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EAN : 9782742799480
211 pages
Actes Sud (12/08/2011)
4.8/5   5 notes
Résumé :
Ecrit au Xe siècle, le Traité de soufisme de Kalâbâdhî est l’un des plus anciens. Eminente autorité spirituelle, l’auteur jette un pont entre l’orthodoxie et la mystique, devenues inconciliables après la condamnation et l’exécution de Hallâj à Bagdad. Il articule les sentences des premiers Maîtres du grand âge (Junayd, Dhû-l-Nûn Misrî, Râbi‘a, Bistâmî, Nûrî, Chiblî…) aux versets coraniques et aux dits de la Tradition. Bien plus que biographe ou compilateur, l’auteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Né au début du dixième siècle de notre ère à Bukhâra, dans l'actuel Ouzbékistan, ce juriste hanafî (et donc une autorité "orthodoxe" reconnue) remplira une mission salutaire : celle de "légitimation juridique" du tassawûf (ou soufisme), c'est-à-dire la voie initiatique de la religion islamique.

C'est que la récente Passion de Hallâj - que Kalâbâdhî cite à profusion, sans le nommer -, toujours fraiche, a déclenché un débat capital : les "docteurs de la Loi" (exotérique) se demandaient, après ne pas avoir compris les exclamations bucoliques du supplicié de Baghdâd qu'ils supposèrent "hérétiques", si le tassawûf était, réellement, une branche légitime de l'Islâm ou, au contraire, une épine qu'il fallait écarter dans l'urgence pour préserver la pureté cristalline de la religion.

Dans ce contexte, les soufis, qui comptaient parmi eux d'éminents juristes ou spécialistes du hadîth, vont répondre, et Kalâbâdhî et d'autres (citons al-Muḥāsibī, Abū Naṣr al-Sarrāj, ...) composeront traités et épîtres pour prouver la légitimité du soufisme d'un point de vue islamique ; Kalâbâdhî dans cet ouvrage particulier essaimerai, en 75 courts chapitres, abordant la profession de foi (aqida, sur l'Essence divine, Ses attributs et Noms, ...) l'exemple prophétique ou celui des compagnons, les discussions sur des thèmes soufis précis (fânâ et baqâ - extinction et pérennisation -, le contentieux du samâ' - audition spirituelle, ...), autant de preuves pour démontrer que non seulement le tassawûf n'est pas à la périphérie de l'Islâm, mais qu'il est son coeur même.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La connaissance de l'Unité (tawhîd) est basée sur sept éléments fondamentaux : isoler l'éternité de la temporalité, affirmer que la transcendance de l’Éternel Le met hors d'atteinte de l'être temporel (muhdath = « produit » et « contingent »), renoncer à la thèse de l'équivalence des appellatifs divins (nu'û), rejeter toute notion de motif en ce qui concerne Sa Souveraineté, proclamer que l'Être divin est trop haut pour que l'être temporel ait le pouvoir d'agir sur Lui et de Le modifier, nier de Lui, en vertu de Sa transcendance, toute discrimination et toute réflexion, repousser, en vertu de Sa sainteté, toute analogie.

Muhammad Ibn Mûsâ Wâsitî a dit : « La connaissance de l'Unité se résume en ceci : tout ce qui est à la portée du langage ou tout ce que l'expression discursive (bayân) peut indiquer, sur la grandeur de Dieu, sur le « dépouillement », ou sur l'« esseulement », tout cela, dis-je, est causé (ma'lûl), et la Réalité divine est bien au-delà. » Ce qui signifie que tout cela vient de tes attributs et de tes qualités, contingents et causés tout comme toi, alors que la réalité de l'Être divin est Sa qualification par Lui-même.

Un soufi éminent (Hallâj) a défini ainsi la connaissance de l'Unité : « C'est que tu sois rendu esseulé en étant unifié, et que l'Être divin fasse que tu n'aies pas conscience de toi même. »

D'après Fâris : « Il n'y a pas de véritable connaissance de l'Unité, tant qu'il te reste à te dépouiller de quelque chose : celui qui atteste de l'Unité de Dieu par la parole n'est pas conscient d'être seul avec Lui dans l'intime de son être, et celui qui atteste l'Unité de Dieu par un état intérieur (n')est soustrait alors (qu')aux paroles ; mais quand il y a la vue de l'Être divin, Il fait qu'il n'y ait de conscience que de ce qui est à Lui. Ainsi donc, la connaissance de l'Unité est impossible par le moyen de la parole ou de l'état intérieur ! »

Un soufi a dit : « La connaissance de l'Unité c'est que tu te quittes toi-même entièrement, à condition de t'être acquitté de ce dont tu t'es coupé. Cela signifie que tu dois dépenser tous tes efforts à accomplir ce que Dieu exige de toi, et ensuite te délivrer de la considération que tu as fait ton devoir ; la connaissance de l'Unité mettra fin à tous tes attributs, sans retour pour aucun d'eux, qui a lors te couperait de Lui. »

Selon Chîblî : « Le serviteur ne réalise véritablement la connaissance de l'Unité que s'il se fuit lui-même avec aversion, quand l'Être divin Se manifeste à lui. » (pp. 149-150)
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