AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 922 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Lettre au père écrite par Kafka alors qu'il est âgé de 36 ans, est un peu le Procès de son père.

Père tyran, incapable d'affection, il écrasera l'enfant par sa toute puissance, par son ironie, ses injures, son rire méchant. Il est trop fort pour cet enfant fragile et craintif. L'enfant ne pourra pas devenir un adulte confiant et serein. Il sera toujours poursuivi par l'ombre géante de ce père, il ne pourra jamais rivaliser avec lui. Aucune compréhension entre les deux n'est possible. Les outils de l'éducation du père ne sont pas adaptés à cet enfant sensible.

Le père reproche à son fils sa froideur, son ingratitude, sa bizarrerie. L'enfant rend le père responsable de l'homme qu'il est devenu, de son incapacité à vivre heureux, à s'affirmer par ses propres moyens.

Comment se libérer de l'emprise de ce père ? En fuyant grâce à l'écriture. On retrouve en effet beaucoup ce thème de la domination du père dans ses écrits. le mieux ; « l'extrême degré de ce qu'un homme peut atteindre », serait de fonder une famille. Mais cet acte de mariage serait trop lié à son père. Il ne peut acquérir son indépendance que par un acte tout à fait étranger à son père, pour qu'il ne souffre pas de la comparaison.

Il est donc resté l'esclave de ce père. Mais il en est aussi le parasite, puisqu'il reste bien à l'abri dans le confort offert par ce père, tout en le tenant responsable de ses échecs de son incapacité à vivre son indépendance. Il se délivre ainsi du poids de ses responsabilités.

On peut se reconnaitre dans cette lettre. Chacun se demande un jour comment nous sommes devenus l'adulte que nous sommes. Quelle est la part de responsabilité parentale dans cette construction, dans nos échecs, dans nos angoisses, dans nos choix ? Quelle vie aurions-nous eu si nous avions reçu une autre éducation ?


Commenter  J’apprécie          595
Hermann ["Herr Mann" ou "Monsieur L'Homme"] Kafka a brisé les ailes de son fils Franz "le Choucas"...

Oh, sans le vouloir, bien sûr... ni même l'imaginer et — au final — le savoir... Puisque par décision de l'émetteur, cette longue lettre n'est jamais parvenue à son destinataire naturel.

Un témoignage capital et universel nous est ainsi livré.

Par son arrogance et sa foutue "prospérité", sa redoutable inconscience et son mépris des classes sociales inférieures, "Monsieur Père" l'intrusif, boutiquier prospère fier de son élévation sociale, a été jusqu'à s'immiscer dans les affaires sentimentales de son fils : insultant la tendre Julie Wohryzek (rencontrée en février 1919 à la "Pension Stüdl" de Schelesen) qu'il accuse d'avoir séduit son fils "en arborant un corsage recherché"... [Cf. cette "Lettre au Père" ainsi que les informations biographiques du "Kafka" de Klaus WAGENBACH].

Franz ne se rebelle pas. Il intériorise le conflit. Il cède, se soumet, tente de surnager à l'agression caractérisée...

A-t-il assez âprement défendu — devant pareil monstre bienveillant et d'allure si "bonhomme" — l'honneur de sa fiancée Julie ? [hypothèse heureuse et crédible que nous avons pu explorer en bâtissant patiemment le petit récit "Heiraten (Noces)"].

Seulement voilà : Franz ne "s'écrase" pas mais donnera finalement raison à son bourreau...
Franz culpabilise.
Parce que ce fils — comme tant de fils — aime simplement son père.
Et si on l'écrase, si on doit l'écraser, c'est au fond qu'il le mérite...
Ne mérite-t-il pas, d'ailleurs, les mille châtiments que l'avenir lui promet ?

Telle cette monstrueuse maladie qui finira [le 3 juin 1924] par le faire périr de douleur, d'aphonie, d'inanition et d'asphyxie (laryngite tuberculeuse terminale)...

La connerie nazie, elle, viendra à bout de la tendre Julie Wohryzek (assassinée le 26 août 1944 à Auschwitz) et des trois soeurs de Franz, dont la chère Ottilie/"Ottla", tuées dans les mêmes atroces conditions.

