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EAN : 9782812609305
263 pages
Editions du Rouergue (09/09/2015)
3.99/5   51 notes
Résumé :
Titouan et sa mère Janis sont en cavale, après qu’elle a incendié le deux-pièces où ils vivaient. De braquages en course-poursuites, ils vont foncer ensemble jusqu’à la tragédie, après la révélation du secret familial qui les a menés à vivre en marge de la société. Un roman noir déchirant, autour de la relation fusionnelle d’une jeune femme paumée et de son fils.
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Rouergue pour cette virée en Volvo...

Titouan, 15 ans, et sa mère Janis, vivent en marge de la société. Un mode choisi. Du moins, Titouan en est certain. Il a toujours vécu ainsi, ne restant jamais plus de quelques mois au même endroit, dormant dans la vieille Volvo break à défaut de trouver parfois un lit, n'allant pas à l'école. Cette vie lui plait à Titouan mais ce qui lui convient plus que tout, c'est d'être avec Janis. Janis, un peu folle, un peu décalée par rapport au monde dans lequel elle vit. Inséparables, ils sont certains qu'ils ne risquent rien tant qu'ils sont ensemble. Mais leur cavale va bientôt prendre un nouveau tournant. Janis, sans explication aucune, ayant mis le feu aux rideaux du deux-pièces qu'un ami leur avait prêté, ils sont obligés de fuir précipitamment. Une nouvelle échappée qui, Titouan en est certain, a un but. Mais lequel? Quels secrets cache sa mère? Que fuit-elle constamment?

Olivier Ka nous entraîne dans ce road-movie déjanté, à l'instar de Janis. Titouan, adolescent solitaire de 15 ans, déscolarisé, autodidacte en accordéon et ayant pour seul ami sa mère, et Janis, un brin loufoque, semblant fuir le monde tel qu'il est, deux êtres unis à jamais, indestructibles dès lors qu'ils sont ensemble. L'auteur nous décrit une relation mère/fils fusionnelle, exclusive, entière, débordante, presque hors du temps. Hors des gens. Malheureusement, Janis cache des choses à son fils et son passé, bientôt, la rattrapera. Les personnages hauts en couleurs sont terriblement attachants et les situations parfois incongrues, émouvantes ou tristes. L'on vit avec Titouan les débordements de sa mère et l'on se demande jusqu'où celle-ci va nous emmener. L'amour fusionnel, presque dévastateur, qui unit Janis et son fils, est au cœur de ce roman à la fois tendre et sombre, porté par une écriture vivante.

Janis est folle... juste un peu...
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Histoire de deux personnes en cavale à travers la France. Janis, 32 ans et Titouan, 15. La mère et le fils.

Janis est folle, annonce le titre, le lecteur s'en rend vite compte : « Où est-elle ? Dans quel univers ? Visite-t-elle un monde étrange ou bien son propre passé ? A-t-elle seulement conscience d'être quelque part ? » (p. 52). Mais alors que cette démence était plutôt "douce" jusque là, Titouan s'inquiète de voir sa mère devenir complètement ingérable, imprévisible, parano, agressive, dangereuse pour elle et les autres. Elle vient de faire une grosse bêtise alors ils fuient tous les deux, encore une fois, dormant dans leur vieille Volvo ou dans des campings les jours fastes, quand ils ont réussi à "trouver" un peu d'argent.

Edité chez DoAdo Noir (Rouergue), ce roman est très dérangeant, comme la plupart des ouvrages de cette collection, d'ailleurs.
Je n'aime pas voir un gamin porter les problèmes de sa mère sur ses frêles épaules : « Je suis là pour la rassurer, pour l'apaiser. Ce qui compte, ce n'est pas ce que nous faisons ni où nous allons. Ce qui compte, c'est qu'elle soit toujours dans mon champ de vision. » (p. 28)
Je n'aime pas voir un duo fusionnel où l'un, très perturbé, entraîne l'autre dans sa chute : « (...) comment faire pour mettre un terme à cette course effrénée qu'est notre vie, à cette dégringolade ? Quand est-ce qu'on touchera le fond ? » (p. 59)
Je n'aime pas qu'une mère montre à son fils le chemin de la délinquance.
Je n'aime pas les situations excessives, les spirales infernales qui semblent sans issue - je ne les aime pas parce qu'on en rencontre parfois dans la vraie vie, hélas, et qu'alors la folie guette tout l'entourage.

