Psychologiquement, une […] idée est vraie du moment qu’elle existe.
William James […] remarque qu’un homme de science n’a souvent pas de croyance, mais que son tempérament est religieux.
Le préjugé universel contre les rêves n’est qu’un des symptômes d’une sous-estimation bien plus grave de l’âme humaine en général. Le développement prodigieux de la science et de la technique est compensé d’un autre côté par un effroyable manque de sagesse et d’introspection.
[On pourrait] dire avec Nietzsche : « Dieu est mort ». Mais il serait plus exact de dire : « Il s’est dépouillé de notre image, de l’image que nous lui avions conférée : et où allons-nous le retrouver ? » L’interrègne est plein de dangers, car les données, les forces implicites de la nature formuleront leurs revendications, sous la forme des différents « -ismes ». De ceux-ci, rien ne peut naître qu’anarchie et destruction, car, par suite de l’inflation, l’hybridité de la conscience humaine élit le moi, en dépit de son dénuement ridicule et de sa pauvreté, comme Seigneur de l’Univers. Ce fut le cas de Nietzsche, signe avant-coureur mais incompris de toute une époque.
Nous portons notre passé avec nous, à savoir l’homme primitif et inférieur, avec ses avidités et ses émotions, et c’est seulement par un effort considérable que nous pouvons nous libérer de ce fardeau.
Seul importe ce qu’en ressent le patient. C’est son expérience et, si elle exerce une influence profondément modificatrice sur son état, point ne sert d’argumenter contre elle. Le psychologue ne peut que prendre acte du fait et, s’il se sent à la hauteur de sa tâche, il pourra essayer de comprendre pourquoi une telle vision produit un tel effet sur telle personne.
Dans la mesure où un homme est névrosé, il a perdu la confiance en soi. Une névrose est une défaite humiliante ; elle sera ressentie comme telle par tous ceux qui ne sont pas entièrement conscients de leur propre vie psychologique.
Le rêve est […] une constatation impartiale de l’état mental du patient.
Au sein de la masse, l’homme s’abaisse inconsciemment à un niveau moral et intellectuel inférieur, à ce niveau qui est toujours présent sous le seuil de la conscience, prêt à se déchaîner, dès qu’il est excité et soutenu par la formation d’une foule.
Ce serait une regrettable erreur que de prendre mes observations comme une sorte de preuve de l'existence de Dieu. Elles ne prouvent que l'existence d'une image archétypique de la Divinité, et c'est là tout ce qu'à mon sens nous pouvons dire psychologiquement sur Dieu. Mais comme c'est un archétype d'importance très grande et d'influence très puissante, son assez fréquente apparition paraît un fait remarquable pour toute Theologia naturalis.