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EAN : 9782283020357
706 pages
Buchet-Chastel (02/01/2004)
4.35/5   33 notes
Résumé :

Avec Psychologie et Alchimie, nous pénétrons dans un domaine où le génie de Jung éclate avec une entière originalité. Jamais livre éclairant une énigme séculaire n'a été si clair et si lumineux. Son volume et son ampleur mêmes sont nécessaires à la limpidité. Les merveilleuses illustrations font le reste.

Cet ouvrage nous montre que dans l'alchimie, l'homme, en affrontant les énigmes de la matière, affrontait le plus souvent, et à l'époqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Psychologie et alchimie introduit la dernière période des recherches de Jung en psychologie analytique. Il les consacrera à l'alchimie. Ce livre introduit les deux volumes de Mysterium Conjunctionis et la traduction commentée de l'ouvrage alchimique Aurora Consurgens, qui sera publié par Marie-Louise von Franz après la mort de Jung.


Jung aborde l'alchimie comme un domaine de spéculation mythologique servant de compensation à la domination de la pensée dogmatique catholique. L'alchimie, rêverie païenne, « se comporte comme un rêve par rapport à la conscience et, de même que le rêve compense les conflits du conscient, l'alchimie s'efforce de combler les lacunes que laisse subsister la tension régnant entre les contraires dans le christianisme. »


La psychologie vient s'insérer dans cette réflexion autour des processus psychologiques impliqués dans la réalisation de l'oeuvre alchimique. « […] pendant qu'il travaillait à ses expériences chimiques, l'adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. » Jung retrouve les grands symboles de l'alchimie dans les rêves qu'un mystérieux analysant a retranscrits pendant des années. Il sélectionne ceux d'entre eux qui sont les plus marquants pour démontrer que le processus d'accomplissement du grand oeuvre tel que décrit dans l'alchimie est corrélé aux représentations symboliques de la psyché en croissance.


Malgré tout, la psychologie n'a qu'une faible place dans cet ouvrage. La majorité de ses pages seront consacrées à l'étude des grands symboles de l'alchimie et au caractère compensatoire de cet art dans la société chrétienne, le christianisme étant évidemment (c'est une constante chez Jung) considéré comme défaillant, incomplet et totalitaire. Si Jung réduit le christianisme au mythe de l'homme qui doit être racheté, il considère que l'alchimie raconte l'histoire de l'homme qui sauve le divin de la matière. En filigrane, Jung nous présente les « rapports extrêmement compliqués et embrouillés qui lient la philosophie naturelle païenne, le gnosticisme, l'alchimie à la tradition de l'Eglise qui a eu, pour sa part, la plus profonde influence sur la conception du monde de l'alchimie médiévale. » En s'appuyant sur une bibliographie de 600 ouvrages, et en accompagnant ses réflexions par l'illustration de 270 gravures (éditions Buchet Chastel), Jung nous présente le résultat d'un intense labeur qui, s'il ne convainc pas forcément en raison de ses confusions catégorielles et de ses prémisses teintées de manichéisme, fournit toutefois d'intéressantes perspectives de réflexion pour l'imaginaire.
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Un ouvrage majeur dans l'oeuvre de Jung. Jung montre comment les symboles de l'alchimie se retrouve dans les rêves et donc dans l'inconscient collectif. Pour cela il analyse une série de rêves "d'un jeune homme" sans révéler l'identité de celui-ci. En fait, il s'agit des rêves de Wolfgang Pauli, l'un des pères de la physique quantique (Prix Nobel de physique en 1945) qui suit une analyse avec lui. Les deux hommes vont ensuite collaborer pendant 25 ans comme le montre leur correspondance publiée chez Albin Michel. Ce travail commun sera essentiel dans l'élaboration de la physique quantique et de la psychologie des profondeur. Jung et Pauli voulaient rapprocher les deux domaines pour constituer une science unique - voir à ce sujet le livre de Bruno Traversi : "Le corps inconscient et l'âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli" (avec une préface de Michel Cazenave).
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Ce bon vieux Carl m'a une fois de plus laissée sur le bord du chemin en cours de route. Mdr !

