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EAN : 9791096373406
112 pages
La Déviation (01/05/2021)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Anne-Marie est une élégante parisienne de 38 ans. Elle est mariée à Phil, un industriel anglais. Ils ont trois grands enfants.
Hélène, la benjamine, refuse de partir en vacances avec sa famille en Angleterre, comme chaque année. Contrairement à son frère Hugues et à sa sœur Jenny, Hélène n’adopte pas les codes de la haute bourgeoisie.
Anne-Marie est à la fois déconcertée et intéressée par l’attitude de sa fille.
En Angleterre, l’entreprise auto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
N'en connaissant pas l'auteur (honte à moi !), je ne m'attendais pas, à la lecture du résumé et à la photo de couverture, à lire un ouvrage politiquement engagé !

Merci donc à Babelio et aux Éditions La Déviation de m'avoir permis cette découverte si singulière.

Kanapa, ce nom me disait très vaguement... et voilà, quelques recherches plus tard, je découvre un homme politique français (1921-1978),ancien dirigeant du Parti Communiste, très versé stalinien, auteur de plusieurs ouvrages du même bord, mais pas franchement référencé en tant que romancier.
Aïe... qu'allait donc me réserver ce texte ??

Alors, la crise ? Oui, et même LES criseS ... mais aussi la Gifle ! Celle flanquée à la bourgeoisie, aux dirigeants d'entreprises et à leurs actionnaires, à tous les privilégiés de naissance et aux parvenus... Tous s'en prennent plein les dents en quelques pages. Mais avec une forme de politesse surprenante, narquoise et caustique, sans un mot plus haut que l'autre... alors que pourtant, dans le fond, il balance sec, Kanapa !

En seulement 100 pages, effectivement, c'est la crise, car presque tout va imploser et exploser dans la vie aisée, conventionnelle et bien huilée de cette famille franco-britannique, dont la routine agréable et les fondations a priori solides, vont trembler, vaciller, et quelque peu voler en éclats, à la lumière des conflits armés de 39-45, de la reconstruction et de la transformation de la société, des révolutions dans le monde industriel, et du début de la récession des années 50.

Tout va vite, très vite.
Il y a une sorte d'oralité dans l'écriture, une modernité inattendue, alliée à un vocabulaire choisi. le tout contraste sans vraiment choquer ; c'est vivant et plutôt dynamique.
Soixante ans plus tard, ce texte reste d'une grande actualité. On y parle déjà d'hyperproductivité, de rentabilité, de profits, de marchés juteux, au détriment de la main-d'oeuvre humaine. Toute cette hypocrisie... en 2021, rien n'a vraiment changé... et ça donne à réfléchir, bien évidemment.
On y parle aussi de libération de la femme, d'accès à l'éducation. On y voit l'évolution de toute une société au cours du 20ème siècle, les changements de moeurs et de train de vies. Social et politique s'entremêlent constamment, et on comprend rapidement que l'objectif de Kanapa n'est pas vraiment de nous raconter une histoire dans le seul but de nous distraire, mais plutôt de distiller son idéologie à travers un semblant de fiction.

Et c'est là que j'ai été perturbée, car il s'agit finalement davantage d'une nouvelle-essai dans laquelle l'auteur a voulu aborder toutes les thématiques qui pouvaient faire débat à l'époque.
Sauf qu'en 100 pages, c'est court, vraiment très court.
On survole donc un peu tous les sujets sans les approfondir réellement, même si on comprend sans peine les convictions et qu'on devine les objectifs sous-jacents de l'auteur. J'avoue que quitte à aller sur ce terrain, j'attendais plus de développement, peut-être plus d'engagement personnel. Car on monte en tension au fil des pages, on dénonce, on tance, on tacle, avec subtilité, mais quand-même... puis le soufflé retombe brutalement, mollement, et c'est plutôt frustrant.

Quitte à dénoncer, pourquoi Kanapa n'a-t-il pas davantage mouillé la chemise dans son texte ? C'est certes très habile de sa part de nous amener à le suivre, voire à adhérer à sa pensée sans grande démonstration de force, mais au final, il m'a semblé tellement plus désabusé que militant, que c'en était assez troublant et même décevant. Tout ça pour ça ? en quelque sorte...

