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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pas facile d'être une femme indépendante au Japon.
Visiblement, la norme c'est de se marier et ensuite de quitter son emploi afin de devenir mère.
Mais qu'arrive t'il à celles qui ne veulent ou ne peuvent enfanter ?
Rika fait donc partie de ces femmes qui ont du quitter leur emploi après s'être mariées, mais le bébé tardant à venir et les journées étant très longues, elle va finalement reprendre un petit boulot, car c'est tout ce qu'elle peut espérer, les postes importants étant réservés aux hommes.
J'ai beaucoup aimé suivre le quotidien de Rika, qui bien qu'occupant un emploi, n'est pas considérée comme une personne à part entière par son mari.
Celui-ci considère qu'elle ne gagne pas grand-chose et que c'est donc lui qui fait vivre le foyer et qui est donc à mème de prendre toutes les décisions relatives au couple, le choix des restaurants, des sorties, des voyages, des achats….
Le travail et l'argent gagné jouent un rôle important dans la place sociale qu'occupent les individus au Japon, et les femmes ne sont donc pas considérées comme des personnes ayant un pouvoir important au sein des familles, elles ne sont bonnes qu'à élever des enfants et à dépenser l'argent de leur mari.
Pas étonnant alors que certaines aient envie de sortir des rails et de mener une vie « hors-norme », histoire de regagner confiance en elle et de pouvoir réaliser leurs rêves.
C'est ainsi que Rika va devenir « hors la loi » et détourner l'argent de ses clients.
Plus que l'histoire d'une voleuse, ce roman est l'histoire d'une femme qui en a eu marre d'être considérée comme un être inférieur et qui a eu envie de se choisir une vie différente, faite de luxe certes, mais surtout de liberté.
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Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de Lune de papier, mon dernier coup de coeur littéraire et une lecture qui va rester longtemps dans ma mémoire dans j'ai adoré ce roman.

Dès les premières pages, on sait que le personnage central Rika, a détourné une très grosse somme d'argent dans la banque qui l'employait. Elle est en cavale et se cache dans des pensions miteuses en Thaïlande. Elle va peu à peu nous raconter son histoire et surtout comment elle en est arrivée là. En parallèle, on découvre des personnages qui l'ont connu au lycée ou à l'université et qui s'interrogent eux aussi sur Rika et sa descente aux enfers.

C'est un roman passionnant dans son ensemble. Tout d'abord, la construction qui apporte lentement les différents éléments de l'intrigue mais juste assez pour happer le lecteur et que l'on puisse sentir la tension monter.

Rika est attachante, et malgré son détournement d'argent qui peut sembler un geste complètement fou et incompréhensible, on peut facilement s'identifier à elle. Elle se sent seule, délaisser par un mari qui ne la regarde pas, qui ne lui donne pas d'amour et qui pour combler son manque de virilité a un besoin constant de l'a rabaissé. Et ensuite c'est un enchainement de petites choses qui font que le destin de Rika bascule sans retour en arrière possible.

J'ai adoré découvrir différentes facettes de la société nippone : les relations hommes-femmes que je trouve toujours très compliqués, relations ou l'on communique peu ou pas du tout. le rapport à l'argent dans le couple, ou il est important pour l'homme de gagner plus que son épouse. Cette société de surconsommation ou prendre un crédit à la consommation est tellement simple. le rapport à la beauté et au shopping et pour avoir été au Japon il y a quelques années, j'étais déjà extrêmement surprise du nombre de boutique de luxe et de la coquetterie des femmes.

C'était une première rencontre avec l'auteure, Mitsuyo Kakuta et j'ai adoré son style et sa plume. Il est certain que je lirais très vite un autre de ses romans mais une chose est sure c'est qu'elle a placé la barre très haute avec celui-ci et j'espère que je ne serai pas déçue avec les prochains.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Si l'argent est une source d'angoisse pour vous alors un conseil, ne lisez pas ce livre !
Ce fut une très bonne lecture pour moi, une lecture qui met en lumière l'emprise que l'argent a sur les gens et le rapport exigu que les personnages ont avec lui.
Lune de papier, c'est un roman polyphonique, et qui peut paraître par moment caricatural.
Tout le monde pourra se retrouver dans ce récit, car Kakuta décrit à merveille les comportements psychologiques que déploient les gens vis à vis de lui qui dévoile certains traits qui nous fondent.
De l'économie de bout de ficelle, jusqu'à l'escroquerie, de l'avare à l'escroc. 

