Michèle Kahn ressuscite, dans ce gros roman, l'histoire des juifs de Shanghai. Réfugiés allemands et autrichiens pour la plupart, arrivés dans le plus grand dénuement , ils ont vécu de petits boulots, créé des institutions communautaires, certains ont fait fortune, d'autres ont fini par recevoir un visa pour l'Amérique, les plus malchanceux ont terminé leurs jours dans des ruelles sombres, à des milliers de lieues de leur univers.
A travers l'histoire de Walter Neumann, pianiste et journaliste chassé de Vienne par l'Anschluss et ses conséquences, c'est tout un monde qui est évoqué. C'est l'histoire de 40.000 chanceux qui ne le savaient pas, de millions de moments de vie, d'anecdotes d'exilés. La trame est assez mince, Walter aime, s'attache à des familles de réfugiés, doute, fait des choix sentimentaux et essaye de se construire une carrière dans un univers inhospitalier.
Michèle Kahn s'est extrêmement bien documentée et le portrait qu'elle nous offre de cette mini société juive d'extrême Orient est particulièrement réaliste. Malheureusement, c'est parfois un peu long. A force de vouloir tout dire, tout montrer, placer la moindre information glanée dans les sources qu'elle a consultées, elle ennuie parfois. Le livre est trop long au regard de l'histoire. Ceci dit, j'ai passé un bon moment, j'ai découvert un épisode historique qui m'était absolument inconnu, Bref, j'ai plutôt aimé.
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