Olivier Ka écrit très bien, j'apprécie sa sensibilité (découverte dans la formidable BD autobiographique 'Pourquoi j'ai tué Pierre'), c'est d'ailleurs pour cela que j'ai choisi de lire cet ouvrage malgré l'annonce d'un road-trip en 4e de couverture. J'ai été mal à l'aise tout au long de cette lecture, parce que je trouvais que Titouan - adorable gamin - ne méritait pas un tel sort (mais qui le mérite ?), et peut-être aussi parce que l'auteur mélange lourdement trop de sujets rebattus : maladie mentale, secrets et drames familiaux, rivalités sororales...

J'ai beaucoup pensé à 'Sukkwan Island' (David Vann) au cours de cette lecture, et dans une moindre mesure aux 'Noces barbares' (Yann Queffélec) - c'est vous dire si ce roman m'a mis le coeur en fête...

♪♫ en bande son : 'Estrellas' de Stéphane Delicq (accordéon diatonique)
https://www.youtube.com/watch?v=x7UlaauFMIU

• Merci à Babelio et aux éditions du Rouergue (DoAdo Noir)
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Janis est folle, c'est indéniable.

Avec une mère particulière, Titouan passe son temps à fuir. Pour lui, Janis n'est pas folle, elle est juste spéciale. Vivant de vols, Titouan est loin d'un quotidien d'un adolescent de son âge. Titouan n'a qu'une envie, comprendre pourquoi ils vivent de cette façon et pourquoi ils ne doivent absolument pas s'attacher à qui que ce soit.

Janis est folle est un roman très particulier et assez dur. La relation qui lie cette mère et ce fils est spéciale et nous touche. J'avais déjà découvert le style particulier d'Olivier Ka avec Lisa et l'oiseau de feu, patte que j'ai eu plaisir à retrouver ici. Un peu à la façon Bonnie et Clyde, nous partons avec Janis et Titouan dans ce tourbillon de fuites et de cambriolages.

Janis est folle est un roman qui traite de folie, certes, mais c'est surtout un roman qui parle d'amour et de famille.
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Voici une histoire fascinante, tendre et bouleversante, sombre, tragique et envoûtante , un texte vivant, brûlant d'émotions et de passions contenues ou pas.
Janis, la Mére où- est - elle ?
D'ailleurs est- elle quelque part?
Son fils Titouan est en cavale avec elle dans une vieille Volvo fatiguée et brinquebalante à travers toute la France, sur des routes paumées ......à la recherche de quoi?
Ces deux -là vivent en marge de la société , Janis n'est pas folle, non, elle est décalée, déjantée, en fuite, loufoque, fragile , dans la douleur et la colère, elle entraîne Titouan dans sa fuite à chaque échec sentimental......
Ce gamin de quinze ans, trimballé, déscolarisé porte les problémes de sa mére sans tout comprendre."il cherche constamment à ce qu'elle soit dans son champ de vision".
Un duo fascinant, perturbé, tragique, déchirant .
L'on se demande constamment quand l'un entraînera l'autre dans sa chute.
En fait des secrets douloureux encombrent l'esprit de Janis et son passé la rattrapera .......
Un amour fusionnel, inconditionnel traverse ce récit envoûtant et désespérant lu avec passion .......en trois heures.
Une écriture vivante, puissante, lumineuse parfois qui nous entraîne à toute vitesse , nous tient en haleine dans la fuite en avant à travers la France.......oú la folie et l'amour fou s'entremêlent .
Un ouvrage prenant et tragique ,pétri d'émotions, d'une intensité et d'une profondeur telles que cette oeuvre restera longtemps en nous et nous ne l'oublierons pas de si tôt ..
A oublier si l'on n'a pas le moral........
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Janis est folle. C'est ce qui se dit. Mais pour Titouan, son fils de 15 ans, Janis est juste différente, comme leur façon de vivre. du moins au début.
Déscolarisé, sans autre attache réelle que cette mère extravagante, le garçon la suit à chaque recommencement. Car Janis a la bougeotte. Elle fuit, régulièrement, à chaque échec sentimental, elle déménage traînant son garçon dans son sillage déséquilibré. Bouger, toujours bouger, un mouvement permanent sans autre attache que la mère au fils et le fils à la mère.
Jusqu'à ce jour fatal, où un incident les pousse, une fois de plus, sur la route. En cavale, Titouan va voir sa mère sombrer peu à peu, s'enraciner brutalement dans la paranoïa et la dépression, en dépit de ses efforts parfois désespérés pour la ramener à la réalité.