L'ARGENT OBSÉDANT :
Il en faut beaucoup...
pour s'acheter de beaux costumes de marque qui donnent de l'élégance, qui fournissent de l'assurance, engendrent de la part d'autrui du respect.
Pour acquérir des déguisements comme une cachette, vivre dedans des vies rêvées...ces illusions.
Un billet pour se faire pardonner, ou donner un peu de bonheur. Être soulagé. Combler l'absence.
Mitsuyo Kakuta nous montre aussi la place du salaire dans le couple japonais et par extension dans le couple universel.
Le fric pour donner envie, pour plaire, pour séduire… la poudre aux yeux. 
Qui dit que ce sera facile ? 
L'argent pour se plaire à soi-même. Pour se trouver, se retrouver ? La confiance en soi. 
Se perdre finalement. 
La liberté qu'il procure à ceux qui en ont beaucoup à dépenser. La réussite professionnelle. L'échec aussi.
Ce livre parle aussi des simples dépenses alimentaires, des dépenses compulsives, de petites économies du quotidien et des grandes économies de toute une vie.
Les crédits à la consommation, cet argent que l'on voudrait mais que l'on a pas… qui rend impatient.
Le travail et ce qu'il nous coûte, et ce que l'on perd. La futilité, le dur labeur, le courage, le sacrifice et l'abnégation. 
Ce et ceux que l'on retient.
L'argent comme une grande comédie collective. Comme une illusion individuelle.
La facilité et les leurres qu'il procure dans le récit de Kakuta dans les relations amoureuses et maritales. 
Pour fuir, s'échapper du monde, se cacher, cacher sa faute… pour aller trouver 
l'ambiance éthérée que procure l'argent : un monde entier doux et aimable, qui paraît-il est si léger. 
Et si il était là, comme une source intarissable ?
L'argent : Liberté ?
Argent : Addiction … 
Jusqu'à l'erreur fatale de Rika.
L'argent comme une maladie mortelle transmise par la société de consommation, qui rend anxieux, qui rend mauvais et qui dégoûte.
Enfin le vol, le détournement, l'escroquerie, ceux qui sautent le pas, comme l'héroïne de ce roman.

Rika UMEZAWA elle même incapable de dire qui elle est, va tomber dans une spirale infernale, et va commettre un bon nombre de graves méfaits, pour gagner toujours plus en liberté.
Son rapport à l'argent est pathologique, elle se cherche en lui. Plus elle en a, plus elle a l'impression de vivre dans la réalité et ce qui devrait être la vie réelle, est pour elle une vie “ fausse”.
Elle est insaisissable, elle ne parvient jamais à savoir qui elle est. Très distante d'elle-même pendant tout le récit. Qui est Rika ?
C'est un personnage qui m'a fait de la peine pendant tout le récit, où le pathos n'est jamais envisagé par l'autrice. 
Kakuta a façonné un personnage vraiment peu ordinaire, un personnage froid, distant, glacial qui sans en avoir conscience veut aller vers la lumière, la chaleur, elle suit instinctivement la petite lueur comme un papillon de nuit. 
C'est ce qui est très intéressant dans ce roman entre autres.
Cette Rika qui n'arrive pas à se saisir, et à se ressaisir, sa descente aux enfers, vertigineuse.
Ces actes qu'elle va anticiper, cette grande escroquerie qu'elle va organiser, sans jamais se sentir concernée.
Qu'est-ce que toute cette fortune a enlevé ou a donné à Rika ?

J'ai hâte de lire la cigale du huitième jour qui est dans ma Pal depuis quelques mois. J'ai eu l'opportunité d'emprunter Lune de papier à la médiathèque, voilà pourquoi il est passé avant lui.

“C'est ça avoir commis un crime, en vint-elle à penser. Cela ne libérait pas mais enfermait dans un lieu bien plus exigu que soi-même.”
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Rika, la quarantaine, employée de banque, mariée, est en cavale. La raison ? Elle a détourné cent millions de yens.

Ce roman de Mitsuyo Kakuta, que je découvre, n'est toutefois pas le récit d'une cavale. C'est celui d'un engrenage, un enchaînement d'événements culminant en un passage à l'acte, le détournement d'argent. La mise en place est subtile. Plusieurs personnages ayant des rapports conflictuels à l'argent gravitent autour de Rika et appuient davantage le propos de l'autrice.