Alors, si la soeur de Gregor Samsa broie — au final — cette "misérable vermine" de frère dégénéré, de son habile coup de balai, quoi de plus naturel et, au fond, de presque "compassionnel" ?

Tous les mystères de la psyché de Franz Kafka, ce "fils éternel" [Cf. "Franz Kafka. der Ewige Sohn" de Peter-André ALT, 2005, non encore traduit] en ces quelques pages douloureuses et poignantes.

Pères, futurs pères, ne broyez pas, ne broyez plus vos enfants ! Par simple pitié pour eux...

Et tous n'écriront pas "La Métamorphose" [1915] en humble, immortelle et surprenante thérapie...
Commenter  J’apprécie          3815
Il y a des écrivains qui font peur (à tort ou à raison), Kafka est de ceux-là pour moi. J'ai lu La Métamorphose au lycée , et n'y avait absolument rien compris, et puis, passé la trentaine, je vois et entends de plus en plus de choses intéressantes sur cette oeuvre et son auteur. Pourquoi ne pas lui redonner sa chance alors ? Mais avec des étapes !!

Et c'est là qu'intervient la Lettre au père. Ce petit ouvrage n'est pas une fiction. C'est une "véritable" lettre que Franz Kafka a écrit à son père, mais il ne lui a jamais donnée. ( Il paraît que cette lettre contiendrait des clés pour comprendre la si fameuse métamorphose du jeune écrivain tchèque !)

N'étant pas une fiction, le fil est parfois dur à suivre car Kafka couche sur le papier toutes ses peines à mesure qu'elles lui viennent.
Malgré cela, cette lettre à son père se révèle intéressante à plusieurs points de vue. Après sa lecture, plus besoin de lire une biographie sur l'auteur tant on ressent tous ses sentiments contraires vis-à-vis de son père qu'il décrit comme un stentor lui inspirant la peur autant que l'admiration. On sent bien aussi le désarroi du jeune Franz face au manque d'empathie que son père semble avoir pour lui. Et tout est sujet à désaccord entre le père et le fils ! Deux visions s'oppose, celle plutôt matérialiste et distante ("à l'ancienne") du père, et celle de Franz qui fait les études de droit comme on l'y oblige alors qu'il est passionné de théâtre yiddish et autres plaisirs artistiques dans la Prague effervescente au tournant du siècle. Mais aussi le rapport que chacun entretien à la religion (le judaïsme), etc
Ce qu'il dit de ses besoins de jeune garçon et de jeune homme sur le besoin d'encouragement mais aussi de celui de se démarquer est assez moderne pour une époque où les sentiments des enfants sont très peu (pour ne pas dire pas du tout) pris en compte.

Toutefois, malgré les petites bassesses, jalousies et déceptions, c'est tout de même le point de vue de l'homme "en maturation" qui se dégage, comprenant qu'aucun deux n'est totalement victime ou bourreau. Mais, à titre personnel, Franz se demande si la parentalité n'est pas , pour chaque individu, synonyme de sacrifice de bonheur personnel et épicurien ... et quand un autre être que soi-même compte, l'erreur est quasi inévitable. Alors, est-ce vraiment impardonnable ?
Commenter  J’apprécie          262
De Kafka, j'avais lu La métamorphose, l'Amérique , le procès, et le château, quatre oeuvres un peu hermétiques pour moi. Et puis un jour, je suis allée à Prague, j'ai visité le musée Kafka et j'y ai trouvé un petit volume noir que j'ai acheté et lu...
Ce petit livre c'est une lettre de Franz Kafka à son père. Un père dont il a toujours eu peur et dont il n'a pas ou bien peu senti l'amour. Un livre qui nous fait comprendre un peu l'oeuvre complexe de Kafka.
Commenter  J’apprécie          250
Lettre au père” est un roman épistolaire, une longue lettre écrite par Franz Kafka adressée à son père dans laquelle il soulève leurs relations difficiles, mêlées à divers sentiments entre crainte et respect, amour et répulsion.