L'auteur nous lance sur les routes de France, façon road-trip, en compagnie de deux personnages marginaux.
La mère et le fils sont touchants dans leurs relations. Pourtant, si l'écriture d'Olivier Ka est douce, le récit lui, marque à vif. Difficile de rester impassible face à la dégringolade d'un gamin soumis à la personnalité bancale, pour ne pas dire toxique, de sa mère.

Un livre très dérangeant car les relations mère/fils sont faussés. Outre l'attachement fusionnel des personnages, c'est surtout le fait que les rôles soient inversés qui m'a touchée. Ici, l'enfant porte la mère, tente de la rattacher au monde réel. Mais à quel prix ? Comment se construire à travers le prisme de la folie et de l'impuissance ? C'est toute la question de ce récit.

La fin, quant à elle, paraissait-elle inévitable ? le lecteur s'interrogera longtemps encore après avoir tourné la dernière page.

Merci à Babelio et aux Editions du Rouergue pour cette très belle lecture.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Devant nos difficultés à communiquer, et pour combler le vide, les parents de Fleur parlent d'eux, de leur mode de vie, d'harmonie et d'équilibre, de décroissance et de partage, de consommation folle et des ressources limitées de la planète.
C'est étonnant parce que je suis d'accord avec tout ce qu'ils disent, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de trouver leur discours formaté, artificiel, prémâché, comme s'ils récitaient des préceptes appris par coeur. Tout en les écoutant parler, je me dis que ça doit être rassurant de savoir à ce point comment se comporter dans la vie, quelle position adopter exactement, quel avis avoir sur les choses. Je suppose que les militants politiques ou les adeptes d'une religion doivent jouir du même sentiment : être convaincu, voilà un état confortable.
(p. 78-79)
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- Vous n'avez jamais eu envie d'aller voir ailleurs ?
- Où ça ?
- Je ne sais pas... à la montagne ? Changer de paysage, quoi. (…)
- Non. Ailleurs, c'est comme ici.
- Il y a des ailleurs très différents.
- Je ne crois pas. Où qu'on se trouve, on est toujours dans sa carcasse.
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Depuis le début, je me demande pourquoi Janis la laisse parler. Pourquoi elle ne l'envoie pas balader. Et je comprends, en fait. C'est parce que la femme en face de nous est pleine de détresse. Ma mère ne peut pas s'empêcher d'aider les gens en détresse. Les fragiles, les boiteux, les accidentés, les perdus, les malheureux. Elle les attire, elle les porte sur son dos, jusqu'à ce que leur poids trop important la fasse plier. Après, c'est à moi de la ramasser.
(p. 38)
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- Un jour ou l'autre les parents et les enfants deviennent des étrangers, c'est comme ça. On a beau être en osmose, il arrive toujours un moment où on s'éloigne et ça ne peut se passer que dans la douleur. Plus on a été proches, plus c'est difficile à vivre, d'ailleurs. J'ai un fils de trente-cinq ans. On était les meilleurs amis du monde, durant son enfance et son adolescence. Aujourd'hui, ça fait huit ans qu'on ne s'est pas adressé la parole. Ni lui ni moi ne savons réellement pourquoi. On s'en veut pour trop de choses, je suppose. Il y a eu trop de non-dits entre nous, et on n'est pas foutus de dire précisément ce qu'on se reproche. Mais une chose est sûre : on s'aime et on n'est plus capables de se le dire, ni l'un ni l'autre.
(p. 111-112)
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[...] maman ne supporte pas les enfants exigeants, ceux qui réclament, qui somment, qui ordonnent. Dès qu'elle est en présence d'un de ceux-là, dans la rue, ou chez des amis, elle me dit : "Il mérite un bon coup de pied au cul qui le ferait décoller de trois mètres, celui-là." Et je me doute que c'est exactement ce qu'elle pense, à l'instant. "Vole, gamin ! Vole !"
(p. 133-134)
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