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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

C'est décidément une belle découverte que cet écrivain qui, avant d'écrire sur sa mère, avait écrit sur son père. Comme dans Une étoile aux cheveux noirs, rien de bien original, mais, sur quelques trames de base, combien de vies sont-elles réellement originales?

C'est donc l'histoire de son père, orphelin miséreux élevé par personne (son père est mort à la guerre de 14), soldat de la guerre de 40, émigré en France pour les travaux les plus pénibles, où il est rejoint par sa famille, étranger aux mots, étranger à la langue, étranger au pays qui l'héberge, étranger à ses enfants. Un homme dont on peut dire qu'il avait tiré la mauvaise carte, qu'il était mené par son destin, et qui a, au moins, fait trois choix dans sa vie: partir, vivre cependant avec sa famille, et retourner se faire enterrer au pays.

Au-delà du récit d'une existence, dont le premier mérite est de ne pas être du tout hagiographique, c'est aussi une réflexion sur l'exil, sur la barrière qui se dresse forcément avec la génération suivante, dans une langue sobre et belle, alliant le respect de la sincérité .
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Bref récit sur la vie de ce père venu d'Algérie au moment de la guerre. Documentaire intéressant sur le sort des immigrés autrefois et maintenant.Comment les espoirs et les rêves se transforment en silence et incompréhension. La 4ème de couverture est juste " Sans enjoliver ni noircir , Avec tes mains dit l'absence de mots communs entre deux générations, les regrets et les rendez-vous manqués."
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Il s'appelle Abd el-Kader. Il est né aux alentours de 1917 en Algérie. Son fils raconte sa trajectoire de vie, depuis la seconde guerre mondiale dans laquelle il a été impliqué comme soldat sur le sol français jusqu'aux années de reconstruction après la guerre. Un parcours d'immigré participant ici ou là de grands chantiers, tels des barrages. Une vie de labeur incessant, aux côtés d'une famille nombreuse, où les mains servent à édifier, à construire l'oeuvre de toute une vie.

Voici un bel hommage, tout en sobriété, rendu par un fils à son père. Les mains de ce dernier ont joué un rôle majeur au long de sa vie : il a multiplié les emplois qui nécessitaient une dextérité manuelle et physique, des emplois pour lesquels il était souvent exploité.

Ce court témoignage (100 pages environ) qui se déploie de 1932 à aujourd'hui nous retrace l'histoire de cet homme et de sa famille, avec en toile de fond, l'Histoire. Sont évoquées les relations entre la France et l'Algérie, la situation difficile des immigrés algériens en France. Les chapitres sont séparés d'un intervalle de 10 ans.

L'auteur dresse un portrait touchant de son père qu'il présente dans toutes ses facettes, les meilleures comme les moins bonnes. Il nous parle de l'analphabétisme de son père en mots simples, en revalorisant ses capacités :
« « Travail, famille, patrie », la devise du Maréchal avait laissé des traces dans les mentalités. C'était encore le temps du travail souverain, la reconnaissance passait d'abord par le fait de manier la truelle, la pelle ou la bêche. Si tu maniais mal la langue de France, et que, contrairement aux autres, tu ne savais pas lire le journal, tu pouvais au moins, grâce à tes bras, te rallier à la valeur commune, te soumettant de bonne grâce à cette vertu collective » (p. 49).
Mais en même temps, l'auteur reste réaliste et donne son sentiment sur cette situation d'analphabétisme :
« C'est triste une main d'homme qui n'a jamais tenu un livre entre ses doigts » (p. 71).

Ahmed Kalouaz célèbre les mains de son père à sa façon, des mains qui sont capables de dire bien plus que des mots, bien plus justement. Il fait l'apologie du geste :
« Même si ce sont aujourd'hui les miens, tous ces gestes t'appartiennent. Ce que tu n'as pas su dire en paroles s'est imprimé dans mes yeux, et je reproduis ces gestes à mon tour. Ce sont comme des mots qui reviennent, ce langage des mains, celui que tu as pratiqué jusqu'à l'épuisement » (p. 87).

Mais l'auteur n'hésite pas à aborder les facettes plus troubles de la personnalité de son père, par exemple, son antisémitisme ou encore sa difficulté à témoigner de son affection à ses proches.

Un portrait sobre, tout en nuance, humain, un bel hommage d'un fils pour l'existence de son père, une histoire qui a croisé la grande Histoire.
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"Avec tes mains" est construit sous forme de lettres à son père Abd-el-Kader, né en 1917 dont il raconte le destin en quelques chapitres qui portent des dates : 1932, 1942, etc. pour finir à sa mort, en 2002. A travers ce père, c'est tout un pan de l'histoire des relations entre la France et l'Algérie qu'il retrace, la participation des Algériens à la seconde guerre, l'immigration, le mépris et la peur qu'ils rencontrent en France dans les années 60. Mais c'est aussi un chant d'amour à ce père, avec lequel la relation a été difficile, faite souvent d'incompréhension et d'affection maladroite.

Lien : https://dautresviesquelamien..
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J'ai aimé lire ce portrait écrit dans un style lumineux et intelligent.
Un magnifique hommage à ce père que la vie a ballotté, utilisé, usé.
En refermant le livre je ressens de la tristesse et beaucoup de respect.
(lu 2013)
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Lettre destinée à un père aujourd'hui décédé, ce récit raconte l'histoire du père de l'auteur mais aussi celle des immigrés Algériens venus en France pour y trouver du travail. C'est avec simplicité qu'Ahmed Kalouaz retrace la jeunesse de son père au pays (qu'il a en partie imaginée puisqu'il n'avait pas toutes les cartes en mains pour connaître toute l'enfance de son père) puis son arrivée en France, son séjour à Lyon, son travail à la seule force de ses mains, ses difficultés à apprendre la langue et son absence auprès de ses enfants.

Un récit touchant, des paroles chargées de sens, des lignes fortes dans lesquelles on ressent beaucoup de douleur et de regrets mais aussi d'amour et d'admiration.
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J'ai lu ce livre pour mes cours et à vrai dire, j'ai eu beaucoup de mal.
J'ai trouvé le début très long et répétitif, et je me suis beaucoup ennuyée et forcée à le lire. A partir du milieu ou un peu plus du livre, là, j'ai vraiment accroché.
Mais je pense qu'il vaut le coup d'être lu.
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