Cette lettre, parue à titre posthume en 1952, soit presque trente années après la mort du romancier, a été écrite en 1919. Elle n'a jamais été remise à son père.

L'auteur parle de son enfance, puis de son adolescence, de ses études, d'un mariage et de choix de vie.

Il parle d'un père dur, exigeant, autoritaire, une figure dominante que ce soit dans son éducation, dans sa relation, ou dans sa manière d'aimer son fils.

Il parle aussi de crainte, de manque de confiance, d'un père manipulateur et intolérant.

Cette figure du père dominateur et humiliant se retrouve aussi dans “La métamorphose” où le personnage principal se sent noyé, perdu dans une famille qui se détourne de lui progressivement.

Dans ce texte, on découvre aussi un homme sensible et fragile qui utilise l'écriture pour se libérer, on comprend les thèmes qui reviennent dans ces autres écrits, et surtout l'homme fragile qu'il était.

Lien : https://labibliothequedemarj..
Commenter  J’apprécie          241
Cette « Lettre au père », est un monologue assez violent que Franz Kafka adresse à son propre père, pour mettre les choses au point avec lui, ce père à qui il reproche beaucoup de choses, comme le fait de n'avoir jamais été fier de lui ou de l'avoir toujours considéré comme quelqu'un de faible, ne lui portant aucun grand intérêt.
D'un point de vue biographique, cette lettre est intéressante, car elle permet une meilleure compréhension par la suite des autres écrits de Kafka, elle nous éclaire sur sa personnalité et sur les racines de son oeuvre tourmentée.

Quand il entreprend de rédiger cette longue lettre, en 1919, Franz Kafka a trente-six ans.
Cette lettre ne parviendra jamais à son père, qui a critiqué tout ce que son fils a pu aimer, tout ce qui aurait pu le grandir.
On peut se demander si ce texte est vain parce qu'il n'a pas été envoyé, mais j'imagine qu'il ne servait à rien de l'envoyer, car son destinataire, tel qu'il le décrit, n'était pas à même de le recevoir !
Kafka décrit son père comme un être fort dans tous les sens du terme, physiquement et moralement, et qui agit sur lui en autocrate. En tout cas, c'est ce qu'il ressent dans son rapport avec lui.
Il considère avoir été étouffé par l'éducation maladroite qu'il a reçu de son père, qui voulait que son fils devienne un garçon solide, plein de force morale. Selon lui, son père était son exact contraire, c'est-à-dire méprisant, avec une santé de fer, de l'éloquence, un caractère intraitable, de la confiance en lui, un sentiment de supériorité, de la tyrannie et l'ignorance de la peur.
Ainsi, sous l'autorité de son père, Kafka perd confiance en lui et se sent humilié.
Il n'arrive pas à se souvenir que son père lui ait adressé un sourire bienveillant dans l'enfance !
Le résultat de cette éducation, c'est qu'il est devenu un être faible et peureux, manquant de confiance en soi.

Dans sa lettre, Kafka tente d'expliquer à son père le pourquoi de ses différents échecs et insuccès dans la vie. Au début de sa rédaction, il semble modérer ses reproches lorsqu'il évoque la période de son enfance et de son adolescence (en assumant même une partie de ses torts pour nuancer le constat), mais lorsqu'il en vient à parler à son père de son dernier projet de mariage, ses mots sont clairement ceux de profonds reproches : « Il ne t'est guère arrivé de m'humilier plus profondément par tes paroles, tu ne m'as jamais montré ton mépris plus clairement. »
Kafka éprouve une oppression générale qui l'angoisse, l'affaiblit, au point qu'il en vient à se mépriser lui-même ! Il se dit spirituellement inapte au mariage.
Se marier, pourtant, aurait été pour lui une solution pour s'émanciper, devenir indépendant, et pour se trouver en situation d'égalité par rapport à son père, c'est-à-dire, comme lui, fonder une famille.

