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EAN : 9782812609954
96 pages
Editions du Rouergue (03/02/2016)
3.15/5   70 notes
Résumé :
Harcelée au collège par une bande de filles, Laure a bien du mal à réagir. Elle finit cependant par alerter le principal et ses parents lorsque des élèves plus fragiles qu’elle se trouvent pris comme cible.

Dans ce roman émouvant et fort, Ahmed Kalouaz décrypte remarquablement le mécanisme du harcèlement.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,15

sur 70 notes
Le 9 novembre est en France la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. C'est à cette occasion que le livre "Les regards des autres" s'est retrouvé entre mes mains. Ce court roman aborde ce sujet grave et ô combien d'actualité à travers l'histoire d'une adolescente, Laure, harcelée depuis son entrée au collège par une bande de filles. Elle est aujourd'hui en troisième et son calvaire dure donc depuis 4 ans. Tout a commencé par un fait anodin, une amitié avec un garçon décrété comme le barjo de service, puis une photo postée sur Internet. Et tout était déjà joué pour Laure. Moqueries d'abord, brimades et bousculades, insultes et menaces. Laure va désormais au collège comme une condamnée à mort : maux de ventres, visites répétées à l'infirmerie, retards, chute des notes... C'est l'engrenage. Laure vit dans la peur, tout le temps. Et impossible pour elle d'en parler.

Ahmed Kelouaz est un auteur qui aborde souvent des problèmes de société graves dans ses livres. A travers le personnage de Laure, qu'il fait parler à la première personne, il révèle dans quel état d'esprit se retrouve la victime, avec ses peurs, ses angoisses et son impossibilité de parler. Par contre, les réflexions de Laure par rapport à elle-même et à la situation qu'elle vit me paraissent peu vraisemblables. Elle fait preuve d'une très grande maturité pour une collégienne tout en se révélant incapable de parler, depuis 4 ans tout de même ! Ses entretiens avec Léo ensuite, un ancien ami devenu harceleur, sont également peu réalistes. On devine que l'auteur a voulu dresser un portrait des harceleurs et dénoncer l'effet de groupe et du paraître qui impose sa loi chez les adolescents.

Enfin, autre bémol qui me touche particulièrement, la description qui est faite des adultes dans le roman, notamment celle des enseignants. Ces derniers sont totalement absents. Pire, ils ne voient rien, seulement préoccupés par les notes des élèves. Et s'ils remarquent quelque chose, ils se détournent du problème. Voici un discours très facile et faux qui ne rend aucunement justice à ce qui se passe en réalité dans les établissements scolaires qui se retrouvent régulièrement avec tous les problèmes sociétaux à régler. La seule personne "ressource" pour Laure est la tata qui vit bien sûr à la montagne, loin de la ville, au milieu des chevaux et de la nature. Hum, hum...

Voilà, vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas franchement convaincue. L'ensemble m'a paru froid et factuel : c'est le thème qui porte le livre et pas ses personnages. J'ai l'impression que certains auteurs, de jeunesse notamment, surfent sur les problèmes de société ou d'actualité pour accrocher et vendre. Le message est passé mais les victimes du harcèlement méritent des récits plus honnêtes et plus profonds, me semble-t-il.
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Laure est désormais en classe de troisième mais depuis son entrée au collège, elle est harcelée par une bande de filles. Son mal-être grandissant, ses notes chutent et ses parents s'interrogent. Difficile pourtant pour Laure de mettre des mots sur ce qu'elle subit quotidiennement...
Un roman court mais efficace sur le harcèlement scolaire.
Je l'ai trouvé très intéressant dans la façon qu'a Ahmed Kalouaz de décrire le chemin parcouru par Laure : au départ, elle pense que cela va bien finir par s'arrêter ; puis, avec le temps, la peur et l'angoisse prennent une place tellement importante dans son quotidien, que Laure met au point des stratégies pour essayer d'éviter de se retrouver face à cette bande de filles ; enfin, elle se rend compte que seule la parole peut la libérer de ce poids qui l'oppresse.
A lire et à faire lire !
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Laure est une jeune fille de 3ème qui vit de plus en plus mal le harcèlement dont elle est victime. Il s'est installé sournoisement, depuis plusieurs années, et a fini par prendre toute la place dans sa vie. Laure perd pied, mais ne sait comment gripper l'engrenage. Vers qui se tourner? Qui pourrait l'aider?
Un court roman qui traite de ce phénomène malheureusement toujours aussi présent dans les établissements scolaires, et qu'il est difficile d'éradiquer. Laure analyse la situation avec une grande (trop grande?) maturité. Elle frôle souvent les questions philosophiques, les discute quelquefois avec un harceleur - ce qui me paraît hautement improbable. On oscille entre l'essai sur le harcèlement et la fiction; ce mélange des genres m'a empêchée de m'attacher au personnage. Autant le processus de harcèlement m'a paru juste et intéressant, autant la façon de raconter l'histoire m'a semblé irréaliste. le style, riche et poétique, nourri de métaphores, est fluide et agréable, mais il n'est pas crédible dans la bouche d'une collégienne. Une impression très mitigée, donc. Je ne saurais défendre ce roman devant mes élèves. Pour le lycée, peut-être?
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Les fictions autour du harcèlement sont nombreux. Pourtant ce qui m'étonne le plus c'est la capacité de chaque roman à présenter le sujet sous un angle différent et de lui apporter ainsi un nouveau regard.

