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EAN : 9782919176939
Aux forges de Vulcain (05/06/2015)
4.03/5   18 notes
Résumé :
Les Passereaux, mai 1957. Jean est un jeune paysan qui aime inventer des histoires et rêve de devenir instituteur et de s’installer à la ville. Mais, seul garçon de la famille, il ne peut échapper à la ferme et à ses obligations familiales. Seule Odette, la jeune fille rêveuse et douce qu’il fréquente, parvient à lui faire oublier cette vie qu’il voudrait fuir : le père, Martin-la-Corneille, sombre et colérique, délaisse ses responsabilités ; la mère, Joséphine, est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Années 60, dans un village recule dû Sud Ouest, les Jehan vivent en marge des villageois, enfermés dans leur ferme prospère et moderne. Jean, le fils, ne veut pas reprendre le ferme mas devenir instituteur. C'est compter sans Martin, le père, sauvage, solitaire, inquiétant, pour qui il est hors de question que son fils laisse tomber la ferme.
Et puis il y a les soeurs : Claudine, dure et agressive, Paule, la petite soeur qui ne tourne pas très rond, Joséphine, la mère, qui ne parle pas et semble trainer un secret …
Au fil de ce roman inspiré d'un triste fait divers, on assiste au naufrage d'une famille marquée par les relents de l'après-guerre et les sourdes rancunes paysannes.
Très bien écrit, mais je suis restée sûr ma faim car l'auteure se contente de relater sans approfondir une histoire d'une tristesse infinie.
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J'ai lu beaucoup de livres. Je lis de tout : du pamphlet, de la poésie, des romans, des pièces de théâtre, des articles...J'ai lu beaucoup, je n'ai pas tout lu. Pourtant, peu de livres m'ont fait autant d'effet que celui-là.

Je dois tout de même vous faire une confession : au début, j'ai eu du mal à accrocher. Je n'ai pas du tout aimé le type de narration proposé. le ou les narrateurs raconte cette histoire en employant un "on" quasi Flaubertien (Flaubert, mon amour, si tu m'entends là où tu es). Je m'explique : le premier chapitre de Madame Bovary (livre tant aimé, tant haï par nos chères têtes blondes) débute par la description de Charles Bovary, et plus précisément, par son arrivée lors de son premier jour d'école. le petit est tellement impressionné et timide qu'il ne parvient même pas à prononcer correctement son nom, déclenchant ainsi l'hilarité générale. La description est faite par un ou des narrateurs, qui sont vraissemblablement les camarades de Charles. Les narrateurs ou le narrateur emploie un "on" qui n'aura plus aucun échos dans le reste du roman. Oui, oui, vous avez bien lu. le narrateur du premier chapitre n'apparaît plus dans les chapitres suivants, comme s'il avait disparu.

Ici, le narrateur ne disparaît pas, jamais, le "on" est présent du début à la fin du roman. Il désigne les villageois qui peuplent le bled dans lequel se déroule le récit. Au début, ce "on" m'a perturbée, je me demandais "Mais pourquoi a-t-elle fait raconter cette histoire par les paysans du coin?" Surtout que ce roman me semblait relativement banal : Jeannot rêve de devenir instituteur, mais ce n'est pas dans les projets de ses parents, qui habitent dans un trou paumé où ils élèvent des vaches et des poules. Jeannot a deux soeurs. Claudine, qui fricotte avec médecin de Pau, et Paule, qui souffre d'un "mal" mystérieux. Paule aime chanter toute seule devant sa fenêtre et s'enfuit souvent à travers champs. Elle a un problème psychiatrique, les narrateurs ne livrent que peu d'informations sur le sujet. En résumé, la vie de Jeannot, loin d'être idéale, n'était, à ce stade du récit, pas vraiment palpitante.
Il me fallut trois semaines pour lire les premiers chapitres qui instaurent le cadre que je viens de vous décrire.
Il me fallut seulement quelques heures pour terminer le reste du roman.

Paule tombe enceinte, et a été violée, mais refuse de dire par qui.

Jeannot part à la guerre, et en revient différent, changé. En fait, il est devenu complètement paranoïaque.

Claudine rompt avec son médecin, mais ils finissent par se remettre ensemble.

Le père de famille pète littéralement un câble.

La mère semble impuissante, prise dans les feux de cette tragédie.

Le chant des narrateurs se mute peu à peu en chanson funèbre, à la manière d'un choeur qui conterait une tragédie sous forme romancée.

La folie imprègne peu à peu chacun des personnages, comme s'ils devenaient possédés par elle. C'est une folie terrible, qui va au-delà même de la simple maladie mentale. Cette folie est le manque d'amour. Cette folie, c'est la solitude qui se fait grandissante à chaque nouvelle page, mais aussi la démence de la condition humaine. Les émotions sont terriblement intenses, elles m'ont emportée, entraînée, enchaînée avec elles, dans leurs tourments. J'ai eu la nausée en lisant certaines descriptions, j'ai pleuré, j'ai eu la sensation, comme Jeannot, d'avoir été trahie quand j'ai compris qui était le coupable du viol de Paule.

La lecture a été une expérience violente et puissante, j'ai adoré.

C'est, je le crois, la première fois que l'expérience de la lecture me pousse aussi loin. Je remercie l'auteur et son éditeur pour ce moment.

