Les Bullocrates

Ce que gagne en un an le patron de L'Oréal, il faudrait à la plupart de ses salariés avoir travaillé depuis le règne de Clovis pour l'atteindre.
Et dans le cas d'Antoine Zacharias depuis le temps des pharaons.

Henry Ford estimait que l'écart qui devait séparer le salaire d'un ouvrier de celui de son patron devait être de un à dix.
De un à vingt, précisa Morgan.
Après guerre, les théoriciens libéraux américains portèrent cet écart de un à quarante, puis de un à cent.
Aujourd'hui, l'amplitude est passée de un à mille cinq cents.

Igor Landau, PDG d'Aventis, a réussi en 2002 à s'augmenter de 35 % alors que son entreprise plongeait de 35 %. Un équilibre comme un autre.
Quand il se fit bouffer par Sanofi, il s'en alla avec 12 millions d'euros pour compenser son échec.

Serge Dassault ? Pas du tout antipathique, mais sans doute le vieux gars le plus ostensiblement bête, et accessoirement inculte, qu'il m'ait été donné de croiser au cours de mon existence.

En 2005, le PDG de L'Oréal a gagné près de 24 millions d'euros, soit plus de 1500 fois le SMIC. Une tonne et demie de différence.

François de Witt a autant de dons radiophoniques qu'un bègue s'exprimant en braille, mais il pense bien, c'est-à-dire néolibéral : il sera donc chroniqueur à France Info.