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Paul Kessler (Autre)Josette Rigal (Autre)Rainer Rochlitz (Autre)Antoine Faivre (Éditeur scientifique)Frédérick Tristan (Éditeur scientifique)
EAN : 9782226021113
304 pages
Albin Michel (10/01/1985)
4.2/5   5 notes
Résumé :

On sait l'intérêt de Jung pour les traditions orientales. Le public français a déjà pu en mesurer l'importance à travers les oeuvres déjà traduites, et nous avons consacré le premier volume de cette collection aux réflexions que le Mystère de la Fleur d'Or a inspirées au psychologue de Zurich. Il nous a paru utile de rassembler, dans ce cinquième volume, la quasi-totalité des textes con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jung a visité les Indes à une époque où traverser l’autre côté de la vallée s’envisageait encore comme le voyage d’une vie (l’ambition pouvait encore être à échelle humaine). Que Jung en ait été influencé au point d’envisager des théories sur l’esprit oriental, dans ses différences et ses complémentarités avec l’esprit occidental, ne peut donc pas légitimer les reproches qu’on pourrait lui adresser aujourd’hui, avec notre gueule à avoir tout vu et à ne plus s’étonner de rien.

Jung se fera un peu de pub bien nécessaire. Il reprend sa théorie des types psychologiques et suggère donc que l’esprit occidental (chrétien) est de type extraverti (culte de l’action - l’homme ne vaut rien, seul le macrocosme a une quelconque valeur et c’est vers la figure extérieure et comme projetée de Dieu que l’homme cherchera à croître) tandis que l’esprit oriental (hindou et bouddhiste) est de type introverti (culte de la contemplation - le monde extérieur n’a aucune valeur, c’est en son âme que chacun devra devenir Dieu et le faire ainsi naître au monde).

Ces deux attitudes critiquées pour leur unilatéralité sont toutefois rapprochées pour suggérer une vision de ce que pourrait être la totalité. Quand il vire démoniaco-paranoïde, Jung se met même à spéculer sur la signification du concept de l’Esprit-Saint et le projette sur une étape de notre développement spirituel en tant que chrétiens : « L’évolution future, menant de l’éon chrétien à celui du Saint-Esprit, a été appelée Evangelium Aeternum par Joachim de Flore […] ». Ainsi, c’est pas la peine de se foutre de la gueule du Christ sous prétexte que le baratin de la lumière et de l’amour, on en a assez bouffé - certes, le symbole est incomplet, mais il doit nous conduire vers quelque chose d’autre, de plus grand, de plus total.

C’est que Jung, on l’a beaucoup critiqué pour avoir parlé de Dieu soit comme un croyant, soit comme un gnostique, soit comme un agnostique - ce qui sont toutes choses différentes, vous l’admettrez sans peine. En vérité, Jung n’est pas un théologien. Dans sa psychologie, il utilise les concepts religieux pour désigner des processus de la vie psychique qui ne sauraient être nommés autrement parce qu’ils sont numineux -effrayants, merveilleux, indescriptibles. L’éthique se situe par-delà le bien et le mal, comme on le sait, parce que la réalisation du Soi c’est la réalisation de la totalité. L’humain ne peut évidemment pas la réaliser, mais il peut faire parfois comme s’il était autre chose qu’humain.