Laure est harcelée depuis plusieurs années par une bande de fille. Elle les connait et subit leurs attaques verbales et physiques. Cela ne l'empêche pas d'avoir ses propres amis ainsi qu'une famille aimante.

Mais avec le temps les agressions se font plus violentes et la jeune fille commence à ressentir une peur constante. Ses notes chutes et ses parents s'interrogent sur son mal-être mais elle ne se sent pas encore capable d'en parler, de mettre en mots sa souffrance...

Un court roman qui évoque avec justesse l'indicible. le harcèlement est souvent un phénomène insidieux, progressif et qui peut rapidement devenir invivable pour la victime.

L'auteur évoque aussi bien le désarroi des parents qui ne saisissent pas vraiment l'étendue du problème que la difficulté pour les copains d'intervenir et d'aider.

J'ai aussi apprécié les différents portraits d'adultes qui sont présentés. Car si on ne peut nier que certains préfèrent ne rien voir pour ne pas avoir à intervenir, d'autres sont intransigeants avec ce phénomène et n'hésitent pas à intervenir pour faire cesser les comportements déviants.

Enfin, Ahmed Kalouaz, dessine en filigrane des bourreaux eux aussi en détresse ce qui est souvent le cas. Il y a enfin le message optimiste d'une sortie possible qui mêle différentes solutions dont la mise au vert qui paraît salvatrice.

Une recherche des vraies valeurs ?

