J'allais à reculons pour lire de la littérature nordique et je dois bien dire qu'au fil des années cette tendance s'est bien inversé, je pense avoir trouvé certains de mes auteurs nordiques préférés.
J'ai beaucoup aimé hiver et été de l'auteur que j'ai lu aux saisons concerné, je voulais en faire de même avec automne mais j'avoue ne pas avoir pu la caser sur ce créneau, je l'ai donc sorti avec un peu de retard.
J'aime toujours autant la plume de l'auteur et suivre ces personnages dont Malin qui de débat toujours contre son problème d'alcoolisme.
Côté cadre nous sommes ici sur l'enquête d'un propriétaire d'un château qui est retrouvé mort dans les douves de celui-ci. Après le début de l'enquête, le nouveau propriétaire est un jeune plutôt imbu de sa personne mais il est riche.
Il enchaine les relations sans lendemain avec des jeunes filles qu'il paye dans la plupart des cas et les descendants des anciens propriétaires du château ne le voit pas d'un très bon oeil.
Je lirai printemps je l'espère à la saison adéquate en tout cas avec toujours autant de plaisir je l'espère.
Malin Fors, rattrapée par ses démons, sombre dans l'alcoolisme et touche le fonds...Son esprit embrumé, son état de santé général ne lui permettent plus d'entendre les avec clarté les voix des victimes décédées...
Dans cette troisième saison, l'enquête semble secondaire et servir de fonds pour éclairer la figure de notre enquêtrice.
C'est incompréhensible mais à chaque saison je me laisse tenter alors que depuis le premier, Hiver, je ne suis pas convaincue.
Cette fois encore, je suis plutôt déçue. Par l'histoire d'abord qui prend un temps fou à se mettre en place. Je sais que la lenteur est une caractéristique des polars nordiques mais là c'est trop! Une centaine de pages pour planter le décor, c'est long. D'autant qu'on s'y perd entre présent et passé et qu'on a droit en prime aux pensées de l'assassin, de la future victime et de tous les collègues de Malin.
Une Malin d'ailleurs exaspérante au-delà du possible! Elle boit, se dispute avec son mari, est incapable d'avoir des rapports normaux avec sa fille. Un comportement horripilant donc qui m'a donné envie de lui mettre des baffes. Pourquoi gâche-t-elle tout? Pourquoi fuit-elle le bonheur? Pourquoi boit-elle de plus en plus? Mons KALLENTOFT lâche quelques indices et j'ai préssenti un drame familial mais il serait temps qu'il en dise plus pour qu'au moins on trouve des excuses à ce comportement auto-destructeur.
Autre point qui ne m'a pas emballée: la voix des morts. Autant cela ne m'a pas dérangée dans les précédents volumes, autant cette fois je n'ai pas apprécié les tentatives d'explications de l'auteur. Jusqu'à présent ces voix s'expliquaient tout simplement par l'évidence d'une vie après la mort, or dans ce livre, KALLENTOFT suggère que c'est Malin qui entend ces voix. Selon moi, c'est inutile et ça enlève même toute l'originalité des deux premiers tomes.
Malgré tout, je veux connaitre le fin mot de l'histoire de Malin, savoir si elle va résoudre ses problèmes de boisson, si elle va réussir à communiquer avec ses parents et aussi si elle va enfin résoudre cette histoire de viol qui la suit depuis Hiver sans qu'elle puisse l'oublier.
Printemps promet donc d'être riche en révélations et, bien sûr, encore une fois, je vais me laisser tenter...quitte à râler après.
Départ pour Linköping,
Cinquième ville de Suède, à mi chemin entre Stockholm et Göteborg avec sa cathédrale (une des principales du pays), son université et ses centres de recherches (en particulier celui sur la sécurité des transports). Ville industrielle et centre de l'industrie aéronautique suédoise, grâce à l'usine Saab.
On cherche le château de Skogså ?
Juste né dans l'imagination de Mons Kallentoft, avec "La brume enveloppe le château de Skogså, des feuilles flottent sur l'eau noire des douves. Parmi elles, un corps poignardé ...."
L'actualité nous est rappelée, pas vraiment très drôle.
1969, l'époque où la réalité de l'enfant "ne va jamais au delà de ce qui le touche directement. Il ne sait rien de ce qui se passe là où la matière orange et le napalm s'abattent sur les forêts, où les gens terrifiés se pressent dans des trous creusés sous les champs, où ils attendant que le gel brûlant s'infiltre dans la terre et les dévore lentement".
