Ar foeter-bro
La fugue bretonne est un recueil de plus de cinquante étapes rédigé par un poète flâneur qui se laisse porter par ses pas et son cœur.
Il en résulte une poésie très sensorielle où le nom de chaque ville ou village traversé devient le titre d’une courte nouvelle.
Les pas du barde résonnent sur le granit des pierres, s’enfoncent dans les herbes humides et crissent sur le sable des grèves. C’est une poésie côtière qui se nourrit d’embruns et d’oyats, une poésie des champs qui débouche derrière les talus ou les menhirs.
« A l’école des talus ou à l’école des renards, toute caillasse devient campagne. Eclat de roche, galet moussu, silex ignoré par les tâches nobles, qui seront là, discrètement nichés, retenant la terre fugitive pour les siècles à venir. »
C’est une poésie de rencontres ; la femme, l’homme croisés se délestent de deux mots, parfois trois puis continuent leur chemin, discrets et modestes.
« Ces paroles énoncées, l’homme aux chiens s’éloigne sur la lande, avant de me lancer de loin un signe de la main. Je reste assis sur un rocher, un œil sur les chevaux, une main sur l’épaule du monde. Les falaises ruissellent sous le flux, pendant que je cherche avec qui partager cet amour. »
Sa poésie est une caresse pour « les rochers galbés » et la jeune fille qui parfois l’accompagne.
« Quand début mai soufflera sur ton visage, tu te souviendras de tout cela. D’ici là, je ferai provision d’autres paroles dans ta langue. Jamais très loin de moi, il y a ce feu entretenu, ces oiseaux voyageurs allant vers toi, un poème au creux des ailes. »
Sa poésie est un baiser oublié sur les sentiers qui se referment derrière lui.
Sa poésie est instantanée et au bout des mots annonce un ciel changeant ou un cri d’oiseau.
Sa poésie affleure et ne s’attarde jamais en chemin.
Sa poésie est toute en couleurs « mates et sourdes ».
Ahmed Kalouaz n’est pas breton, mais la Bretagne est un pays où il se sent bien. Dans la fugue bretonne, il se lie avec toutes les Bretagnes : la Bretagne maritime et champêtre, la Bretagne des pardons et des légendes, des saints et des pierres, de la bruine et du souffle, des oiseaux et des silences.
Sa poésie est à boire directement au goulot de sa prose.
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à lire, à petit pas...à savourer... à partager..; à relire...poésie...personnages... voyage intérieur...Bretagne
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En ce matin nouveau, il est au bout d’un temps où l’on rêve encore parfois de s’éveiller sur une bouche douce. D’attendre le miracle toute une nuit, avant de suivre du regard, aux cils de l’aurore, une étoile qui s’éloigne.
Dans l'abbaye ce matin d'octobre,aucun visiteur n'est venu troubler nos retrouvailles.T'aimer,c'est me laisser mourir pendant tes mois d'absence;t'aimer,c'est ce feu transporté à chaque point du jour,en chaque point des saisons.
Quelqu'un marche vers la Pointe à marée basse,quelqu'un chemine que je ne connais pas. Le sable et l'eau l'accompagnent,le vent aussi,voyageur singulier.
Sylvie Gracia - Collection doado des éditions du Rouergue .Sylvie Gracia vous présente la collection doado des éditions du Rouergue. http://www.mollat.com/recherche/editeur/Editions%20du%20Rouergue.html Guillaume Guéraud "Cité Nique-le-Ciel" http://www.mollat.com/livres/gueraud-guillaume-cite-nique-ciel-9782841568444.html Frédérique Niobey "Sur le toit" http://www.mollat.com/livres/niobey-frederique-sur-toit-9782812605833.html Alex Cousseau "Les trois vies d'Antoine Anarchis" http://www.mollat.com/livres/cousseau-alex-les-trois-vies-antoine-anacharsis-9782812604355.html Stéphane Servant "Le coeur des louves" http://www.mollat.com/livres/servant-stephane-coeur-des-louves-9782812605581.html Ahmed Kalouaz "Je préfère qu'ils me croient mort" http://www.mollat.com/livres/kalouaz-ahmed-prefere-ils-croient-mort-9782812601958.html Sylvie Deshors "Fugueuses" http://www.mollat.com/livres/deshors-sylvie-Fugueuses-9782812605840.html Notes de Musique : 09 Búsqueda exploratoria #007 - Rue Laide Coupe - Free Music Archive
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