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EAN : 9782847423303
286 pages
Le Passage (07/04/2016)
3.12/5   8 notes
Résumé :
À Cologne, scène mondiale de l’art moderne, dans les années 30, le jeune critique d’art Max Hoka épouse Rosa, une femme rayonnante, et croit trouver le bonheur… lorsque les nazis s’emparent de l’Allemagne. Opposants, Max et Rosa doivent s’enfuir. Après une halte à Paris, ils s’établissent à Sanary-sur-Mer, petit port de pêche varois surnommé « Montparnasse-sur-Mer » ou « capitale de la littérature allemande » depuis que tant d’artistes allemands et autrichiens y ont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Merci beaucoup aux éditions le Passage et à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre du dernier masse critique :)
Je ne pense pas que je l'aurais lu sans eux, et cela aurait été dommage, je serais passé à coté d'une bonne lecture.

Michèle Kahn a signée ici un roman très intéressant sur la seconde guerre mondiale. Et on sent qu'elle a fait de nombreuses recherches pour cet ouvrage.

Max Hoka est allemand, mais contre le nazisme. Il décide de fuir avec son épouse, direction la France. Ils vont se réfugier à Sanary, qui devient à la fin des années 30 un endroit rempli d'artistes allemands (juifs comme non-juifs).
Tout se passe pour le mieux jusqu'à ce que la guerre éclate.
Les allemands se retrouvent parqués dans des camps comme celui de Milles ou celui de Gurs. Alors qu'ils ont fuient leur pays et le nazisme ils se retrouvent accusés d'être des ennemis, au même titre que tous les allemands.
Max et son épouse vont devoir aller se réfugier loin de Sanary s'ils veulent rester en vie..

J'ai aimé ce roman même si au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans.
Max écrit des lettres à son Gryllon, une jeune étudiante qu'il connait depuis son séjour à Sanary.
C'est une correspondance mais nous n'avons pas la réponse de la jeune fille, nous avons juste les lettres de Max.
Au fil des lettres, nous découvrons son parcours, comme il se réfugie à Beuil avec son épouse.

Au début, le fait que ce soient des lettres mais qu'on ne voit que celles de Max et pas celles de sa correspondante m'a un peu troublé.
Mais je suis assez rapidement rentré dans ce roman, et j'ai apprécié de découvrir de nombreux peintres et sculpteurs. Je n'ai pas une grande culture générale mais je suis curieuse donc je suis allée voir plusieurs fois qui étaient les artistes dont parlaient l'auteur et ce qu'ils faisaient.
J'ai apprécié tout le coté historique de ce roman.

Un soir à Sanary change des livres habituels sur la seconde guerre mondiale.
L'auteur ne nous présente pas un juif allemand mais un allemand comme beaucoup d'autres, contre la guerre, mais il a la malchance d'être allemand et va être considéré comme un ennemi dans un pays qui l'a pourtant bien accueillit au départ.

J'ai découvert un pan de l'histoire que je ne connaissais pas, ignorant que des allemands aussi avaient été parqués dans des camps en France.

