Lorsque j'ai reçu il y a quelques temps ce manga de la part de Kazé et que j'ai lu le résumé, j'ai été très attirée par ce titre. Et pour le coup, je n'ai pas été déçue !
J'ai tout de suite été happée par le graphisme qui est assez dingue. Dès la planche du premier chapitre, je suis tombée amoureuse du coup de crayon, et ça ne s'est clairement pas démenti par la suite. On a notamment une juxtaposition d'images belles et poétiques avec d'autres absolument horribles, et ce décalage est terriblement puissant. Dès les premières pages, on nous détaille par exemple différentes mise à mort testées sur Gabimaru, le personnage principal, qui sont juste toutes plus horribles les unes que les autres. Et à côté de cela, certaines planches sont vraiment super belles, presque douces. L'exemple parfait, c'est les illustrations des corps de ceux qui sont allés sur cette fameuse île mystérieuse dont on parle dans le résumé, et qui ne reviennent pas en un seul morceau. À l'atrocité du démembrement se conjugue la poésie, presque le mysticisme lié à l'apparition des fleurs qui peuplent ces corps (vous comprendrez cette référence en lisant ce manga), et c'est à la fois beau et immonde. Cette confrontation perpétuelle des images donne une vraie intensité à l'ensemble de ce manga, c'est un choc visuel permanent qui ne rend que plus percutante et puissante chacune de ces pages.
Le tout est de plus porté par une structure intelligente du récit, grâce à une variation des fonds des pages, tantôt blancs, tantôt noirs, et tantôt gris. Ce procédé permet de créer une vraie temporalité tout au long de ce tome et d'imposer un vrai rythme.
Concernant l'intrigue, je ne savais pas trop où j'allais en ouvrant ce manga, mais j'ai été plongée dedans dès les premières pages. En quelques planches, le suspense est déjà à son comble et l'intérêt cultivé. On entre directement dans l'action, et on est pris dans le flot des événements jusqu'à la dernière page. Attention cependant, ce tome reste assez violent et n'est pas à placer entre de trop jeunes mains.
Petit plus : des thématiques importantes promettent d'être abordées à travers le personnage de Sagiri, la jeune femme qui accompagne notre héros dans son aventure. Celle-ci est en effet la première femme d'une longue lignée d'exécuteurs, et en subit les conséquences chaque jour, devant sans cesse prouver sa valeur. J'aime le fait qu'on intègre cet aspect dans un shônen qui a priori ne s'y prêtait pas, ça aura été la cerise sur le gâteau.
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