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EAN : 9782070780853
256 pages
Gallimard (31/08/2006)
4.3/5   5 notes
Résumé :
En 1774, pleine époque de la traite des Noirs, quatorze femmes parquées dans les cales d'un bateau négrier nantais, Le Soleil, décident de se rebeller et de sauter à l'eau.

Fabienne Kanor est originaire de la Martinique. Après d'eaux douces ( prix littéraire Fetkann ! 2004), dont la force et la beauté ont conquis un large public, Humus, son deuxième roman, est l'histoire vraie, terrible, intime et chorale d'un groupe de femmes destinées à l'esclavage.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme taillé à la machette qui sert à couper la canne à sucre, le rythme est saccadé, brutal, violent comme l'esclavage. Ces femmes noires embarquées pour le grand voyage dans l'inconnu, entre mal de mer et mal de mère, nous comptent l'aventure, chacune à leur manière. Histoire vraie bien sûr, les 14 embarquées de force en 1774 sur un bateau négrier nantais, qui ont sauté, plongé, préférant les vagues et l'inconnu à la puanteur des cales où la promiscuité tue et la liberté ôtée à jamais . Toutes ne se sont pas noyées.
Je suis ressortie de cette lecture comme morcelée par un style dérangeant où la fluidité n'est pas de mise, et avec l'impression d'avoir des chaines aux pieds et les idées noires .
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Chacun des chapitres fait le portrait d'une des 10 femmes, sur quatorze, qui ont choisi de faire le grand saut. Fabienne KANOR imagine pour elles des passés, des présents et des futurs qui sont, tout en étant déconnectés les uns des autres, tous liés à un certain point de leur histoire. Ce livre se lit comme une succession de nouvelles tout en formant un ensemble cohérent qui donne un roman aux accents polyphoniques. Chacune des protagonistes révèle un pan du voyage sur le bateau esclavagiste, une part des évènements qui les emmène vers le cliffhanger ultime.
La prouesse de l'auteur réside bien là. Dans ce point focal vers qui toutes convergent mais qui n'est ni le point final pour toutes, ni le commencement des choses et, plus encore, pour d'autres, il ne s'agit là que d'une péripétie dans des vies autrement plus marquées.

(suite... http://loumeto.com/spip.php?article365)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'homme est parole, ses silences ne durent pas.
Vinrent donc ces rumeurs venues du grand pays blanc et que des mains fiévreuses s'empressaient de glaner. Rapportés au sein des maisons, les bruits faisaient fureur. De peur et de colère, les maîtres rougissaient, à qui mieux mieux juraient avant de se signer.
Abolition. J'étais sur la véranda, en guerre contre les cacas poules, lorsque j'en entendis parler. Quelque chose se passait. Un nouveau jour se levait.
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Dans quelques jours, le bateau de Yovo prendra la mer et nous en profiterons pour sauter.
"J'en vois parmi vous qui tremblent, redoutent la grande eau et ses mystères. Mais je vous le dis haut et fort, s'enfuir vaut mieux que se soumettre. La mort plutôt que l'esclavage !"
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Toute ma vie, j'au su où poser les pieds, quel était, de tous les chemins à prendre, le bon, celui qui mène droit au village. J'étais mère de cinq enfants, je savais les choses à faire pour ne pas s'égarer. Les cailloux que tu laisses derrière toi, les bouts de pagne que tu accroches aux arbres. Le vent qui souffle fort et, en frôlant l'herbe, t'indique ce que tu cherches : le sens. Avant, il y avait toujours une route. Ce que tes yeux ne voient pas, ton coeur le connaît. Aussi ai-je arrêté de fouiller. Mis mon pays dans ma tête et continué d'avancer. Au bout, c'était Badagry. Un bourg sans rien autour. Dedans : une vaste place. Du bruit. Jamais vu autant de monde ! Des nègres mais aussi des Rouges, des hommes à la peau si fine qu'on y voyait le bleu des veines. C'était aussi dans la façon qu'ils intriguaient. Ces drôles de mots tombés de leur bouche. Ces angles droits, plantés dans le visage, qui leur donnaient l'air d'être toujours fâchés. Et ils l'étaient assurément. Ils l'étaient lorsqu'ils se sont mis à nous crier dessus avant de nous jeter au trou.
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Il y a de la violence dans le regard de nos maîtres, des jurons dans leur bouche lorsqu'ils brûlent nos ventres. Ils rient toujours après, nous comparent à des guenons noires, celles qui peuplent les monts de la grande Arabie.
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Un nouveau jour et rien n'a changé. Le désert reste. Une morte, chez nous les nègres, accusée d'avoir dérobé la nourriture d'un dromadaire blanc. Nous ne l'enterrons pas, la livrons aux ailes du désert.
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