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Tedi Papavrami (Traducteur)
EAN : 9782213643885
213 pages
Fayard (02/09/2009)
3.33/5   26 notes
Résumé :
Gjirokastër – la « ville de pierre » au sud de l’Albanie – voit déferler les troupes allemandes qui remontent de la Grèce envahie. À leur tête, un colonel nazi qui a fait ses études en Allemagne avec un dignitaire de la ville, le docteur Gurameto. Le colonel von Schwabe retrouve avec effusion son ex-condisciple qui l’invite à dîner. Or, des maquisards ouvrent le feu sur l’avant-garde des blindés allemands . En représailles, les nazis raflent des otages parmi les hab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Que s'est-t-il passé ce soir là au fameux diner réunissant la famille du docteur Gurameto aux soldats allemands .
Le docteur Gurameto a-t-il réellement invité ce soir-là son ancien ami le colonel von Scwabe ?
Ou peut-être s'agit-il d'un rêve , de ceux qui l'ont fait quand l'histoire nous dépasse .
L'auteur utilise la dérision pour nous faire un tableau de l' Albanie pendant toute cette période troublée qui va de la seconde guerre mondiale à la période communiste , il nous entraîne avec allégresse dans un petit village albanais où les revirements de l'histoire font tourner la tête des habitants , il évoque le fameux complot ' des blouses blanches ' , un des derniers méfaits de la paranoïa de Staline .
C'est un auteur que je ne connaissais pas et j'ai beaucoup apprécié le style de l'écriture et le thème du roman , la vie sous le régime communiste .
Un auteur que je relirai .
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Farce à l'Albanaise que ce live, c'est ainsi que je découvre cet auteur qui par moment a un petit coté Sciascia caustique et gouailleur, gouleyant c'est à dire frappé. Ce qui ne m'étonne pas. Un albanais c'est un peu un italien (oui ils s'en défendent surtout coté religion) et un italien c'est un peu un sicilien édulcoré d'où... je vais éviter de conclure...

Farce tragi-comique mais farce à demi et critique, plus ou moins bon enfant, des ses concitoyens Je pensais naïvement que Clochemerle était essentiellement français et inimitable et bien non il y a aussi Gjirokastër
qui fait aussi bien et pendant des temps troubles les rumeurs vont bon
train
Quitte à faire la guerre sans la faire et sans savoir avec qui et contre qui, l'Albanie étant essentiellement un lieux de passage pour les troupes alliées mais lesquelles, l'activité principale reste le commérage. Surtout deux médecins homonymes de nom Gurameto l'un surnommé le grand l'autre le petit en font les frais

L'affaire du dîner (sans Jacques Villeret pour détendre l'atmosphère: il a le chic pour le faire même en Führer dans «papy fait de la résistance») de Gurameto avec les allemands et les otages. Une mystérieuse invitation d'un mort qui effectivement viendra bien manger

Réalité? Légendes? Eh bien les deux docteur!

Puis Kadaré passe a des choses moins frivoles et narre l'après-guerre

Après guerre avec le communisme, une paranoïa va s'emparer de la ville qui n'aura pas «son jour de gloire» le petit père des peuples demande des comptes et exige des purges: la guerre n'a pas assez tué
Les comploteurs traîtres et alliés des allemands, les juifs comploteurs planétaires, les nationalistes royalistes.
Arrestations arbitraires, règlements de compte, «les dessous de l'Affaire des Dames» interpellées courtoisement «camarades» et qui en payerons le prix

Enfin Kadaré sur un registre plus angoissant aborde «le dernier chapitre»

Il nous parle du déroulement des purges staliniennes et luttes contre la conspiration ainsi que des procès fréquents à l'époque en URSS et dans les pays satellites Celui d'Artur London connu par son livre «l'aveu» restera célèbre.

Il met bien en scène ce processus de dégradation des individus interpellés: mécanisme impitoyable de broyage physique et psychologique des individus, d'auto-accusation forcée, manipulation, huis clos et tortures dans les geôles, sadisme des exécutants même les lettrés, pratiques courantes pendant la guerre froide.

