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EAN : 9782070127764
208 pages
Gallimard (14/01/2010)
3.25/5   36 notes
Résumé :
C'est une histoire vraie, celle d'un homme de guerre et d'une femme seule. Elle s'est passée en Angleterre, au cours des années 1920. A l'époque, elle a fait cinq colonnes à la une dans la presse, puis elle a disparu. J'ai pensé quelle valait la peine d'être racontée dans un roman.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Cela se passe à Londres en 1930. Quatre personnages se croisent : Lena, chanteuse américaine qui prépare un concert avec Thibaut, pianiste plus jeune qu'elle avec lequel elle a une aventure. Ensuite, Max, journaliste et ami de longue date d'Helena et enfin Strether, colonel médaillé, dorénavant maître d'hôtel dans un restaurant que Max fréquente souvent. le journaliste, cherchant un sujet de reportage, veut interroger Strether sur la bataille de Mons, mais surtout sur les partis d'extrême-droite dont l'influence grandit à Londres. Pour distraire Léna de ses obsessions amoureuses, il l'emmène rencontrer Strether, qui se confie d'ailleurs plus facilement en présence de la jeune femme. Ce colonel décoré va devenir le centre du roman, et de quelle manière ! Patience, une surprise attend le lecteur aux trois-quarts du texte.

À lire ce texte drôlement bien écrit, avec de subtiles touches d'humour, et beaucoup de finesse, on se croirait dans un roman anglais de Graham Swift ou Julian Barnes. L'ambiance de Londres entre deux guerres est particulièrement sensible et bien restituée. Je ne connaissais pas Hédi Kaddour avant de lire le billet d'Anne, il y a un an, et j'ai eu tout de suite envie de découvrir ce roman aussi. C'est vraiment très bien fait, l'auteur a creusé l'histoire étrange des « anges de Mons », qui seraient venus au secours des troupes anglaises en perdition lors d'une bataille mémorable. Strether y était, c'est donc une source sûre pour le journaliste. Au-delà du personnage fascinant du colonel, il y a aussi l'incursion dans les groupuscules fascistes en Angleterre. Il faut avancer assez loin dans le roman, être bien pris dans les filets d'un auteur très habile pour comprendre le fin mot de tout cela.
Et hop, encore un auteur à suivre !
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Cette histoire se passe à Londres, en 1930. Max est journaliste, il cherche un sujet de reportage et s'intéresse au colonel Strether, héros de la bataille de Mons en août 1914, maître d'hôtel dans le civil, dans un prestigieux restaurant londonien et aussi instructeur pour les jeunes recrues d'un petit parti d'extrême-droite. Strether raconte la bataille de Mons et la fameuse intervention des « anges » qui auraient permis aux Anglais de battre en retraite avec un maximum de dignité devant les Allemands triomphants, il exalte cette apparition avec lyrisme et en fait le modèle de ce que devraient êtres les vrais Anglais en 1930. Nous suivons aussi Lena, une cantatrice en répétition à Londres, qui fut la maîtresse de Max, a une liaison avec son pianiste et semble appréciée par Strether qui lui raconte des bribes de son parcours.

Hédi Kaddour raconte l'histoire de ce personnage singulier en la dévoilant progressivement, dans une progression en spirale, où les éléments connus débouchent sur de nouvelles révélations, jusqu'à un coup de théâtre auquel je ne m'attendais pas du tout, qui m'empêche de vous en dire davantage, évidemment et donne envie de relire le roman. J'ai beaucoup aimé la construction de ce personnage, sur fond de crise économique et morale dans l'Angleterre de 1930. On assiste ainsi au développement de plusieurs partis fascistes (celui le plus connu, je crois, d'Oswald Mosley, est évoqué) mais une certaine nostalgie de la première guerre mondiale est bien présente, ainsi que les rapports délicats entre hommes et femmes, ces dernières peinant à garder le statut gagné en remplaçant les hommes en 14-18.

Je prendrai plaisir à retrouver la plume sinueuse et élégante d'Hédi Kaddour.
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Savoir-vivre où comment se comporter en société quand on est un homme ou une femme. C'est connaître sa place et adopter le comportement le plus adapté.

C'est sur ce thème que nous embarque Hedi Kaddour. Dans la Grande Bretagne des années 30, il nous amène à la rencontre d'un ancien combattant, héros de guerre, maître d'hôtel d'un des plus grands restaurants de Londres et responsable du service d'ordre d'un des mouvements fascistes anglais, à ses heures perdues.

Nous naviguons dans les eaux agitées de la crise financière qui vont amener la barbarie de la Seconde guerre mondiale.

Pour cela, Hedi Kaddour nous perd dans le début de ce roman, difficile d'alterner entre les personnages, et puis finalement nous nous laissons prendre par la construction, devant nos yeux, du puzzle et l'association des pièces qui donneront le dessin final, qui ne sera pas celui que l'on croit. le plateau va nous exploser à la figure !