Je suis ravie d'avoir lu ce roman, je lui mets quatre étoiles.
Pas plus car ce n'est pas un coup de coeur toutefois il est très bien ficelé et j'invite tout le monde à le lire, c'est un bon ouvrage :)
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Pendant les années 30, les peintres et différents artistes sont venus de tous les pays confronter leur talent et exercer leur passion à Montparnasse. Ce que l'on connait moins, c'est lorsque ces peintres, ces auteurs, ces artistes, se sont retrouvés à Sanary-sur-Mer, et surtout pourquoi. Sous la forme d'un roman épistolaire, Michèle Kahn nous dévoile un pan de leur Histoire. Nous faisant découvrir et comprendre la difficulté de ceux qui ont fui pour se retrouver un jour traqués, chassés, à leur tour, du fait de leur nationalité, simplement parce qu'ils n'ont pas vécu à la bonne époque…
Nous sommes en 1945 à Breuil près de Sanary-sur-Mer, le critique d'art Max Hoka répond aux courriers de son Gryllon, cette étudiante qu'il a connue enfant, et de lettre en lettre il dévoile des pans de sa vie. Au début des années 30, les artistes vivent en Belgique, en Allemagne ou en Autriche, la plupart d'entre eux sont juifs. Hitler sévi déjà en Allemagne, sa politique inquiète à raison ceux qui anticipent déjà sa dramatique et funeste ascension. Alors Paris devient lieu de refuge, puis le sud de la France, avant de pouvoir s'installer ailleurs.
Tout au long de ses lettres, Max dévoile ce moment important de l'histoire de ceux qui, répertoriés comme « ressortissants d'une puissance ennemie » sont traités comme tels alors que le retour vers leurs pays d'origine signerait leur mort. le lecteur découvre l'accueil des locaux, l'entraide et la solidarité, le soutien des populations locales, malgré les risques encourus. Puis l'internement des hommes dans les camp de concentration des Milles à Aix-en-Provence, ou celui des femmes dans le camp de Gurs dans les Pyrénées, et ce voyage totalement surréaliste des hommes dans ce train qui pendant des dizaines d'heures iront de Marseille à Bayonne et retour.
L'écriture de Michèle Kahn est intéressante car elle nous permet de suivre les parcours de ces artistes, leurs pérégrinations, leurs difficultés, et la solidarité des habitants, avec une profusion de détails qui démontre une réelle connaissance de cet épisode sans pour autant noyer le lecteur. le roman épistolaire, les courriers de Max en réponse aux questions que l'on devine (puisqu'à aucun moment nous ne lirons les lettres de son Gryllon) donne un rythme à la densité des informations, décrites sous forme de souvenirs, et les rendent crédibles.
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Sait-on que le paisible village de Sanary-sur-Mer fut, en des temps dramatiques et difficiles, une capitale de l'émigration allemande, fuyant le nazisme et ses atrocités ? Que ce port de pêche reçut le surnom de « Montparnasse-sur-Mer », ou fut tout simplement assimilé à la capitale de la littérature allemande de l'exil .Le roman a pour point de départ la description des débuts de la vie artistique de Max Hohenkamer, critique d'art à Cologne, où il y fréquente le Café Monopol en compagnie d'Anton Raederscheidt, peintre .Après bien des embûches de toutes natures, des problèmes inextricables de visas, de nationalité, de statut juridique non vraiment résolus de manière claire et définitive, ce monde de l'exil, composé des célébrités de la culture allemande du moment, arrive dans le petit port varois de Sanary-sur-Mer .On y trouve Kisling, peintre d'origine polonaise, Thomas Mann, qui y passe l'été 1933 avec sa famille .Cette année là, Bertolt Brecht lui rend visite .Dans cette localité, le romancier Léon Feuchtwanger y a élu domicile .Il est l'auteur du Juif Süss, roman dont la signification a été détournée de manière éhontée par les Nazis à des fins propagandistes et antisémites .Max Ernst y séjourne également.
Tout ce monde croit être en sécurité en France, pays traditionnellement terre d'asile, accueillant aux persécutés .Pourtant, en cette année 1939, il n'en va pas de même : une décision du gouvernement, le 5 septembre 1939, indique que les réfugiés politiques doivent se faire connaître pour être rassemblés dans des lieux de détention ;Cette mesure concerne les ressortissants, réfugiés politiques d'Allemagne, d'Autriche, de Tchécoslovaquie. Pour eux, c'est le retournement, une trahison de la France qui les renvoie à leurs conditions d'ennemis, de Boches .Le roman décrit également les conditions effroyables de détention dans le camp des Milles, tristement célèbre dans ce domaine ;Dans ses correspondances, qui forment la trame d'un récit comportant beaucoup de retours en arrière explicatifs pour la compréhension de la trame historique, Max conclut, en y ajoutant une touche d'espérance qui doit, selon lui, être malgré tout victorieuse : « Tu vois, mon Gryllon, devant la beauté des paysages, la prodigalité de la nature, et l'ingéniosité de l'homme pour assurer sa subsistance, l'art abstrait ne me paraît plus être la seule voie .Il est né à une époque où s'imposait une nécessité de destruction mais, ce qui nous soude et nous soucie à présent, c'est la reconstruction . Voilà pourquoi il faut s'abreuver aux sources premières de la création. »
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Pour une fois, sur une roman adultes, une chronique très personnelle, (vous n'êtes pas obligé de la lire ;-) mais je me sens obligée de l'écrire) !

J'ai demandé ce livre juste à cause du titre, sans idée du contenu (et je l'ai commencé de même, toujours sans regarder la 4e de couv.)
Je veux dédier cette lecture à ma soeur, qui m'a fait découvrir Sanary et m'y a amené en vacances plusieurs années. Lecture découverte juste trop tard, j'aurais tant aimé en parler avec elle, évoquer les lieux que j'y retrouve et dont je n'avais plus entendu le nom depuis 50 ans.

J'ignorais totalement que Sanary avait accueilli tant d'artistes allemands très connus, qui fuyait le nazisme.
Mais je me souviens bien que c'est là que j'ai eu le désir d'apprendre la langue allemande, parce que nous croisions souvent, sur le chemin de la plage, des groupes de jeunes dont je ne comprenais pas un mot, ce qui est frustrant. J'ignorais qu'ils étaient peut-être les descendants de tant de personnalités ou sur leurs traces ! Et j'ai attendu un demi-siècle avant de me lancer enfin dans l'apprentissage de l'allemand (sans grand succès hélas !)

Un roman que j'ai bien apprécié car il m'a fait découvrir une période de l'histoire, et rencontrer beaucoup de peintres, photographes, et personnes célèbres. Je suis assez ignare en matière d'art, les noms me parlent mais c'est à peu près tout.
Et ici, on rencontre tous ces personnages, on suit leur vie, parfois même un peu trop intime, mais ça les rend plus proches.

