sa névrose avait mis obstacle, aux moments décisifs, aux bêtises qu’il allait commettre et l’avait contraint à suivre une ligne de conduite l’obligeant à développer les possibilités précieuses de son être ; ces germes auraient tous été étouffés, si la névrose, avec ses griffes d’acier, ne l’avait pas mis de force à la place qu’il devait occuper.
Quand on suit avec attention, pas à pas, l’histoire d’une névrose, on trouve régulièrement dans la vie du sujet un moment critique au cours duquel surgit un problème que le sujet n’a pas accueilli, mais qu’il a tenté d’esquiver. Or, cette dérobade est une réaction aussi naturelle et universelle que les motivations psychologiques qui la conditionnent, à savoir la paresse, la loi du moindre effort, la lâcheté, la crainte, l’ignorance et l’inconscience.
Nous savons également aujourd’hui que ce n’est point toujours la nature instinctive, animale qui se heurte aux contraintes de la civilisation, créant ainsi la désunion avec soi-même que l’individu perçoit au sein de son existence ; souvent il s’agit d’idées nouvelles qui jaillissent impétueusement hors de l’inconscient, qui s’opposent tout autant que les instincts aux normes de la culture régnante, créant ainsi la désunion intestine. On pourrait par exemple aujourd’hui établir aisément une théorie politique de la névrose, tant il est vrai que l’homme contemporain est essentiellement travaillé et mû par des passions politiques, en face desquelles la « question sexuelle » semble n’avoir été qu’un prélude assez insignifiant. Peut-être apparaîtra-t-il plus tard que les préoccupations d’ordre politique n’étaient elles-mêmes que les prodromes d’un ébranlement bien plus profond, de nature religieuse.
La morale ne vient pas du dehors et n’a pas été imposée par la force : chacun, en dernière analyse, la porte a priori en lui-même, non pas sous forme de lois, mais sous forme de fibres de nature morale, sans lesquelles la vie en société de la communauté humaine serait impossible.
Il est exact que la psychanalyse rend conscientes les impulsions animales, non pas – comme l’interprétation de quelques-uns l’indique – pour les abandonner directement à une liberté sans frein, mais au contraire pour les hiérarchiser et les intégrer au sein d’un ensemble plein de sens.
Le symptôme, par suite – d’après Freud -, est l’accomplissement indirect de souhaits méconnus qui, s’ils étaient conscients, entreraient violemment en conflit avec les convictions morales du sujet.