Entre autres trucs dont je n’aurais pas encore glosé la face ci-dessus, citons la fameuse comparaison effectuée par Jung entre les dessins de certains de ses malades psychotiques et les mandalas utilisés dans l’hindouisme. Il repère une structure de centrage et un symbolisme suggérant l’idée d’un dépassement du moi vers le Soi. Cette convergence symbolique impliquerait selon lui une dimension psychoïde de l’homme, des genres de constitutions biologiques qui engendrent une certaine forme de psychisme, engendrant des interprétations symboliques universelles et inconscientes – ce qu’on appelle parfois plus simplement l’inconscient collectif. Quoi d’autre ? Une critique bien racée de la pratique du yoga chez les gogos-occidentaux (il diffère là de l’opinion de René Guénon selon laquelle l’Occident n’aurait plus d’autre choix que de se tourner vers les traditions orientales pour espérer s’extirper de la décadence), une lecture du Bardo-Thodol suggérant le sens de ce que devrait être la pratique psychanalytique… etc. voyez par vous-même. Ce qu’il y a de bien avec Jung, c’est que vous lui donnez quelque chose et il vous surprendra toujours, que vous l’approuviez ou non.
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Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
Dans la mesure où le protestantisme dirigeait l’essentiel de ses attaques contre l’autorité de l’Eglise, il ébranlait avant tout la foi dans l’Eglise, médiatrice indispensable du Salut divin. Par voie de conséquence, le poids de l’autorité retomba naturellement sur l’individu, et avec ce poids, une responsabilité religieuse sans précédent. Le déclin de la pratique de la confession et de l’absolution aggrava le conflit moral de l’individu et lui fit supporter des problèmes dont jusqu’alors l’Eglise s’était chargée à sa place […].
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Dans mon interview, je n’ai pas dit : « Dieu existe », mais : « Je n’ai pas besoin de croire en Dieu, je sais. » Cela ne signifie pas que je sache qu’il existe un Dieu bien déterminé […]. Cela veut dire en réalité que j’ai conscience de me trouver manifestement confronté à un élément qui est en soi inconnu et que j’appelle « Dieu » […]. […] Par cette appellation, je désigne tout ce qui vient barrer, de manière brutale, le chemin que je m’étais tracé ; tout ce qui renverse mes idées subjectives, mes projets et mes intentions, et intervient de façon déterminante dans le cours de ma vie, que ce soit pour le bien ou pour le mal. […]
Dans la mesure où je sais qu’un heurt se produit avec une volonté supérieure dans mon propre système psychique, je suis fondé à dire qu’ « au sujet de Dieu, je sais » ; […] mon savoir concerne un Dieu qui est au-delà du bien et du mal, qui se trouve à la fois en moi et partout hors de moi […].
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Il y a quelque temps, les lecteurs de votre revue ont eu l’occasion de lire un article posthume du comte de Keyserling, dans lequel j’ai été taxé de « manque de spiritualité ». Aujourd’hui je trouve, dans le dernier numéro, un article de Martin Buber qui, de son côté, s’efforce de me « classifier ». Je suis reconnaissant à cet auteur, dans la mesure où sa caractérisation me soustrait à l’état de non-spiritualisation où m’a placé le comte Keyserling aux yeux du public allemand, pour me transporter vers les hautes sphères de la spiritualité ; encore s’agit-il d’une spiritualité particulière, celle du gnosticisme paléochrétien qui a toujours été considéré avec méfiance par les théologiens. Il est curieux de noter que ce jugement coïncide dans le temps avec une autre opinion, exprimée à mon sujet par un théologien connu : celui-ci m’accuse d’agnosticisme, ce qui est l’exact opposé du « gnosticisme ».
Lorsque, sur un même sujet, les avis diffèrent à ce point, je pense que l’on est fondé à soupçonner que ni l’un ni l’autre n’est correct, autrement dit qu’il y a un malentendu.
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En Orient, l’esprit est un principe cosmique, l’essence même de l’être, tandis que nous autres Occidentaux avons découvert que l’esprit est la condition indispensable de la connaissance et donc aussi du monde en tant que représentation. En Orient, il n’y a pas de conflit entre religion et science, parce qu’aucune science n’a été fondée sur la passion des faits, et aucune religion sur la seule foi ; il y a une connaissance religieuse et une religion connaissante. Chez nous l’homme est infiniment petit, et la grâce divine est tout ; en Orient, l’homme est Dieu et se délivre lui-même.
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Ce nouvel état de la conscience, né de la pratique religieuse, est caractérisé par le fait que les objets extérieurs ne sollicitent plus une conscience marquée par le moi […], et qu’une conscience désormais vide est exposée à une action différente. Cette action « différente » n’est plus ressentie comme activité du moi, mais au contraire comme action d’un non-moi, ayant pour objet la conscience. Tout se passe donc comme si le caractère de sujet associé au moi avait émigré vers un autre sujet prenant la place du moi, ou s’il avait été pris en charge par cet autre sujet.
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>Religion>Religion comparée. Autres religions>Religions d'origine hindoue (318)
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