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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On rencontre Laure alors qu'elle s'apprête à sécher les cours. Pour nous elle reprend son histoire depuis le début, lors de son entrée en 3e en septembre. Déjà à ce moment-là elle craignait un groupe de filles qui lui en avait fait baver l'année précédente, l'humiliant régulièrement. Ce harcèlement l'a rendue malade et avant même le jour de la reprise cette peur s'est réinstallée. Laure nous décrit bien ce que provoque chez elle l'enfer qu'elle vit, la peur permanente et toutes les émotions qu'elle ressent alors. Elle subit tout cela en silence. Elle trouve cela injuste, elle est devenue une cible pour une simple confidence à la mauvaise personne et depuis elle est victime d'un vrai acharnement. Au départ elle espère que ses tortionnaires vont rapidement se lasser, mais finalement cela dure et empire. Les professeurs voient seulement les notes qui dégringolent, mais pas le malaise. Ses amies ne la reconnaissent pas, elle devient agressive et méchante avec ses bourreaux, ce qui la rend en quelque sorte « suspecte » auprès de son entourage. Ces filles pourrissent ses jours et ses nuits, toutes ses pensées et toutes ses envies, mais elles compromettent aussi son avenir. Son père ne dit rien, rêveur il laisse les gens vivre leur vie sans leur poser de questions. Sa mère sent sûrement que quelque chose cloche, voit ses notes dégringoler, mais n'ose pas l'interroger plus avant. Laure aimerait pouvoir en parler, mais ne trouve pas forcément ni le bon interlocuteur ni le bon moment. Les mots finiront par venir, mais les aveux ne seront pas faciles, ils devront être aidés une adulte de confiance, loin du tumulte du quotidien et de l'enfer du collège. Laure devra profiter de cet élan pour continuer à parler, à dénoncer et ainsi reprendre le dessus. Ses proches devront continuer à insister pour qu'elle sorte du silence.
Le roman parle aussi du phénomène des bandes et des harceleurs, de ce qui les pousse à agir ainsi, notamment à travers Léo un ancien ami de Laure. Au collège c'est l'omerta, les adultes pour préserver leur tranquillité et les ados pour ne pas devenir à leur tour des souffre-douleurs et être traités de balances. Pas égoïste pour un sou, même dans sa souffrance Laure pense aux autres, à ceux qui subissent comme elle des brimades incessantes et injustes. Elle est devenue un bouc émissaire mais ce n'est pourtant pas une personne « faible » plutôt une battante. Il faut parfois s'extraire de nos propres préjugés concernant la violence et les harcelés, même si souvent les harceleurs choisissent une personne fragile parce que c'est plus facile.
Très bien écrit. Récit percutant. On plonge dans l'intimité et les questionnements de Laure. On partage avec elle ses angoisses qui lui tordent le ventre. Manière très belle, très forte et très juste de parler du harcèlement, du mal qu'il fait et de toutes les peurs qu'il charrie. le récit n'est pas angélique, à la fin rien n'est gagné, mais un premier pas est déjà fait.

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critiques presse (1)
Ricochet
01 juin 2016
Si la finalité d'un roman n'est évidemment pas son utilité, celui-ci combine finesse d'écriture et efficacité de son message.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mourir au bord du Gange est paraît-il un privilège. Disparaître parce qu'on est tourmenté deviendrait dans mon cas une manière de ne pas sombrer. Je ne parle pas de mourir, mais de m'enfoncer dans une forêt et d'avancer jusqu'à ce qu'une clairière se présente, un lieu tranquille où je pourrais regarder vers le ciel, sereinement.
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Au bout du compte, j'ai cru que je méritais ce qui m'arrivait. Personne ne m'a jamais demandé pardon, personne, dans la bande d'Alice, ne m'a tendu la main pour faire cesser ou atténuer le saccage.
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Quand on a peur, on ne croit plus en rien, ni aux belles choses, ni ceux qui vous disent qu'ils vous aiment;
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L'an dernier, lors des repas que je prenais à la cantine, les filles de la bande s'installaient à la table la plus proche (...) Dans ce cas, je pouvais recevoir des morceaux de nourriture, ou alors l'une d'elles se levait, un verre d'eau à la main, et, faisant mine de trébucher, elle m'en versait le contenu sur la tête. Mais ça pouvait être de la sauce tomate ou de la purée chaude.

Dans la cour, les surveillants préfèrent souvent s'intéresser aux peccadilles, aux fumées de cigarettes qui s'échappent parfois d'un taillis. Ils n'ont pas envie de se retrouver encerclés à la sortie du collège par une bande voulant vérifier et montrer que c'est elle qui règne sur ce territoire, dedans et dehors.

Mes parents sont sur mon dos et me gonflent à longueur de temps. Moi, ça me fait du bien de brimer les autres.

(...) beaucoup d'élèves craignent de s'asseoir près de moi, sans doute de peur d'être pris pour cible si la bande pense qu'on est des amis proches.

Ce qui me frappe, c'est de n'avoir jamais vu quelqu'un prendre ouvertement ma défense.

(...) la peur, cette différence sans nom que je porte.

Je ne sais toujours pas pourquoi, au début de mon harcèlement, je n'ai pas été animée d'un désir de rage, d'une envie de relever la tête. La première fois je me suis tue, j'ai abdiqué. Après, c'était trop tard (...) La curée pouvait commencer.
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Quand on a peur, on ne croit plus en rien, ni aux belles choses, ni à ceux qui vous disent qu'ils vous aiment.
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