Ce n'est pas à Palerme, mais à Iesi, petite ville romaine des marches, près d'Ancône, que Constance [reine de Sicile] mit son fils au monde. Devenu empereur, Frédéric II a célébré le lieu de sa naissance dans un curieux texte. Il y appelle Iesi sa « Bethléem » et il place la « mère divine » qui lui donna le jour sur le même plan que la mère du Sauveur. Pas son paysage, la marche d'Ancône appartient vraiment aux régions les plus sacrées de l'Italie de la Renaissance, et le peuple italique, à peine s'était-il réveillé, reconnue et consacra comme telle cette sanctus regio. A partir de 1294, cent ans exactement après la naissance du petit Hohenstaufen, la maison de la Vierge ne se trouvait plus à Nazareth mais dans la marche d'Ancône, et Loreto, où finalement elle demeura, devint un des pèlerinages les plus célèbres d'Italie.
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Nous ne parlerons pas ici des multiples événements qui ont empli la vie d'Innocent III. Il vit se prosterner devant lui les rois d'Occident venus recevoir les terres qu'il leur conférait en fiefs. Dans l’intérêt de la vraie foi, il mena contre les Albigeois une guerre semée d'atrocités. Après la prise de Byzance par les croisés, qu'il excommunia d'abord, il fonda sous l'égide de l'église romaine, son Empire latin d'Orient.
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