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Critique de Marti94


Avec "Les Parapluies d'Érik Satie" Stéphanie Kalfon fait un portrait troublant mais réussi du pianiste d'exception. Car il est délicat de faire le tour de sa personnalité : il se cache, il résiste, fait des blagues, vous tourne le dos et rentre toujours à Arcueil s'enfermer dans son gourbi où personne n'est admis.
Avec ce premier roman, la réalisatrice et scénariste rend un bel hommage à Satie qui est un musicien incontournable pour moi.

Déjà solitaire dans son enfance à Honfleur, la perte de sa mère ne cesse pas de résonner dans sa tête. Les phrases en anglais nous rappellent d'ailleurs qu'elle était écossaise. Les notes deviendront sa respiration même si sa formation de pianiste a été compliquée car son refus des règles lui ont valu l'incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire.

Satie changera de siècle dans la douleur car c'est un homme qui n'arrive pas à se faire à son époque même si c'est la belle époque.
Au début du 20ème siècle, Erik Satie a la trentaine. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l'auberge du Chat Noir où il a joué de nombreux soirs, pour une chambre de banlieue à Arcueil, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques. Il boit autant, ou plus, qu'il compose. Observateur critique de ses contemporains, l'homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste qui condamne l'absence d'originalité de la société musicale de l'époque. Il faut rappeler qu'il est l'inventeur de la musique d'ameublement, une musique créée pour faire partie des bruits ambiants et qui en tient compte.

Ami de Debussy, Cocteau, Man Ray, le portrait proposé par Stéphanie Kalfon est pourtant celui d'un solitaire triste, paranoïaque et alcoolique. Dommage qu'il soit si noir. Mais malgré cela j'ai aimé le ton et cette façon intéressante de raconter la vie de ce grand musicien, en la ponctuant des formules originales dont il était le créateur.

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