Entre une accro au shopping qui fait achat compulsif sur achat compulsif, le sentiment fugace d'apaisement que dépenser de l'argent procure, un mari qui ne supporte pas que sa femme gagne plus que lui, une épouse provenant d'une famille aisée qui reproche à son mari de ne pas gagner assez, la facilité de contracter un crédit, une femme qui traque les promotions et est économe à l'excès, etc. la critique est acide.

« Lune de papier » est une réflexion poussée sur la société capitaliste, le rapport qu'on entretient à l'argent, le pouvoir qu'il confère et la manière dont il empoisonne nos relations. Les sommes dépensées et détournées, ce monde de luxe ou tout n'est qu'apparences, donnent le tournis. Un roman coup de poing dont on lit une bonne partie en ayant l'impression de flotter hors de la réalité.
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Dans ce roman, nous suivons principalement Rika, une jeune femme qui tente de se sentir mieux dans son mariage. Son mari ne lui parle presque pas, la rabaisse constamment lorsqu'il s'agit d'argent et ne lui apporte aucun bonheur conjugal. Elle décide de commencer à travailler au sein d'une banque afin d'obtenir son indépendance financière et rencontre peu après un jeune homme dont elle tombe amoureuse. Afin de s'évader d'un quotidien qu'elle déteste, elle commence à détourner de l'argent auprès de la banque qui l'emploie, mais cela devient très rapidement une addiction…

J'ai beaucoup aimé le côté polyphonique de ce roman ! Nous suivons beaucoup de personnages qui ont, un jour, rencontré Rika au cours de sa vie. Grâce à ces points de vue, nous nous rendons compte que l'endettement est très répandu au Japon et que de nombreuses femmes utilisent le shopping comme une thérapie pour oublier leurs problèmes. J'ai également beaucoup aimé le style de cette autrice que j'ai trouvé très fluide et agréable à lire.


Merci aux éditions Actes Sud de m'avoir permis de découvrir ce roman !



4,5/5
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Après des études dans un lycée privée, Rika est née dans une famille aisée ; elle entre sur le marché du travail ; elle deviendra conseillère financière dans une banque ; sa clientèle sera principalement composée de personnes âgées chez qui elle se rend pour vendre des produits financiers. Mariée, elle essaie également de se conformer à ce qu'elle conçoit du bonheur conjugal, à adapter ses gestes et paroles à ce qui convient.

Puis, un jour, tout bascule. Tout prend une autre direction. Elle découvre que la confiance, dont elle jouit auprès des gens de sa clientèle, lui permet de déjouer, sans malice, les obligations qu'impose le marché des prêts et placements. Elle déplace des fonds du placement d'un particulier afin de régler à court terme une dette ; toutefois, elle remet le montant emprunté quelques semaines plus tard sans que rien n'y paraisse.

Dès lors, sans malice, sans mauvaise intention, Rika mesure la souplesse financière que lui accordent les fonctions qu'elle exerce. Qui plus est, elle fait la rencontre d'un jeune homme avec qui elle se lie, d'abord d'amitié, puis devient son amant. Pour couvrir les dépenses excentriques qu'elle s'accorde, elle doit de plus en plus détourner des fonds et imaginer des stratégies pour masquer le tout. En parallèle à sa vie, parfois trépidante, le lecteur découvre d'autres volets de la vie de Rika par le biais de personnages l'ayant côtoyée. Ces jeunes femmes l'ont connue principalement au lycée et, certaines, sont restées en lien avec elle.

Puis, un jour, tout bascule à nouveau. Rika doit quitter le Japon et s'enfuir. L'accumulation de ses dettes, ses déboires amoureux, ses malversations l'ont conduite à un cul de sac. On la retrouve en Thaïlande. Et pourtant… « elle comprenait enfin que tout ce qui lui était arrivé, toutes les petites choses comme le train dans lequel elle était montée un jour, la couleur des vêtements qu'elle portait, et non seulement ses études, ou son mariage, avaient fait d'elle ce qu'elle était. Que son « je » n'était pas une partie à l'intérieur d'elle-même, mais l'ensemble de ce qu'elle était, englobait le bon et le mauvais, l'ordre et le désordre, allait de l'enfant innocente qu'elle avait été à celle qui avait tranquillement multiplié d'incroyables malversations. » (313-314)
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