Je vous conseille cette lecture pour le thème, le fascisme anglais, et pour l'intrigue très bien construite. Cela vaut le détour littéraire, à mon avis.
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« Savoir vivre » mêle avec virtuosité fiction et faits réels. Max journaliste français et Léna cantatrice américaine font la connaissance du colonel Struther, un héros de la bataille de Mons. Gladys, qui durant la grande guerre a travaillé en usine, est employée de maison. L'Histoire a mis à mal les identités et a mêlé inextricablement, comme on l'apprendra à la fin du livre, les destins de ce militaire et de cette jeune anglaise. Gladys est sommée de reprendre sa place d'épouse dans la société corsetée des années 1920 ; tandis que Struther, fidèle à l'image qu'on a de lui, s'active dans le milieu fasciste anglais.
« Savoir vivre » est un roman très british, aussi anglais que « Waltenberg » était allemand. Hedi Kaddour a véritablement une très belle plume. Dans des chapitres courts, il donne à voir, à ressentir. Dans ce livre en effet pas d'abstraction, de discours mais des scènes de vie où sont dépeints des femmes, des hommes qui souffrent, qui aiment. L'auteur dit la difficulté d'être une femme seule après le grand carnage des tranchées, il restitue avec beaucoup de finesse les années de l'entre deux guerre sur les rives de la Tamise. le titre de cet ouvrage, « Savoir vivre », ne renvoie-t-il pas autant aux codes d'une société anglaise pleine de conventions qu'à la nécessité de devoir survivre dans ce monde d'hommes ?
« Quatuors, trios, quintettes, Schubert, Schuman, musique de chambre : chaque fois que j'en écoute, je me retrouve à faire des coupes claires dans mes fragments les plus polémiques. Cette musique n'attaque personne, mais elle ne passe aucun compromis. Je rêve d'écrire comme ça, de façon involontairement impitoyable ». C'est en effet ce que vous réussissait parfaitement à faire Monsieur Hedi Kaddour notamment dans une très virtuose scène de répétition de Léna où se mêlent musique, interprétations et sentiments amoureux.
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Comme l'a écrit un critique, c'est agaçant de savoir qu'il y a un effet de surprise à la fin du récit. À cause de cela on ne lit pas ce livre de la même façon, on cherche à ne pas se laisser surprendre. C'est bien dommage, car ce roman est avant tout une évocation de l'Angleterre de l'entre deux guerres où il ne faisait pas bon d'être une femme seule.

Les efforts qui amèneront Gladys, veuve de guerre, à trouver un moyen pour se réaliser et parfois simplement survivre, sont pathétiques.

La montée du fascisme, le souvenir de la grande guerre, la crise économique tout cela est évoqué et assez bien rendu.

Les rapports entre la cantatrice et son accompagnateur, et les remarques sur la technique du chant sont intéressants, mais ont peu de rapports avec le reste du livre.

Les limites du roman qui font aussi son charme, c'est un côté très « british », comme un détachement par rapport au récit qui le rend ennuyeux parfois.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ils s’étaient retrouvés tous les quatre à la gare, dans la rumeur d’une foule joyeuse qui se pressait sur les quais. C’était un matin d’automne, la première partie de l’automne, celle des fruits mûrs, et du soleil qui ne veut pas sortir de l’été. Peu de temps après le départ de leur train, les branches d’arbres encore très feuillues avaient commencé à se jeter joyeusement sur la vitre du wagon, on avait envie de chanter et la lumière se posait par éclair sur les visages et les avants bras. La ligne suivait une petite route où l’on voyait parfois un camion cahoter sous les sacs de houblon, ou bien une fourragère qui abandonnait aux arbres la partie la plus instable de son fardeau.
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Le journaliste, ça se contente trop souvent d'un "sans doute", d'un "on dit que..." alors qu'un jaloux, ça veut une vraie date, une vraie parole, de vrais témoins, un vrai rapport, c'est le reporter par excellence [p.68-69]
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C'était étrange, ces hommes avaient gagné une guerre, et ils avaient la mâchoire serrée de ceux qui veulent une revanche. [p.14]
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…j’avais vraiment envie d’une promenade et pas d’un défilé, une promenade dans un parc avec un lac, de l’herbe, des pommes de pin, des rencontres amusantes comme avant-hier, les deux petites-filles du roi sur leurs tricycles, chacune avec sa gouvernante, la plus effrontée c’était l’aînée, celle qui s’appelle Elizabeth, elle faisait exprès d’accélérer pour faire courir sa gouvernante, elle riait…
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Thibault était un peu embêté, parce que c'est difficile de jouer l'émotion, la douleur,la tristesse, la protestation, l'appel, quand le fond de votre sentiment tient en une syllabe, un "ouf" qu'il ne faut surtout pas laisser percevoir
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Des souvenirs de télévision avec Ève Ruggieri et ses débuts, les fous rires de Denise Fabre, les grosses têtes de Laurent Ruquier ou encore la dream team de l'information sur France 2 : Anne-Sophie Lapix, Laurent Delahousse, Julian Bugier et Leïla Kaddour, ils informent à eux quatre 7 millions de Français du lundi au dimanche.
Mais aussi, celle qui a tout raflé aux dernières Victoires de la musique, Zaho de Sagazan, elle est venue célébrer ses 4 Victoires sur le plateau de C à Vous.
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