Si j'ai beaucoup apprécié toute la première partie du livre, la description et les explications "alchimiques" des rêves, la seconde partie sur la symbolique proprement dite de l'alchimie chez ses différents auteurs m'a laissée perplexe, voire de marbre, lol.

Je ne doute pas que ça ait du sens pour lui, mais pour moi, ça n'en avait aucun. Sans doute beaucoup trop peu psychologique et beaucoup trop "symbolique" pour moi, justement !

Mais le fait que je n'y ai rien "entendu" n'enlève rien à la qualité des recherches et de la synthèse proposée par Jung. Sans doute... Je ne sais pas, pour être tout à fait honnête. ça m'a paru très très nébuleux.
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Cet ouvrage est une mine d'or pour celui qui s'est engagé sur le chemin de lui-même. Il donne des clefs pour décrypter ses rêves et comprendre les messages que délivre son inconscient. Difficile d'accès par la richesse et la profondeur de son contenu, il offre tout de même à celui qui s'en donne la peine un outil indispensable pour tendre vers l'unicité. Cet ouvrage parle de spiritualité en comparant le symbolisme propre à de nombreuses religions, tout en s'affranchissant de toutes. Magnifique, tout simplement…
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La conception erronée d’une imitation purement extérieure du Christ est favorisée par un préjugé européen qui distingue l’attitude occidentale de l’orientale.

L’Occidental est fasciné par « dix mille choses » ; il voit le particulier ; il est emprisonné dans le moi et dans les choses, inconscient de la racine profonde de tout être. L’Oriental, au contraire, ressent le monde des objets, du particulier, et même son moi, comme un rêve ; il est enraciné de façon essentielle dans le fondement primordial, lequel l’attire si puissamment que son appartenance au monde s’en trouve amoindrie dans une mesure qui nous semble souvent incompréhensible. L’attitude occidentale, axée sur l’objet, a tendance à situer l’ « exemple » du Christ dans son aspect objectal et à la priver ainsi de son lien secret avec l’homme intérieur. Ce préjugé amène, par exemple, l’exégète protestant à interpréter le ἐντὸς ὑμῶν (qui se rapporte au royaume de Dieu) comme « parmi vous » au lieu de « en vous ».

Ceci ne veut préjuger en rien de la validité de l’attitude occidentale : nous en sommes bien suffisamment convaincus. Mais, si l’on essaie de se confronter avec l’Oriental – ce que le psychologue doit justement faire – on ne peut que difficilement échapper à certaines doutes. (p. 10)
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Tous sont d'accord, depuis les temps les plus anciens, sur le fait que leur art est sacré et divin et aussi que leur œuvre ne peut être accompli qu'avec l'aide de Dieu. Cette science n'est donnée qu'à un petit nombre, et nul ne comprend si Dieu ou un maître ne lui a ouvert l'entendement. On ne doit pas transmettre la connaissance acquise à d'autres, s'ils ne sont pas dignes d'une telle science. Comme toutes les choses essentielles sont exprimées par métaphores, on ne peut les transmettre qu'aux individus intelligents qui possèdent le don de compréhension. Les sots, par contre, se laissent aveugler par des interprétations littérales et par des recettes et tombent dans l'erreur.

Quand on lit les livres, on ne doit pas se contenter d'un seul, mais on doit en posséder beaucoup, car « un livre donne accès à un autre ». On doit aussi lire attentivement, paragraphe par paragraphe ; alors, on fera des découvertes. (p. 405)
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On me permettra d’introduire ici une remarque personnelle. Ce fut pour moi, protestant, une véritable révélation que de lire les paroles de l’Offertoire pour la première fois : « Deus, qui humanae substantiae dignitatem mirabiliter condidisti » (Ô Dieu, toi qui as créé merveilleusement la dignité de l’humaine substance) et « qui humanitatis nostrae fieri dignatus est particeps » (qui daigna partager notre humaine conditions). Cette appréciation – pour ainsi dire transcendantale – de l’homme semble receler encore davantage : si Dieu lui-même daigna (dignatus est) partager la nature humaine, alors l’homme peut s’estimer digne de participer à la nature divine. En un certain cens, c’est bien ce que fait le prêtre en accomplissant le mystère du sacrifice, lorsqu’il s’offre lui-même comme victime à la place du Christ, et la communauté fait de même quand elle mange le corps consacré et, ainsi, participe à la substance de la divinité.

