Hôpital de la pitié. Guichets de paiement des frais d'hospitalisation. Une queue de trente personnes. un seul des guichets est ouvert Les gens s'impatientent, protestent. Je n'ai pas le temps d'attendre, il faut que j'aille récupérer un papier au service d'orthopédie, je quitte les lieux. Dans mon dos, j'entends les protestations se transformer en gueulantes, les gens réclament des guichets supplémentaires. Quand je repasse vingt minutes plus tard, la queue fait bien quarante personnes, toujours un seul guichet ouvert, mais plus une seule gueulante : on a installé deux vigiles.
"Montedidio". Le chapitre-paragraphe de la page 25. Une attaque sur une formule forte : "Les enfants ne comprennent pas l'âge. Pour eux, quarante ou quatre-vingts ans sont un même désastre." Erri De Lucca donne à la voix du personnage la forme d'un aphorisme, d'une "pensée", il la timbre de "vérité";
La fin du paragraphe est également accentuée, un accent d'un autre ordre, une image pour parler du visage de quelqu'un qui sourit : "ses rides et ses taches de rousseur remuent, on dirait la mer quand il pleut dessus." Image naïve, une phrase de garçon de treize ans qui essaie de faire sentir ce qu'il ressent. Image non pas comme préciosité maladroite à la Laurent Gaudé ou Amélie Nothomb, mais comme tentative d'élucidation, entre désir et maladresse du personnage.
Soir. Alignement de 4x4 devant la Closerie des Lilas : les dentistes de Seine-et-Marne viennent montrer Sollers à leurs copines. Les 4x4 sont rangés par des voituriers, mais ils restent souvent en stationnement interdit devant le restaurant. Jamais un PV. Le panneau des voituriers sur le bord du trottoir porte l'inscription : "Jet set drivers service". En face, le Bullier, café restaurant régulièrement en crise. Il y a quelques années, il a failli être remplacé par un McDo. Insurrection des consciences, des propriétaires et des rentiers du coin, lutte contre l'"américanisation", pétitions. Victoire de la francité, maintien du Bullier. Il fallait surtout éviter la venue des blacks, des beurs, des filles à tatouages, des jeunes, des salauds de pauvres.
Petite fête de fin d'année à la NYU in France, dans le jardin de 19 à 22 heures. Un peu avant 21 heures, une femme surgit, exige qu'on arrête tout, elle en a assez, elle va appeler la police. Il y a un malade chez elle ? un enfant en bas âge ? Non, mais elle en a assez, il faut qu'on arrête tout de suite, c'est insupportable. J. D., un des profs, essaie de la calmer, ce ne sont que des rires, des bruits de conversation et de temps en temps un moreau de saxophone, mais vraiment en arrière-plan, et les voisins étaient prévenus, dans une heure on arrête. Il ne réussit pas à la tranquilliser, elle s'énerve. il reprend d'une voix très amicale : "D'accord, madame, on arrête tout. Et qu'est-ce qui vous reste ? Le silence de la mort ?" La femme a disparu.
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Mais aussi, celle qui a tout raflé aux dernières Victoires de la musique, Zaho de Sagazan, elle est venue célébrer ses 4 Victoires sur le plateau de C à Vous.
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