Adieu Varsovie

Mars 1968 : mis en difficulté, le gouvernement soviétique polonais cherche un bouc-émissaire pour donner des gages à Moscou. Ce seront les membres de la communauté juive, souvent survivants de la Shoah et leurs enfants, bientôt chassés d'un pays qui était le leur. La plupart doivent "passer à l'ouest", un rêve pour de nombreux polonais à l'époque. Pourtant, pour la narratrice, c'est un déchirement : elle a 17 ans, s'imagine intégrer l'université de Varsovie, voit ses parents se séparer au cours de cette nouvelle épreuve. Sa famille est désormais éclatée aux quatre coins du globe.

Plus tard, de nombreuses années plus tard, devenue journaliste en Suisse, elle reprend le cours des événements pour raconter l'histoire de ses parents. Et, avec eux, le drame qui s'est joué pour les derniers Juifs de Pologne en 1968.

On suit donc deux familles juives très différentes, celles des parents de l'auteure. le récit dessine ces destins particuliers : d'un côté une famille assimilée et bourgeoise, de l'autre des Juifs pratiquants et plutôt modestes.

Janka Kaempfer Louis revient avec émotion sur l'histoire de sa famille. Elle dévoile une époque méconnue de l'histoire de la Pologne contemporaine. C'est un livre très touchant. Très instructif aussi.

Si j'ai apprécié d'apprendre plein de choses à la lecture de cet ouvrage, j'ai trouvé le récit quelque peu décousu. Un parti pris assumé par l'auteure mais qui rend parfois difficile de s'y retrouver, notamment savoir qui est qui et de quelle époque il est question.

L'éditeur aurait également pu effectuer une relecture attentive pour éviter les nombreuses coquilles et autres fautes qui émaillent le livre ! (ce qui n'enlève rien à l'intérêt de l'ouvrage mais n'est pas très agréable)