En prononçant les parles de la consécration, le prêtre détermine la transsubstantiation et libère, par-là, les créatures que sont le pain et le vin de leur état d’éléments imparfaits. Cette conception n’est absolument pas chrétienne ; elle est alchimique. Alors que le catholique souligne la présence efficace du Christ, l’alchimiste s’intéresse au destin et à la rédemption manifeste des substances ; car l’âme divine est captive en elles et attend la rédemption qui lui est octroyée au moment de la libération. Elle apparaît alors sous la forme du « fils de Dieu ». Pour l’alchimiste, ce n’est pas l’homme qui a, en premier lieu, besoin de rédemption, mais la divinité qui est perdue et sommeille dans la matière. Ce n’est qu’en second lieu qu’il espère que la substance transformée lui sera profitable, sous la forme de la medicina catholica (remède universel), à lui comme aux corpora imperfecta (corps imparfaits), comme par exemple les métaux vils, « malades », etc

Il ne vise donc pas à sa propre rédemption par la grâce de Dieu, mais à la libération de Dieu de l’obscurité de la matière.

En s'appliquant à cet œuvre miraculeux, il bénéficie de son action salutaire, mais secondairement. Il peut aborder l’œuvre en souffrant du besoin de rédemption, mais il sait que sa rédemption dépend du succès de son œuvre, c'est-à-dire de la libération, par ses soins, de l'âme divine. Dans ce but, il a besoin de la méditation, du jeûne et de la prière ; de plus, il a besoin de l'aide du Saint-Esprit comme πάρεδροζ.

Ce n'est pas l'homme qui doit être racheté, mais la matière. (pp. 400-402)
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Le processus alchimique de l'époque classique (de l'Antiquité au milieu du XVIIe siècle) était essentiellement une exploration chimique, à laquelle se mêlaient, par voie de projection, des contenus psychiques inconscients. Ce qui explique pourquoi les textes insistent fréquemment sur les conditions psychologiques requises pour la réalisation de l’œuvre. Les contenus entant en considération à la projection dans la matière chimique inconnue.

Du fait du caractère impersonnel, purement objectif, de la matière, ce sont les archétypes, impersonnels et collectifs, qui sont projetés ; en premier lieu, en parallèle à la vie spirituelle collective de l'époque, c'est l'image de l'esprit prisonnier dans les ténèbres du monde - ou, en d'autres termes, le besoin de rédemption, condition de relative inconscience ressentie comme pénible - que l'homme reconnaît dans le miroir de la matière et qu'il confronte et manipule, par suite, dans la matière. (pp. 598-599)
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Le mystère de la coupe est aussi le mystère de la corne, qui, à son tour, est l’essence de la licorne, symbole de force, de santé et de vie. Les alchimistes attribuent les mêmes propriétés à leur pierre qu’ils nomment « escarboucle » (carbunculus). Selon la légende, cette pierre se trouve sous la corne de la licorne, comme le rapport Wolfran von Eschenbach :

Il est un animal qu’on nomme monicirus. Il a le don merveilleux de reconnaître les pucelles qui sont demeurées pures et il s’endort sur leur giron. Nous nous procurâmes le cœur de cet animal, et le posâmes sur la plaie du roi. Nous prîmes au même animal, sur l’os du front, la pierre d’escarboucle qui croît sur sa corne.

La corne, en tant que signe de vigueur et de force, a un caractère masculin ; mais elle est en même temps une coupe qui, en tant que contenant, est féminine. C’est ainsi un « symbole unificateur » qui exprime la polarité de l’archétype. (p. 592)
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