Rien n'est simple chez un auteur de la Mitteleuropa d'Adriatique On croit avoir tout compris puis un petit quelque chose interpelle et voilà le doute à n'en plus finir
Kadaré évoque donc son pays qui a subit les régimes ottomans avec ses nuées de juges surnuméraires zélés, le régime fasciste du Duce, l'amitié douteuse de l'Allemagne nazi et le communisme et pour «un peuple qui manque de nerf» ce n'est pas évident.
C'est pour moi une agréable découverte. Un esprit comme je les aime.
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Un livre foisonnant, inclassifiable. Entre chronique de l'histoire de Gjirokastër de 1943 à 1953 et conte. Entre satyre et témoignage.
Une écriture pas toujours facile, mais peut-être est-ce la traduction ? Pour profiter pleinement il vaut mieux connaître un minimum l'histoire de la ville grise du sud, ancien fief d'Ali Pacha de Ioannina .
Je dois dire que je n'ai pas tout compris...je reste en particulier perplexe quant à la raison d'être du deuxième médecin "Gurameto le petit". Mais ce côté ésotérique donne à mon avis du mystère et du charme à ce court roman.
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Si je ne devais retenir qu'un mot à la fin de ce livre, ce serait celui-ci : difficile. Cette lecture m'a poussé au bout de mes retranchements ; ce fut un combat, un corps à corps où j'ai failli perdre plusieurs fois mon souffle.
L'histoire se déroule dans une ville d'Albanie où un des principaux sujets de commérages est celui de l'opposition entre les deux docteurs Gurameto. La tranquillité de ce petit bourg est perturbée par l'arrivée des Allemands, considérés comme des envahisseurs en ce temps de guerre. le docteur Gurameto organise un dîner somptueux pour le colonel Fritz von Schwabe, un de ces anciens camarades. Et c'est là où le récit prend tout son ampleur. L'auteur nous entraîne dans un flou artistique qui mêle humour, fantastique, rêve, complots et dénonciations : on ne sait plus distinguer la vérité des mensonges, les commérages des faits réels, les coupables des innocents. Ce dîner a-t-il réellement eu lieu ou n'est-ce qu'un songe, une hystérie collective ? Que s'est-il passé lors de ce repas ? Que reproche-t-on aux docteurs Gurameto ?
L'auteur dénonce la politique répressive qu'il y a eu en Albanie ; les multiples tortures et emprisonnements politiques parfois injustifiées. Mais la structure du livre est tellement complexe qu'on perd parfois de vue le but de l'auteur.
Le style d'écriture est riche, teinté d'ironie et de sarcasme. le ton oscille entre la tragédie, l'humour et l'absurde. Il y a des passages magnifiques, notamment celui du dialogue avec Vehip l'aveugle que j'ai trouvé particulièrement beau.
C'est le premier roman que je découvre de cet auteur. Malgré cette note passable, je pense que je suis passée à côté de quelque chose. Une expérience à renouveler avec un autre livre ?
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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La vie dans la ville de Pierre au sud de l'Albanie lors de la seconde guerre mondiale est paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands. Une amitié se renoue, et L Histoire reprend ses droits. L' abbération communiste arrive dans ce pays qui se coupe du Monde, et ce qui s'est passé cette nuit ressort, l'absence de justice et les ordres venant de la capitale rend l'inacceptable courant. Un général nazi, deux médecins, des notables attachants, une peur latente et l'honneur de l'hospitalité. Ismail Kadare réussi à retranscrire ces émotions brutes et lourdes. Étrangement, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, il manque quelque chose, j'en attendais peut-être trop ... Cela arrive.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Aux yeux de Shaqo Mezini, être gynécologue revenait à régner sur les femmes. Les belles femmes en particulier. Complètement sans défense, sans caprices ni regards aguicheurs, elles lui étaient soumises. Régner sur les femmes ! Justement ce qui faisait si cruellement défaut à Shaqo Mezini. Il n’était pas laid, mais pas non plus avantagé par la nature au point d’intéresser les plus belles. Il avait certes connu quelques aventures banales, mais jamais avec ce qu’on appelle une belle femme, une vraie. Quant à régner sur elles, ce n’était même pas la peine d’y songer… Tandis que Gurameto, lui, les dominait sans même les posséder.
