Tout d'abord, je remercie chaleureusement Babelio à travers la dernière Masse Critique et les éditions Anacaona Junior de m'avoir permis de découvrir ce court témoignage classé en littérature jeunesse.
Son auteur, un enfant de la favela de l'Alemao de Rio de Janeiro, découvre par hasard un livre dans une décharge. Ce sera pour lui une découverte de la littérature et une vraie passion. Après la lecture, Otavio va s'intéresser au théâtre et à la mise en scène de petites pièces écrites par lui-même. Cela lui permettra de gagner de l'argent qu'il réinvestira dans les livres pour créer une bibliothèque ambulante. Otavio espère que la lecture pourra être une aide contre la violence des favelas de son pays natal.
Ce témoignage écrit par un jeune auteur brésilien s'adresse à un lectorat d'adolescents de 11-13 ans. Il se lit vite puisqu'il ne comporte que 70 pages environ.
J'étais très emballée par l'idée de départ de ce livre mais j'ai été moins enchantée que je m'y attendais au départ. Je pense que la façon d'écrire (ou alors la traduction qui en a été faite) y est pour beaucoup, d'autant que je suis un peu allergique aux fautes d'orthographe et de syntaxe, spécialement dans les livres, et que j'en ai vu plusieurs ici.
Je pensais pouvoir plus partager la passion de l'auteur pour les livres dans cet ouvrage et finalement, l'auteur ne rentre pas assez dans les détails à mon goût et ne réussit pas totalement à nous immerger dans son amour pour les livres. Je reste donc un peu sur ma faim, dommage...
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Le libraire de la favela
La lecture au Brésil est un problème que certains courageux tentent de résoudre. Ainsi les éditions Anacaona que je remercie pour cet envoi se sont engagées pleinement dans la publication et la diffusion de la littérature brésilienne en brésilien et en français.
Pour avoir séjourné longtemps dans ce pays et fréquenté entre autre le monde étudiant je peux témoigner d'une grande détresse due à l'absence chronique de bibliothèques et de librairies, même dans les grandes villes, l'absence aussi de traduction de la littérature internationale qui oblige les étudiants à traduire eux-mêmes les versions françaises anglaises ou espagnoles des textes qu'il doivent en plus photocopier faute de stock.
Aussi ce jeune « libraire de la favela » est-il emblématique d'un désir réel de s'arracher par la littérature du milieu misérable et sans issue de la favela où il est né. Créer une librairie ambulante, monter des spectacles, écrire des récits, des romans, raconter des histoires sont autant d'éléments de parcours qui devraient encourager d'autres jeunes auteurs à franchir le pas. Encore faut-il convaincre la jeunesse brésilienne des classes sociales défavorisées de se mettre ardemment à la lecture. C'est un problème de structure politique dans un pays vivant d'illusions et de violences. Un pays ou l'éducation nationale est un cache misère privilégiant les « élites ». Ces dernières faisant d'ailleurs leurs études en Europe ou aux Etats Unis.
Un seul regret: Ce témoignage sincère serait sans doute plus efficace s'il ne manifestait pas autant et dans un style qui peut s'améliorer la satisfaction de chacune des conquêtes de son auteur. La modestie est toujours amie de l'émotion...
L'éditeur propose un préambule et une postface à ce petit livre agréablement illustré (une marque de fabrique) qui nous fournit des informations utiles sur l'origine et l'histoire des favelas.
Avec tous mes encouragements.
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Comment montrer à ces jeunes qui sont séduits par le crime organisé, qui passent la journée à traîner dans la rue, qui se sentent exclus de la société que l’espoir existe, que chacun d’entre nous peut changer de vie ?
Un enfant qui aime les livres à huit ans sera un lecteur pour le reste de sa vie.