Nous suivons l'histoire de Sarah, une jeune fille juive de 14 ans, durant l'occupation de la France par l'Allemagne de 1940 à 1944.
Sarah vivait à Grenoble avec son petit frère et ses parents jusqu'à ce que l'armée nazie pénètre dans la ville. La situation devenant tendue, ses parents envoyèrent son petit frère Siméon se réfugier chez de la famille à Lyon et partirent près de la frontière Suisse pour secourir d'autres enfants juifs, après avoir confié leur fille à une jeune femme, Maryvonne, chargée de l'emmener à Dieulefit, dans la Drôme, à l'école de Beauvallon, qui est devenue un refuge pour les enfants en danger en plus d'être une école. L'objectif de cet établissement était de faire en sorte que les enfants durant l'occupation vivent comme des enfants en temps normal. Cependant Sarah, étant plus âgée que les autres enfants, prit peu à peu des responsabilités importantes dans cette institution. Après les six premiers mois de refuge (comme les autres enfants habituellement), des missions exposées lui sont confiées. Avec le temps, son engagement la rapprocha des femmes qui commandaient à Beauvallon. Elle se chargea d'abord d'aller chercher de la nourriture pour le groupe puis son rôle fut de créer de faux papiers pour des éventuels passants pourchassés par les Nazis, et cela jusqu'à la libération de la France.
Nous avons apprécié la lecture de ce livre notamment grâce à la richesse des dialogues, car ils s'adaptent aux caractères des personnages comme dans le passage où Maryvonne explique à Sarah où elle est chargée de l'emmener :
« -Je m'appelle Maryvonne, c'est moi qui dois te conduire dans la Drôme.
- Dans une école pour filles ?
- Chaque chose en son temps. Moins tu en sauras, plus nous serons en sécurité. Si on te demande quelque chose, tu répondras que tu es ma soeur, Il y a eu beaucoup d'agitation ces jours-ci.
- à Grenoble ? »
Néanmoins, à partir de la seconde moitié du récit jusqu'au dénouement, les descriptions sont trop présentes contrairement à l'action et donc aux dialogues, c'est-à-dire du chapitre XII à la fin du livre. Nous admirons la personnalité attachante de cette jeune fille qui arrive à mûrir et se responsabilise plus vite que ce qu'elle devrait grâce à son placement à Dieulefit.
L'auteur met en avant les conditions de vie déplorables des Français durant l'occupation de manière efficace et ce travail réussi est honorable d'après nous. En effet, tout au long du récit,
Ahmed Kalouaz, dans ses descriptions, insère des éléments décrivant la France et les conditions de ses habitants : « Quelques soldats blessés, la tête ou les bras bandés, d'autres s'agrippant à des béquilles, sont descendu d'un gagon » (page 10) ; « Des colonnes de véhicules frappés de la marque de la croix noire de la Wehrmacht » (page 12) ; « Bien sûr, il manquait du monde, beaucoup de voisins étaient absents. » (page 82).
La fin est prévisible mais le lecteur souhaite quand même aller jusqu'au bout du livre car il a envie de revoir la famille de Sarah unie reprenant une vie normale.
En définitive, ce livre, bien que sans suspense, à un certain impact sur le lecteur et est tout de même captivant de A à Z.