Ce texte est puissant et intelligent. Kafka fait un grand travail d'introspection personnelle en rédigeant cette lettre.
On peut ressentir un certain malaise face à ce texte intime, et se sentir quelque peu voyeur !
Le format épistolaire était certainement pour lui le plus adapté pour s'adresser à son père en termes de reproches. Ainsi il n'était pas troublé par les réactions de ce dernier.
Je me suis dit qu'il avait dû écrire cette lettre dans le but de se sentir libéré, et en fin de compte d'en sortir « grandi » quand même. C'était probablement pour lui le meilleur moyen de se défaire d'émotions trop fortes…
Néanmoins, je ne l'ai pas senti mener librement son analyse, car au lieu de simplement cracher des mots de haine, il les emballait dans de belles phrases aux tournures travaillées.
Ainsi, j'ai eu le sentiment que Kafka laissait l'exercice d'écriture prendre le dessus sur l'explosion de ses sentiments. On perçoit son désarroi, quand il accuse et se rétracte dans le même temps. C'est comme s'il ne s'autorisait pas à accabler unilatéralement le père, et de fait, il s'inclut comme coresponsable !
Dans son texte, il cherche dans un premier temps à ménager son père avant de déployer un réquisitoire de plus en plus accusateur sans pour autant pouvoir vraiment assumer ses reproches : « Je ne dis pas, naturellement, que ton action sur moi soit seule cause de ce que je suis devenu. Ce serait exagéré (..) ».
Ce texte exprime des sentiments complexes qui ne sont pas toujours facile à comprendre. « Il y a quelque chose d'anormal entre nous, quelque chose que tu as contribué à provoquer, mais sans qu'il y en ait de ta faute. »

La rédaction de cette lettre, qui a dû lui demander de longues heures de réflexion sur lui-même et son père, contient beaucoup de vérités sur l'approche de la psychologie des rapports père/fils, souvent conflictuels et difficiles.
Bien que le rôle d'un père dans une famille de la fin du 19e siècle ne soit pas jaugeable selon les critères actuels, ce texte garde néanmoins tout son intérêt encore aujourd'hui.
Et avec cette lettre, on comprend combien la figure fantasmatique du père structure l'univers kafkaïen, à la fois dans sa création artistique, mais également dans son vécu subjectif et sa souffrance personnelle.
En refermant ce livre, je me suis demandé si les reproches que Kafka adressait à son père étaient tous fondés. Au fond, ce que cette lettre clame, dans la fureur et le désespoir, c'est bien l'incapacité de Kafka à mener à son terme le « travail d'adolescence », c'est-à-dire la possibilité de construire un devenir en son nom propre, d'assimiler un héritage sur un mode non aliénant.

La souffrance est-elle nécessaire ou non à la création ? En tout cas, l'enfance dramatique de Kafka et son incapacité de la dépasser, auront servi son oeuvre littéraire !
[Mais la réalité de l'écriture, cette « activité atroce » impliquant « une ouverture totale du corps et l'âme », ne peut effectivement se déployer que dans les brèches et les blessures du sujet, car « un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous »].
Sans cette histoire personnelle, les écrits de Kafka auraient été tout autres !
Commenter  J’apprécie          2310
Je ne savais pas si emprunter ce livre à la médiathèque, après le décès relativement récent de mon père, était une bonne idée. Attirée par la quatrième de couverture et surtout par l'auteur, je me suis décidée et j'ai bien fait.
Voilà une des raisons pour lesquelles je lis : me sentir moins seule en constatant que d'autres ont ressenti les mêmes émotions, les mêmes doutes, les mêmes peurs. Glaner quelques conseils au fil des pages, me poser des questions sur mes propres choix et mon comportement. Trouver la force de continuer mon chemin malgré les non-dits et l'impression d'être passée à côté de quelque chose qui aurait pu être plus serein.
Vous l'aurez compris une lecture riche à bien des égards. Je ne me permettrai pas de faire un parallèle entre la relation de Kafka avec son père et la relation que j'entretenais avec le mien, sujet bien trop intime pour être partagé ici.
J'ai cependant connu le même sentiment, ne pas correspondre à l'image que son père se faisait de son enfant, avoir la sensation de ne jamais être à la hauteur, d'être incomprise et cette éducation tellement stricte qu'elle vous empêche de vous épanouir et de connaître l'insouciance de l'enfance.
Contrairement à Kafka, j'ai heureusement réussi à avoir une jolie petite famille qui a comblé bien des manques et que j'essaye de préserver au maximum. Malgré les années qui passent et des enfants qui sont aujourd'hui de jeunes adultes, continuer à accepter les différences de chacun, ne jamais être méprisant et surtout donner confiance, mais ne dit-on pas que le plus difficile de tous les rôles à endosser est celui de parents ?
Commenter  J’apprécie          204
Il est triste ou peut-être rassurant de savoir que jamais le père à qui était destiné cette lettre n'a posé le regard dessus. Ce père s'appelait Hermann et la lettre est signée Franz. Dans ce texte poignant, Kafka l'écrivain dresse un réquisitoire désespéré contre celui principalement qui a fait son éducation et façonné inconsciemment l'être minime qu'il est devenu. Cette lettre naît d'une interrogation du père s'étonnant un jour que son fils prétende le craindre. Les mots alignés d'une traite sur le papier, mais jamais partagés, sont les sédiments longtemps contenus par l'embâcle de la pudeur, de la peur ou de la honte. La matière visqueuse mais vivante d'une débâcle filiale et paternelle enfin libérée du silence qui l'a si longtemps emprisonnée.

