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EAN : 9782367626604
Audiolib (10/10/2018)
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3.81/5   752 notes
Résumé :
En 1935, Edmond Charlot, 20 ans, ouvre une librairie à Alger avec la volonté de promouvoir de jeunes écrivains de la Méditerranée sans distinction de langue ou de religion.
En 2017, Ryad, 20 ans, étudiant à Paris, n'éprouve qu'indifférence pour la littérature. De passage à Alger, il doit vider de ses livres un local, tâche qui est étrangement compliquée par la surveillance du vieil Abdallah.
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Critiques, Analyses et Avis (221) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 752 notes
Quelle joie en cette rentrée littéraire 2017 de voir publiée cette mise à l'honneur du premier éditeur et ami de jeunesse de mon "écrivain-phare", Albert Camus... par une jeune auteure...

Un moment inoubliable grâce à Kaouther Adimi, avec le très courageux éditeur algérois, Edmond Charlot... qui fit ses débuts très jeune, à vingt ans, avec un texte d'Albert Camus, et de trois camarades théâtreux, "Révolte dans les Asturies"... Lancement passionnel dans ce métier d'éditeur-libraire, grâce , entre autres, à sa rencontre enthousiaste avec la libraire parisienne, Adrienne Monnier...qui l'enchanta ! Mais des éléments non négligeables ont précédé... qui ont favorisé le terrain: un grand-père très cultivé, qui n'avait pourtant fait aucune étude, qui lui offre un exemplaire des "Croix de Bois" dédicacé par Dorgelès, un père représentant chez Hachette, qui lui rapporte des livres, la rencontre d'un professeur de philosophie qui marquera également son ami de classe, Camus.
Je voulais nommer cet enseignant spécial, Jean Grenier, qui l'encouragea vivement dans son rêve de réaliser quelque chose dans "La chose imprimée" !

Je connaissais dans les grandes lignes , le parcours humain et intellectuel exceptionnel de cet éditeur, mais grâce à ce livre et aux extraits [ imaginés ] de son carnet de bord, [ rendus d'autant plus crédibles que l'écrivaine a utilisé des sources très détaillées, publiées par Domens ] j'ai appris mille nouvelles choses, entre les anecdotes incroyables de l'univers des éditeurs, imprimeurs, les nouvelles idées qu'il a apportées [ dont un détail dans la maquette des livres fréquent aujourd'hui, sans qu'on sache que cela provient de ce "faiseur de livres": les couvertures à rabats, qui permettaient d'ajouter des éléments sur le contenu du livre, et des renseignements sur l'auteur], la période terrible de l'après-guerre où Charlot créée une annexe de ses éditions à Paris, où le papier est rarissime, et où les grands éditeurs parisiens ne se comportent pas de la plus belle façon... faisant des "coups tordus" à ce petit éditeur , de surplus algérois, qui commence à leur faire de l'ombre....

Cet ouvrage par un subterfuge astucieux, fait alterner le passé et le "tout présent". Entre les extraits du journal d'Edmond Charlot, le récit propre de l'auteure sur l'histoire douloureuse de l'Algérie, les soubresauts violents , terribles de l'Histoire entre Alger et la France , et le présent immédiat, représenté par Ryad, un jeune du même âge que Charlot lorsqu'il a débuté son métier d'éditeur, qui par contre, n'a aucun goût pour la littérature, ni pour les livres, l'auteure nous offre ainsi un tableau plus subtil de la compréhension, perception d'un pays, d'une ville, Alger, de son quotidien, de son histoire dont la "petite-grande" histoire de cette librairie, témoin engagé, vivant d'une époque ... et aussi par les anciens de la rue Hamani...ex-rue Charras, que rencontre Ryad...

Il est juste venu de France pour faire un stage à Alger [avec le piston d'un proche de son père]... et le contenu de ce dernier va être de vider la petite librairie de Charlot, "Les Vraies Richesses", tout jeter , meubles, rayonnages et Les Livres !! puis repeindre le local qui est destiné à devenir une boutique de beignets !!


Je ne peux m'empêcher de transcrire un extrait des "Mémoires barbares" de Jules Roy:
" de cette aventure, dont nous ne savions pas que nous la vivions, il reste pour moi une sorte de mirage. Charlot fut un peu notre créateur à tous, tout au moins notre médecin accoucheur. Il nous a inventés (peut-être même Camus), engendrés, façonnés, cajolés, réprimandés parfois, encouragés toujours, complimentés au-delà de ce que nous valions (...)

