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Critique de Laurence64


Parfois, quelques dizaines de pages craquent sous les doigts, laissent des miettes dans la tête et conservent , longtemps, l'inimitable saveur d'une madeleine trempée dans une tasse de café (je préfère le café au thé). Les brötchen de Kant (pas Emmanuel) sont à l'Allemagne ce que la baguette est à la France. Et à la littérature, une fable de gastronome.

Lorsqu'un comptable, divorcé et gourmand, aménage dans le quartier où règne la boulangerie Schwint, il n'aura de cesse de pénétrer le cénacle de ceux qui emportent le brötchen parfait.
"Le boulanger salua et les douze clients dans la boutique lui rendirent son salut, et à l'intonation, on comprenait qu'un roi se montrait à son peuple." de fait: "Il faisait des brötchen comme on ne croyait plus jamais en revoir. C'était comme si une espèce disparue avait laissé l'un des siens pour montrer au monde ce qu'il avait perdu." (joli, non?)

Non content de son auréole boulangère, l'artisan a le petit pain sélectif et il s'agit d'entrer dans ses grâces quitte à mettre ses finances en danger. Ou son énergie. Ou son temps. Des brötchen contre un roman érotique chinois? Pourquoi pas. le troc débute.

Hermann Kant publiait en RDA. Il n'échappe donc pas au bonheur de cet absurde propre à l'Europe de l'Est pour le nôtre (de bonheur). le grain de sable ne tarde pas à enrayer la machine qui va pédaler dans la pâte à pain. Pendant que l'on croque à belles dents chaque mot.
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