L'auteur cherche-t-il à comprendre ou à expliquer, à accuser ou à pardonner ? A la manière d'un cheval de trait obstiné, le fils trace un sillon bien droit dans l'épais matériau du passé, livre à la lumière les souvenirs enfouis, « mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris ». Au travers d'événements marquants ou de détails du quotidien que seul un regard d'enfant peut cristalliser à ce point et affliger d'un poids incommensurable, Kafka déroule les griefs et reproches, argumente sur les sentiments qui l'ont habité durant toute son enfance et sa vie d'homme. Il brosse le portrait d'un père autoritaire, tyran qui s'ignore, tout à la fois remarquable et détestable, animé par une force vive et un penchant dévorateur dont les enfants furent les premières victimes. Kafka s'est senti consommé par cet ogre, écrasé par sa grandeur, humilié par son hypocrisie. Par ce texte, il livre nus et vibrants ses états d'âme. On dirait un cri dans la nuit intérieure, et parfois le réquisitoire brille comme un plaidoyer. C'est la douleur et le regret d'un fils jamais parvenu à rencontrer vraiment le père sur le chemin que celui-ci avait tracé. C'est aussi une clef pour comprendre l'homme derrière l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          180
Même si je n'ai pas d'éléments de comparaison puisque je n'ai lu que la traduction de Marthe Robert chez Gallimard, je suis saisi par la virtuosité du style de Kafka. C'est avec une grande patiente et une extrême minutie qu'il tente d'exprimer par écrit ce qu'il n'a pas pu faire oralement face à l'écrasante tyrannie paternelle. Cette lettre n'est pas qu'un simple déballage psychanalytique, mais l'oeuvre d'un auteur sûr de son talent littéraire.
Commenter  J’apprécie          170
Elle avait bien commencé, cette Lettre au Père. Un propos fin et équilibré, une fine psychologie... Bref, un bon début ! Mais au fil et à mesure que les pages se tournent, le propos de Kafka se radicalise : il veut démontrer que son père est médiocre et méprisable, en tout. Il est peut-être vrai que son père a été un véritable tyran, je ne sais ; mais, cependant, il est assez curieux, je trouve, de constater que le propos de Kafka se radicalise au fur et à mesure de la Lettre au père ; il semble vouloir dire que son père est en tout méprisable, ce qui semble un peu exagéré. Au début, il était psychologue ; mais de thérapeute, il passe à patient : il souffre de toute évidence d'un complexe d'Oedipe. C'est dommage que cette lettre ait fini comme ça, car le début n'était pas dépourvu d'intérêt.
Commenter  J’apprécie          160




Lecteurs (2318) Voir plus



Quiz Voir plus

La métamorphose, de Kafka

Comme d'habitude, quel est le prénom du personnage principal ?

Georges
Grégoire
Gregor
Grigory

7 questions
216 lecteurs ont répondu
Thème : La métamorphose de Franz KafkaCréer un quiz sur ce livre

{* *}