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Critique de Winter-


La Métamorphose avait été un véritable coup de coeur pour moi. L'univers kafkaïen m'avait complètement retourné. J'avais une terrible envie de m'y replonger pour pouvoir retrouver ce style unique et d'une puissance rare. Cette lettre publiée en 1952 de manière posthume a été écrite à l'attention d'un père. Kafka est un juif et praguois de naissance qui fait preuve de beaucoup d'audace dans l'ensemble de son oeuvre où il traite souvent les mêmes thèmes comme la famille et son oppression, l'amour féroce et le manque total de communication. On peut lire ce petit livre indépendamment des autres même si l'auteur fait des liens entre sa vie et son oeuvre (Cf. le Procès). Dans cet ouvrage, Kafka devient procureur de son père mais il le défend pathétiquement par moments. Ce père a dévalorisé ses enfants, il les a découragés mais aussi humiliés. La mère est aimante mais soumise à un mari tyrannique. Les 80 pages qui composent cette lettre sont d'une violence extrême, on plonge dans l'intimité de Kafka qui constitue un monde inexploré. La sincérité de l'auteur est particulièrement touchante, il se révolte contre une éducation stricte qui lui a laissé des séquelles à vie. L'éducation qu'un enfant reçoit définit son futur, ses émotions et sa vie en générale. Kafka n'a pas réussir à vivre une existence normale à cause de cette haine profonde qui n'a cessé de le ronger, il avait peur de décevoir son père à chaque étape de sa vie. Ses sentiments sont décrits avec beaucoup de précision, les déchirures sont profondes et la souffrance exprimée ici est terrible. Cette lettre doit être lue au moins une fois dans sa vie, elle témoigne des angoisses européennes d'une époque tourmentée.
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