Nous rencontrons rarement à découvert l'extraordinaire qui se trouve bien plutôt dans le trivial et le quotidien. Il ne sommeille pas sous un voile que l'on enlèverait, il est tissé dans la trame du voile. On trouve chez Cocteau les noeuds du tissage et chez Kafka le dessin du modèle.
Avant que naissent les mots "bruire" et "murmurer", on entendait le vent dans les branches et l'eau des sources. Des échos de la langue de l'univers ont été repris par les peuples et soumis à une imprégnation phonétique, érotique, magique, poétique et cultuelle.
Le buveur commence par un désir croissant d'accéder à un Nirvana intemporel qui s'annonce à lui comme une aurore mais reste inaccessible. Le temps s'attache à lui comme une ombre et le rattrape - la déception succède nécessairement à l'ivresse.
Dans l'ivresse, l'extase, la souffrance, l'agonie elle-même, des traits archaïques ressortent. Pourtant, nous ne régressons pas - nous nous approchons.
Une nostalgie (Sehnsucht) se dissimule derrière toute toxicomanie (Sucht) : elle peut donc être guérie.
À travers les différents ouvrages que l'auteur a écrit pendant et après ses voyages à travers le monde, la poésie a pris une place importante. Mais pas que ! Sylvain Tesson est venu sur le plateau de la grande librairie avec les livres ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui, au-delàs de ses voyages. "Ce sont les livres que je consulte tout le temps. Je les lis, je les relis et je les annote" raconte-il à François Busnel. Parmi eux, "Entretiens" de Julien Gracq, un professeur de géographie, "Sur les falaises de marbres" d'Ernst Jünger ou encore, "La Ferme africaine" de Karen Blixen.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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