Frédéric Beigbeder l'a d'ailleurs excellemment bien résumé dans sa préface :
"Et si le lien entre la lutte finale et l'amour conjugal était le romantisme ? La Crise est un roman bref sur la mort de l'idéal."
Alors, Kanapa, davantage rêveur et romantique que révolutionnaire pur et dur ??...

J'ai donc fait avec cette lecture une découverte littéraire aussi originale qu'intéressante pour ma culture générale, même si j'avoue que je suis un peu restée sur ma faim, le résumé m'ayant également orientée vers d'autres attentes au départ.


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Il est fâcheux d'avoir à mettre une note moyenne à un livre offert ! Je viens de recevoir ce livre grâce à Babelio et aux éditions La déviation et les en remercie.

La préface de Beigbeder dit tout, il y a un peu de Sagan dans ce bouquin. Mais j'ai trouvé ça rapide et peu abouti. Il ne fait que 110 pages.

C'est l'histoire d'une femme parisienne très belle, qui s'appelle Anne-Marie. Elle est mariée avec un dirigeant d'entreprise automobile. Il y a 2 chapitres complets sur l'automatisation, les ouvriers, etc, que j'ai carrément zappés !

Elle va découvrir une certaine forme de liberté. J'ai bien aimé cette femme et une de ses filles, Hélène. Mais j'ai vraiment trouvé que tout était survolé.

Je crois que si le livre a été plus long, si on y parlait pas de technique autour de l'automobile, et que donc il se passait plus de choses dans cette famille, j'aurais pu apprécier, car le style était agréable et les personnages sympathiques.

Ce livre étant tellement court, il ne me laissera pas de souvenir. Si quelqu'un veut le lire, je peux l'envoyer avec plaisir. En tout cas en ce qui me concerne le "puzzle Kanapa" s'arrête là !
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et Masse critique. c'est toujours un plaisirs de découvrir de nouveaux auteurs et pour le coup je ne connais pas du tout Jean Kanapa. Je ne pense pas que je l'aurai un jour découvert sans cela. La préface de Fréderic Beigbeder m'a permis de savoir qu'il s'agit s'un ancien dirigeant du parti communiste, c'est donc avec une certaine attente que j'ai commencé cette lecture.
Ce roman très court (une centaine de pages) aborde les tracas d'une famille anglo-saxonne d'après-guerre. le père est dirigeant d'une entreprise en pleine crise. La crise se propage aussi pour Amy la mère qui remet en question son rôle de femme. Plusieurs sujets de société sont ainsi abordés mais malheureusement survolés. J'aurais apprécié rentrer un peu plus dans le vif du sujet et avoir une fin un plus aboutit.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et tu me rendras cette justice, Anne-Marie, que je ne t'ai pas ressassé cette histoire comme on fait dans les familles qui ont besoin d'exhiber sans cesse leur passé pour se faire pardonner leur misère d'aujourd'hui.

p. 31 (Éd. La Déviation)
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Anne-Marie avait l’habitude qu’on la reconnaisse : elle était de ces femmes qui font laisser aux hommes attablés leur phrase en suspens quand ils les voient entrer quelque part et qui font prendre aux femmes de ceux-là ce regard vide et neutre, d’une indifférence affectée, qui signifie que vraiment les hommes sont idiots, qu’a-t-elle donc de si formidable, cette fille-là, franchement… ?
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Nous gagnons, c’est entendu, chaque fois nous gagnons, mais en même temps nous laissons quelque chose dans la bataille. Je ne sais pas ce que c’est, je ne sais pas pourquoi ; tout ce que je sais, c’est que ça existe. Et qu’à chaque fois, cela devient un peu plus sérieux… Alors, quand vous dites que la vie continue et qu’il n’y a rien de changé, ma foi…
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Tout le monde, dans la famille, était beau, propre et élégant. Et pas seulement dans la famille : le monde entier était beau, propre et élégant, à l’image des hôtesses de l’air scandinaves, des salles de bains des grands hôtels, des écharpes de Hermès…  
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