Aujourd'hui ce ne sont pas les mêmes maux mais c'est la même horreur !
Nous voici donc au plein milieu de l'automne suédois et il est bien triste, humide, sombre, poisseux .....
L'enquête est interminable, comme la saison.
Le style de l'auteur est un peu déconcertant. Les morts, les cadavres parlent, ressentent des choses et nous font partager leurs sentiments.
Imaginez se sentir dans le ventre de sa mère quand on est plongé dans les douves du château, ressentir même le bien être de la naissance, sentir le vent passer à travers des trous de son corps.
Il faut accepter d'être entraîné dans des mondes parallèles où l'intuition prend la forme des voix mystérieuses des disparus. Ils nous révèlent leurs versions des faits et leurs aventures.
La mort est présente comme un passage étrange vers autre chose, ce passage est étroit, semé d'embûches et il essaie de nous guider.
Nous faisons un petit bout de chemin ensemble.
Nous partons dans tous les sens, comme l'équipe d'enquêteurs.
Beaucoup de protagonistes pas vraiment sympathiques.
L'équipe prend corps et fait corps face à l'adversité.
Les problèmes des uns et des autres, les rendent plutôt sympathiques et attachants.
Malin Fors est en lutte contre ses propres démons entre secret de famille, difficultés à exister en couple, à construire sa famille, et l'éternelle présence de son ennemi Number one !
Je suis prête pour aller affronter la dernière saison de l'année, "Printemps", la saison de l'éternel recommencement pourquoi pas !
Le nouveau propriétaire du château de Skogså, Jerry Petersson, richissime avocat est retrouvé poignardé, flottant dans les douves. Cet opportuniste semble collectionner bien des ennemis dont beaucoup souhaitaient sa mort ! Malin Fors, l'enquêtrice d'habitude si intuitive a bien du mal à se concentrer sur cette nouvelle enquête, elle est en pleine dépression. Sa tentative de vie commune avec son ex-mari est un échec et du coup ses failles deviennent béantes. Imbibée par l'alcool et empêtrée dans des soucis familiaux présents et passés, l'automne et ses pluies incessantes ne suffisent pas à nettoyer l'âme. Comme dans les précédents opus, l'auteur à l'art de faire parler les morts, ce qui permet de mieux connaître la victime pour mieux appréhender l'histoire. Mais cela ne suffit pas pour donner un réel punch à cette enquête que j'ai trouvé particulièrement confuse et ennuyeuse. Quand au personnage de Malin, il est on ne peut plus caricatural, donc bien décevant. Bref l'ambiance automnale fort bien rendue et l'intérêt de l'auteur pour la vie sociale des suédois ne suffisent pas à faire de ce roman un bon crû comme l'était le tout premier opus « Hiver », dommage !
Le mal s'abat comme un déluge, se dit Malin. Comme une impitoyable tempête d'automne. Comme une coulée de boue qui dévale une montagne et ravage tout sur son passage. Un déluge de mort et de violence qui éteint toute vie sur son chemin et laisse un désert derrière lui, où nous, les survivants, nous nous dévorons afin de survivre entre les tas de cendres.
Nous autres, les humains, sommes comme des chiens. Profondément seuls au milieu de la foule. Mais notre peur est plus grande que la leur, car nous savons que la douleur a une histoire, nous savons la reconnaître et l'appréhender.
Ils pensent déjà aux saloperies qu'ils vont mettre en une, les journalistes. Une histoire sordide qui ferait un malheur, parce qu'elle répondrait à ce besoin qu'ont les gens de se confronter à la mort et à la violence, bien confortablement installés dans leur canapé.
Jan l'avait laissée voir Tove. Elles avaient pris un café à Tomby, puis elles avaient été chez H&M. Au café Malin lui avait demandé pardon pour s'être emportée. Elle lui avait annoncé qu'elle allait se faire aider.
"Et tu dois vraiment partir si longtemps ?
- ça aurait pu être bien pire, tu sais."
Malin avait voulu pleurer. Tove, elle, semblait s'être aguerrie. Mais peut-être pas autant que ça, au fond.
Je suis enfermé dedans. Dans ce sac noir et froid.
Je flotte, libre, dans les airs
Roger-Jon Ellory : " **** le silence"