Une série de réflexions énigmatiques, où transparaît la foi de leur auteur, entre rejet du monde et acceptation de la souffrance comme mode d'existence et d'hypothétique croissance.
Kafka recherche une vie au-delà du monde sensible, qui complèterait la possession des fruits du paradis, par-delà la connaissance du Bien et du Mal.
Les faux-semblants de l'existence détournent aisément de cette voie. Pour se la représenter et l'emprunter, il faut une volonté ayant transcendé l'égoïsme individuel. le bouddhisme chrétien de Schopenauer semble ainsi avoir marqué Kafka.
Il y a dans ces pensées un dolorisme qui peut laisser circonspect. Mais on trouve aussi des clés de compréhension des univers labyrinthiques de Kafka, où le chemin se fait « hésitation », sans cesse effacé par les atermoiements de personnages à la fois en quête d'eux-mêmes et des autres.
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Des pensées éparses mais éclairantes sur son œuvre.
Lire la critique sur le site : Telerama
L’humilité offre immédiatement à chacun, même à celui qui se désespère dans la solitude, la relation la plus forte avec autrui, il est toutefois indispensable, pour que cela se réalise, qu’il s’agisse d’une humilité complète et durable. Elle le peut pour la raison qu’elle est le véritable langage de la prière, simultanément adoration et lien le plus solide qui soit. Le rapport à autrui est le rapport de la prière, le rapport à soi est celui de l’aspiration à quelque chose ; c’est dans la prière qu’on puise la force d’aspirer à quelque chose.
Les cachettes sont innombrables, le salut unique, mais les possibilités de salut sont aussi nombreuses que les cachettes.
Il existe un but, mais pas de chemin ; ce que nous appelons chemin, c’est l’hésitation.
Le chemin véritable passe sur une corde qui n’est pas tendue en hauteur, mais juste au-dessus du sol. Elle semble destinée davantage à faire trébucher qu’à être parcourue.
Les corneilles affirment qu'une corneille à elle seule serait capable de détruire le ciel. C'est indubitable mais cela ne prouve rien contre le ciel car les cieux sont justement le signe de l'inanité des corneilles.
Il n’existe pas l’avoir, seulement l’être, l’être tendu vers le dernier souffle, la suffocation.
Leslie Kaplan - L'Assassin du dimanche - éditions P.O.L - où Leslie Kaplan tente de dire de quoi et comment est composé "L'Assassin du dimanche" et où il est question notamment de femmes qui s'organisent et de collectif, de littérature et de hasard, de Franz Kafka et de Samuel Beckett, d'une usine de biscottes et du jardin du Luxembourg, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "L'Assassin du dimanche", à Paris le 21 mars 2024
"Une série de féminicides, un tueur, « l'assassin du dimanche ». Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre…"
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