J'ai découvert aussi ce côté ignoré, les allemands ayant fuit le nazisme, mais que les Français assimilaient malgré tout souvent aux nazis.

Un texte entre roman et témoignage historique, puisque si le narrateur, son épouse et sa correspondante sont des personnages de fiction, tous les autres ont existé, et récits et anecdotes sont véridiques.

Il est aussi question dans ce roman du sinistre camp des Milles.
J'ai passé les vingt premières années de ma vie à une douzaine de kilomètres de là, et je n'en ai entendu parler que bien plus tard, et encore juste de nom.
Il est vrai que c'est un endroit où je ne passe jamais, je ne saurais même pas y aller.
Au lycée dans les années 60 (à dix km de là !) on n'évoquait même pas cette période je crois bien (j'ai peu de souvenirs de mes cours hélas), vieille de moins de 25 ans !
C'est dans ce roman que je l'ai vraiment découvert.

Un roman que j'ai donc bien apprécié, autant par tout ce qu'il m'a apporté que par le style et la facilité de lecture.
Je trouve toujours un peu frustrant les romans épistolaires où seuls un des interlocuteurs s'exprime, on n'a jamais les réponses de l'autre.
Mais c'est peu gênant ici, les lettres étant surtout le prétexte à raconter à la fillette tout ce pan de l'histoire.
J'ai eu par contre un peu de mal avec la chronologie. Pas mal d'allers et retours dans le temps m'ont souvent un peu perdue, ayant assez peu de connaissance sur cette période (et d'autant plus que j'ai lu ce livre assez lentement, par petits morceaux, faute de temps).
Un peu de mal aussi à comprendre qui était cette fillette (ou jeune fille ?) à qui il écrivait, et le pourquoi de ces lettres. Mais ce n'est finalement pas ça l'important.

PS : je cherche sur le site du Musée Mémorial du camp des Milles, pour voir ce qui s'y passe actuellement, et je vois qu'en décembre il y avait un spectacle à partir d'un texte de Lion Feuchtwanger, un des artistes dont il est le plus question dans le roman.
Lien : http://livresjeunessejangeli..
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J'ai découvert Michèle Kahn dans un tout autre livre que j'ai beaucoup apprécié : "Shangaï-la-juive" , juste antérieur à celui-ci . Je pensais retrouver , sous une forme romancée , un pan d'histoire méconnue . Déception : récif épistolaire poussif ,dont on n'a que la moitié de la correspondance puisque les courriers de la jeune destinataire sont absents . le procédé m'est apparu totalement inefficace .Certes , Michèle Kahn a , cette fois encore , étudié soigneusement son sujet : les intellectuels allemands anti-nazi qui se trouvaient à Sanary pendant l'occupation , mais les noms s'enchaînent de manière assez indigeste et surtout , le procédé fictionnel est raté . Elle eut été mieux inspirée de proposer un essai sur le sujet . J 'ai été agacée par la répétition du surnom qu'elle donne au destinataire : " mon cher Gryllon ", " mon beau Gryllon", "mon adorable Gryllon" , mon gentil Gryllon ,qui se décline en " Mon Gryllonou", " mein Gryllchen" etc...Tout cela me semblait bien inutile et artificiel pour rendre compte du passé du camp des Milles , par exemple . Je comparerais avec la forme inadaptée , selon moi , de "Boussole" de M. Enard , qui aurait fait un bon essai et qui , selon moi , fait un mauvais roman , à l'inverse de l'essai délicieux de Charles King : " Minuit au Pera-Palace , la naissance d'Istanbul ", qui se lit comme un roman tout en étant un essai dynamique .
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La vie serait magnifique, soupirai-je, si chacun de nous réussissait à aimer même celui qui ne lui parait pas aimable. Le respecter pour ce qu'il est, accepter ses travers sans animosité. Simplement l'ignorer si ces façons ne nous conviennent pas.
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Le matin, sortis de bonne heure sur le quai, nous avons aussitôt compris et aimé ce qui attirait tant d'artistes dans ce petit port de pêche planté de palmiers. Nous avions quitté Paris gris et pluvieux, ici un doux soleil dorait Sanary comme une galette au four.
Les barques, j'ignorais encore leur nom de "pointus" semblaient poursuivre une conversation immémoriale sur l'eau d'un bleu vitrail d'église.
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Saches lui dire "Je t'aime" sans désirer qu'il te réponde "Moi aussi". Et tu verras comme la vie est belle.
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Tu vois, mon Gryllon, devant la beauté des paysages, la prodigalité de la nature, et l’ingéniosité de l’homme pour assurer sa subsistance, l’art abstrait ne me paraît plus être la seule voie .Il est né à une époque où s’imposait une nécessité de destruction mais, ce qui nous soude et nous soucie à présent, c’est la reconstruction . Voilà pourquoi il faut s’abreuver aux sources premières de la création.
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En exil, le café est le lieu où, dans les volutes de fumée, les bouffées de nostalgie redonnent vie aux foyers, aux joies, aux amis d’antan, lorsqu'on habitait le pays de son enfance.
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