Isabelle s'est exilée de sa propre vie, à la suite d'un drame familial. Etouffant depuis lors dans une vie dépourvue de sens, elle abandonne tout un beau matin, son mari, son métier, son téléphone, Paris. Elle débarque à Nice, un peu par hasard, ou pas.
Ibrahim s'est exilé de son propre pays, la Guinée, a traversé le nord de l'Afrique et la Méditerranée, en quête d'un avenir qui lui permettra de subvenir aux besoins de son père malade et de sa famille. Au bout de plusieurs mois d'un périple infernal, à quinze ans à peine, il échoue à Nice, à la rue.
A sa sortie de la gare, Isabelle, complètement paumée, aperçoit Ibrahim et ses semblables faire la file pour obtenir un café chaud et peut-être une solution de logement. Isabelle, en pilotage automatique, se joint à eux et se voit attribuer une chambre dans le même hôtel social que le jeune garçon.
Peu à peu, ils s'apprivoisent, se prennent d'affection, et Isabelle, enseignante de formation, s'improvise professeur de français pour Ibrahim et d'autres migrants en situation illégale. Elle se démène aussi pour faire régulariser le statut administratif d'Ibrahim qui, en tant que mineur étranger isolé, devrait être automatiquement pris en charge par les autorités françaises.
Dans l'intervalle, elle emmène Ibrahim dans ses randonnées dans l'arrière-pays montagneux. C'est ainsi qu'ils rencontrent Jean qui, loin d'être un exilé, est au contraire bien ancré dans sa terre et son travail d'oléiculteur. Une rencontre qui sera déterminante pour tous les trois.
Si j'ai trouvé le parcours d'Isabelle peu crédible (l'hébergement qu'on lui accorde sans poser de questions, les deux ans qui s'écoulent avant que quelqu'un de son passé se préoccupe de la rechercher,...), celui d'Ibrahim est malheureusement très réaliste, et ce roman a le grand mérite de dénoncer le sort réservé à ces mineurs étrangers, que l'administration française (mais pas qu'en France) abandonne à un sort précaire, sous le faux prétexte qu'ils « ne sont peut-être pas mineurs » dès lors que les tests osseux laissent toujours une marge d'erreur dans l'estimation de leur âge.
D'une lecture fluide et rapide, «
Les exilés » m'a semblé un brin trop naïf et stéréotypé, mais il reste une jolie histoire de solidarité, de tolérance et de résilience.
En partenariat avec les Editions Julliard via Netgalley. #
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