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EAN : 9782251720012
108 pages
Les Belles Lettres (11/05/2005)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Depuis près de deux mille ans, les Indiens lisent Kalidasa, jouent son théâtre, écoutent et récitent ses poèmes.

Esprit universel à la manière des hommes de la Renaissance, Kalidasa (dont une tradition nous dit seulement qu'il serait mort en 522 à Ceylan) fut aussi un amoureux de la femme, qu'il célèbre en des vers d'un érotisme intemporel, avec un génie qui éclate dans le texte donné ici dans une traduction inédite.

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Il aperçut enfin le visage si dioux et si lumineux de son aimée. Leurs yeux assoiffés l'un de l'autre se rencontrèrent un instant, une seconde brève où les mondes tournoyèrent et se détachèrent. La Montagne prit la main de la fille et la plaça dans celle du grand dieu. La main de Parvati trembla, les doigts de Shiva s'enflammèrent. L'un derrière l'autre, ils tournèrent autour du feu sacré, comme le jour et la nuit se suivent et tournent autour de l'axe de la terre. Sur les instructions du prêtre, ils jetèrent des offrandes dans le feu, si proches l'un de l'autre qu'ils n'osaient pas ouvrir les yeux, et la fumée qui montaient vers elle en volutes bleues dessinait comme des bijioux en torsades à ses oreilles. "Le feu a été témoin de votre mariage, dit le prêtre à Parvati. Shiva est ton époux à présent, et tu es sa compagne dans le dharma." Comme le veut la tradition, le grand dieu, levant les yeux, montra à sa femme l'étoile polaire, symbole de stabilité, et lui demanda si elle l'avait vue. On entendit à peine le oui rituel murmuré par la jeune femme.
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Mythe fondamental de la cosmogonie hindoue, conte initiatique retraçant les épreuves de l'âme en marchant vers elle-même, le Kumarasambhava est tout cela mais bie, autre chose encore. En effet nous avons là sans doute la plus grande oeuvre du sanskrit classique. (...)
L'un des critères du genre, c'est que ses personnages principaux doivent être des dieux, des héros ou des descendants de famille royale. Mais le génie de Kalidasa est de leur conserver leur caractère merveilleux, étrange, sublime, et de leur donner des passions humaines. Toutefois, à la différence des personnages d'Homère, ces dieux ou ces demi_dieux ne perdent nullement leur divinité du fait d'être amenés sur notre plan d'expérience, (...). Ce sont en même temps des forces cosmiques et des créatures terrestres. Leurs attributs traditionnels et symboliques sont présents mais transformés par le poète en éléments romantiques qui font partie du charme de leur personnalité ou indiquent un certain état psychologique.
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C'est cela , dit Sri Aurobindo, qui explique l'attraction que le peuple indien a toujours ressentie pour Kalidasa : "Après avoir lu un de ses poèmes, le monde, la vie et ce qui nous entoure, hommes, animaux, choses animées, devient soudainement plus beau et nous est plus cher qu'auparavant...Le nuage vain et la montagne inerte ne sont plus vides ou inconscientes, ils sont devenus des amis intelligents qui parlent à notre âme. Nos propres pensées, nos sentiments et nos passions nous apparaissent dans une autre lumière, ils ont reçu la sanction de la beauté. alors à travers le délice, le sens de la vie et de l'amour que nous percevons dans toute belle chose, nous atteignons l'Esprit puissant par derrière, que nous reconnaissons non plus comme un objet de connaissance ou d'adoration mais comme notre amant."
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L'amour de Parvati est une passion très sensuelle, mais le fait qu'il ait pour objet Shiva, l'être éternel, lui donne un charme étrange qui participe du corps et de l'esprit. Ainsi, par exemple, les attributs bien connus de Shiva, sa gorge bleue, son croissant de lune, son troisième oeil, qui font partie d'un langage symbolique et appartiennent au discours mythologqiue ou religieux, sont évoqués ici comme des objets sensuels que Parvati désire voir, toucher, caresser. (...), nous ne sommes pas loin ici du stade ultérieur dans le développement de la culture indienne, quand la relation entre l'âme humaine et le dieu suprême sera vue et ressentie comme la passion d'une femme pour son amant. Dans cette approche appelée bhakti, l'amour sera le levier principal de la quête spirituelle.
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Ces êtres célestes ne nous sont pas étrangers, ils pourraient être nos frères, mais des frères qui appartiennent à un monde plus raffiné, plus conscient, plus harmonieux que le nôtre, un monde où même la tristesse est charmante.
Car l'univers de Kalidasa est un paradis de beauté. Un paradis qui n'appartient ni à ce monde ni à l'autre : tous les dieux , les hommes, les animaux, les montagnes et vallées qui y vivent sont les créatures du poète. A toutes, il prête grâce, élégance, bonté. Dans ce monde d'innocence, tout est purifié par la beauté. Même les griffes du lion tachées du sang de l'éléphant sont charmants. Même les rochers et les fleurs sont des êtres conscients et amicaux. Même la souffrance perd son goût amer et se fait extase délicieuse.
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