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Critique de blogbleu


le terrier nous plonge dans les pensées d'un petit animal, une sorte de petit carnivore fouisseur, une taupe sans doute ou un animal approchant, doté d'une paranoïa démesurée, qui l'a conduit à construire un terrier immense, une sorte de royaume souterrain composé de dizaines de galeries, long de plusieurs centaines de mètres, et protégé comme une place forte.

Il erre dans les galeries qu'il a construite à la force de son front ; se love dans les petites places qu'il a institué ; interdit à tous l'entrée, sous peine de mort ; surveille ses réserves, les réorganise, les désorganise pour avoir le plaisir de les ranger après. Sort parfois, et observe son terrier de l'extérieur.

Mais au fond de lui règne une crainte, une menace. Son terrier est en danger, il en est sûr. Un jour, ces galeries si douillettes seront le théâtre d'une lutte à mort contre ceux qui veulent le tuer. Comment arriveront-ils ? Combien seront-ils ? Pourra-t-il s'entendre avec eux ?
Au sein de cette paix sereine, le drame se joue déjà dans la tête du narrateur, et détruit tout ce qu'il peut y avoir de paisible dans cette vie.
J'ai vraiment adoré ce court récit, d'un bout à l'autre. Je découvre Kafka - qui me faisait peur, j'avoue - mais je suis sidérée par son talent ! Son style est d'une beauté extraordinaire, qui nous conduit de manière fluide dans les pensées du narrateur : tout s'enchaine naturellement, et nous permet de découvrir l'ampleur de la folie de notre hôte.

La description de la paranoïa est elle aussi splendide. A-t-il raison, a-t-il tort d'avoir peur ? Nous voudrions croire qu'il se trompe, que sa folie est sans objet, mais parfois, nous aussi sommes touchés par ses angoisses : peut-être que ce bruit qu'on entend existe réellement ... Peut-être qu'un de ces monstres terrifiants va s'extraire de la terre sous ses pas ... Peut-être qu'il sentira un jour les crocs d'un prédateur se refermer sur sa patte arrière.

Et alors, on revoit l'ensemble du livre d'une autre manière, on comprend notre petite boule de poil, on partage ses angoisses. Puis la raison revient : que risque-t-il ? Qui voudrait de lui ? Et on plaint à nouveau sa folie.
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