Personnellement, je vous dirais que ce livre n'est pas pour "tout le monde", enfin, pas pour les personne qui ont envie "de lire des livres pour rêver". le rêve n'a pas sa place dans cette tragédie noire.

Nous tous sommes innocents n'est pas livre, c'est un gouffre. Pour le savourer, il faut avoir le courage de sauter dedans. La lecture ne pourra pas vous laisser indifférent(e).
Lien : http://tsilla66.canalblog.co..
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Un premier roman très réussi, bien construit et très bien écrit (les mots sont soigneusement choisis et les chapitres sont courts, ce qui donne une lecture très fluide).
Ce livre est tiré d'une histoire vraie se passant dans les années 60, il raconte la spirale infernale qui conduit Jeannot le personnage principal vers la folie. Une folie qui semble inévitable et cela est d'autant plus déroutant que ce personnage semblait le plus "sain d'esprit" au début de l'histoire.
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique et ce n'est pas un livre vers lequel je me serais spontanément tournée en librairie donc je remercie Babelio et les éditions Aux forges de Vulcain pour cette agréable découverte.
Une auteure à suivre.
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Ce livre est tiré d'une histoire réelle.

Je dois avouer que j'ai eu du mal à me plonger entièrement dans l'histoire, mais je saurais expliquer le pourquoi.

C'est un parcours de vie très prenant à lire, il fallait que je continue ma lecture, et pourtant j'avais du mal. Peut être est-ce du à mes soucis persos, je le relirai plus tard et je serai peut être plus réceptive.

Néanmoins, l'auteur nous signe ici un bon livre, surtout pour un premier, nous n'avons pas de temps morts, pas le temps de nous ennuyer. J'en arrivais par moment à me prendre d'affection pour Jeannot, il n'a pas eu une vie simple et cela se ressent très fort. Sa soeur Paule, elle non plus n'a pas eu un parcours évident.

Je vais patienter un peu et me replonger dans le livre et voir si je m'imprègne plus, parce que ce livre en vaut vraiment la peine.
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Ce beau roman nous raconte le destin de Jean Jehan, fils de paysan dans la France profonde des années 50-60. La famille Jehan est une famille que les secrets et les rancoeurs emprisonnent et empoisonnent. Martin, le père, colérique et obtus, Joséphine, la mère effacée et victime désignée, Claudine, la soeur aînée perpétuellement en colère, Paule, la petite soeur rêveuse et fantasque. Enfin il y a Jean, jeune homme intelligent qui aspire à devenir instituteur et à quitter la ferme. Mais son père refuse. Ses rêves sont tous détruits, le conduisant inexorablement vers la folie.
S'inspirant du "plancher de Jeannot" et de son histoire vraie, l'auteure en tire un récit poignant, grâce à une écriture superbe et une grande sensibilité.
Ce livre est un bijou, et je remercie beaucoup les Éditions "Aux forges de Vulcain" qui me l'ont offert via Babelio. Pour un premier livre, c'est un coup de maître.
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critiques presse (1)
Lexpress
23 février 2015
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman fort restitue très bien un milieu rural dur, ses vicissitudes, ses secrets de famille. Voilà un texte qui prend aux tripes, même si la fin laisse un peu le lecteur sur sa faim.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
ça a été comme une explosion en lui. Comme une explosion en plein vol. Il s'est décomposé en quelques heures. A l'époque, nous autres, on n'a pas su ce qui s'était passé. Mais on l'a vu, lui. On l'a vu s'éteindre d'un coup, comme si on lui avait soufflé dessus.
Quelque chose s'est effondré, émietté. Quelque chose de Jeannot s'est pulvérisé, et ensuite n'a fait que se disperser peu à peu, comme une nuée de poussière dans le vent.
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Une fois ou deux, tout de même, Martin-la-Corneille était venu boire un verre de rouge au Temps mort. Il était plus sale et silencieux que la terre du cimetière. On ne l'a pas interrogé, ni sur Jeannot ni sur la ferme. Vous pensez. A vrai dire, on ne l'a même pas approché.
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Partir.
Le père ne l'aurait pas. Puisqu'on ne pouvait pas échapper à la ferme, puisque le concours d'instit n'était pas pour lui, puisqu'on lui refusait Odette, alors il allait partir. Ils verraient bien, tous, s'il n'était pas capable de décider lui-même de son destin.
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Odette s'en moquait. Elle avait d'ailleurs elle-même le goût du silence et de l'humilité, et elle se réjouissait simplement qu'il soit là, lui, à prendre à bras le corps la terre, le vent et l'eau, pour en faire quelque chose avec ses bras d'homme.
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Videos de Cathy Jurado-Lecina (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cathy Jurado-Lecina
Présentation du premier roman de Cathy Jurado-Lecina par son éditrice, Viviane du Guiny.
Roman du tourment, inspiré d?une histoire vraie, Nous tous sommes innocents raconte l?histoire déchirante d?un homme cerné par le tragique et, dans son regard, le destin d?une famille qui porte en elle le ferment de sa propre malédiction. Sommes-nous tous innocents ? Comment, jusqu?à son dernier souffle, un homme peut-il essayer de faire sortir ce cri qu?il porte en lui ?
EDITIONS AUX FORGES DE VULCAIN
www.auxforgesdevulcain.fr
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