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Des villes châtiées, il y en avait eu partout, au point qu'en y réfléchissant un peu, on eût dit que depuis sa création ce passe-temps constituait le principal hobby de l'humanité. Les illes étaient assiégées, n leur coupait l'eau, les vivres, on les canonnait, leurs portes étaient démolies, les murs s'écroulaient, elles étaient réduites en cendres, rasées, on allait même jusqu'à y semer du sel afin que l'herbe ne repoussât plus. Les villes tombaient ainsi, dans le désespoir mais avec courage, alors que se faire pilonner, c'était out autre chose.
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Une guerre sans que l’un violât l’autre étant inconcevable, et les Allemands n’ayant pas exercé ce droit au sein de la cité, sans doute celle-ci s’était-elle soudain sentie investie du rôle de vainqueur et, comme telle, avait donné libre cours à son côté voyou, jusqu’alors dissimulé avec tant de soin.
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La soif de vengeance ne se dissociait pas d’un certain sentiment de crainte. Il le tenait certes menotté, mais ne se sentait pas rassuré pour autant. Pour on ne sait quelle raison, il pensait que les menottes risquaient de le rendre encore plus dangereux.
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...après un flirt de plusieurs siècles avec l’État ottoman, l’Albanie, en lieu et place des caractères arabes, avait perfidement choisi, pour écrire, l’alphabet latin !
À l’évidence, Staline était autrement plus grand et puissant que le sultan, et à l’image de son importance, incommensurable et lourd comme le plomb devait être son courroux.
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Videos de Ismaïl Kadaré (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ismaïl Kadaré
http://www.club-livre.ch#Bessa_Myftiu Interview de Bessa Myftiu réalisée par le Club du Livre en partenariat avec Reportage Suisse Romande
Bessa Myftiu, née à Tirana, est une romancière, poète, conteuse, essayiste, traductrice, critique littéraire, journaliste, scénariste et actrice établie à Genève, en Suisse romande, de nationalité suisse et albanaise. Pour commander un ouvrage de Bessa Myftiu : En SUISSE : https://www.payot.ch/Dynamics/Result?acs=¤££¤58REPORTAGE SUISSE ROMANDE36¤££¤1&c=0&rawSearch=bessa%20myftiu En FRANCE : https://www.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?SCat=0%211&Search=bessa+myftiu&sft=1&sa=0
Fille de l'écrivain dissident Mehmet Myftiu, Bessa Myftiu fait des études de lettres à l'université de Tirana et par la suite elle enseigne la littérature à l'université Aleksandër Xhuvani d'Elbasan. Elle devient ensuite journaliste pour le magazine littéraire et artistique albanais La scène et l'écran. Elle émigre en Suisse en 1991 et s'établit à Genève dès 1992, passant son doctorat et devenant enseignante à l'université de Genève en faculté des Sciences de l'éducation, tout en poursuivant en parallèle ses activités dans les domaines de l'écriture et du cinéma. Depuis 2013, elle enseigne à la Haute École Pédagogique de Lausanne. Elle est par ailleurs membre de la Société Genevoise des Écrivains BIOGRAPHIE 1994 : Des amis perdus, poèmes en deux langues, Éditions Marin Barleti [archive], Tirana 1998 : Ma légende, roman, préface d'Ismail Kadaré, L'Harmattan, Paris (ISBN 2-7384-6657-5) 2001 : A toi, si jamais?, peintures de Serge Giakonoff, Éditions de l'Envol, Forcalquier (ISBN 2-909907-72-4) 2004 : Nietzsche et Dostoïevski : éducateurs!, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-05-6) 2006 : Dialogues et récits d?éducation sur la différence, en collaboration avec Mireille Cifali, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-09-4) 2007 : Confessions des lieux disparus, préface d'Amélie Nothomb, Éditions de l'Aube, La Tour-d'Aigues (ISBN 978-2-7526-0511-5), sorti en 2008 en livre de poche (ISBN 2752605110) et réédité en 2010 par les Éditions Ovadia (ISBN 978-2-915741-97-1), prix Pittard de l'Andelyn en 2008. 2008 : An verschwundenen Orten, traduction de Katja Meintel, Éditions Limmat Verlag [archive], Zürich (ISBN 978-3-85791-597-0) 2008 : le courage, notre destin, récits d'éducation, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 9782915741087) 2008 : Littérature & savoir, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-39-1) 2011 : Amours au temps du communisme, Fayard, Paris (ISBN 978-2-213-65581-9) 2016 : Vers l'impossible, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-36392-202-1) 2017 : Dix-sept ans de mensonge, BSN Press, (ISBN 978-2-940516-74-2)
CLUB DU LIVRE : http://www.club-livre.ch#bessa_myftiu REPORTAGE SUISSE ROMANDE : http://reportage-suisse-romande.ch/
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