Nous étions les poètes les plus grands, les espoirs les plus fantastiques, nous marchions vers un avenir de légende, nous allions conférer la gloire de notre terre natale [...]
Nous fûmes son rêve. C'est là que le sort le trompa, injustement, comme se lève une tempête sur une mer calme. A la bourrasque il tint tête tant qu'il put. Je ne l'entendis jamais protester contre l'injustice ni maudire l'infortune qui l'accablait.
Par moments, il m'arrive de me demander si nous avons été assez dignes de lui. " (p. 210-211)


Du mal à quitter ce livre et surtout cet homme très attachant et brillant que fut Edmond Charlot... qui à lui tout seul... a su découvrir des talents incroyables: Camus, Roblès, Audisio, Sénac, Amrouche, Jules Roy, Mohammed Dib..., [ Que les grands éditeurs parisiens, Gallimard, le Seuil, Julliard ne reculèrent pas à "débaucher" ! ]...Il continua son existence durant , à se battre contre les épreuves les plus âpres...

"17 mai 1938
[...] Mon engagement doit être absolu. C'est ainsi que je conçois mon travail. L'écrivain doit écrire, l'éditeur doit donner vie aux livres. Je ne vois pas de limite à cette conception. La littérature est trop importante pour ne pas y consacrer tout mon temps. " (p. 76)

Merci , en tout premier à Kaouther Adimi, qui nous offre une lecture éblouissante sur un personnage admirable...L'émotion est démultipliée puisque l'auteur est née à Alger, fait revivre une figure emblématique de la ville et remet en mémoire la très douloureuse histoire de son pays.. et ...comble des belles "coïncidences"... , celle et pas des moindres rejoint la devise d'Edmond Charlot choisie à la création de sa petite librairie-édition, "lieu crée par des Jeunes, pour des jeunes !"... Il reconnaissait lui-même qu'elle était un peu prétentieuse, mais il l'a conservée !

Donc un très bel hommage très réussi , rédigé par une "jeune auteure" !....
L'ouvrage est complété par des éléments bibliographiques avec lesquels Kaouther Adimi a travaillé, avec en plus des rencontres avec "les copains de Charlot" !, les précieuses publications des éditions Domens... autour du libraire-éditeur, ouvrages que je vais aller voir de plus près... Car je n'ai acquis seulement que son catalogue d'éditeur, publié par eux... [ il y a qq années !]



[N.B.
Une petite parenthèse personnelle, car à cette lecture, les images et les souvenirs reviennent avec une grande émotion: des années durant, je commandais des ouvrages épuisés à qq libraires d'ancien de "province", dont "Le Haut Quartier" à Pézenas, où je recevais les ouvrages et les courriers de la part d'une dame, Marie-Cécile Vène... Il m'a fallu qq temps pour apprendre que c'était la librairie qu'Edmond Charlot avait recréé en revenant en France, en 1962, après le saccage absolu de sa librairie, Les "Vraies Richesses"... En 2005, l'occasion m'a été donnée d'aller découvrir ce lieu. Un moment magique de discussions, d'échanges
avec Marie-Cécile Vène, qui m'apprenait parallèlement la fort triste nouvelle du décès d'Edmond Charlot, peu avant [ 2004]... Je n'aurai pas eu le plaisir de rencontrer ce "grand Monsieur"... mais curieusement, j'aurais été parmi ses clientes fidèles... anonymes, pendant plus de quinze ans !! ]
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Kaouther Adimi nous emmène en terre algérienne des années 1930 à nos jours, sur les traces d'Edmond Charlot. Pour son troisième roman, Nos richesses, cette jeune auteure lauréate du Prix Renaudot des Lycéens 2017, réussit un très beau portrait de cet amoureux des lettres et des livres qu'était Charlot.
Cet homme un peu oublié qui a pourtant consacré sa vie à la littérature, malgré de faibles moyens et les obstacles rencontrés méritait amplement ce très bel hommage.
Ce roman se compose de deux récits : celui d'Edmond Charlot sous la forme d'un journal si bien écrit qu'on le croirait réel et celui de Ryad, l'un parlant du passé, l'autre du présent.
En 1936, sur les conseils de son professeur de philosophie, Edmond Charlot crée une librairie : « Ce sera une bibliothèque, une librairie, une maison d'édition, mais ce sera avant tout un lieu pour les amis qui aiment la littérature et la Méditerranée. » Il nommera ce lieu « Les vraies richesses » en hommage à Jean Giono et avec son autorisation et son slogan sera : « Des jeunes, par des jeunes, pour des jeunes. » Charlot sera entre autre le premier éditeur du jeune Albert Camus, inconnu à l'époque pour « Révolte dans les Asturies ».
Ryad, quant à lui, étudiant-ingénieur, arrive à Alger pour faire un stage manuel. Il est chargé par l'ami de l'ami de son père de vider, détruire les livres, nettoyer et repeindre justement cette fameuse librairie qui a été transformée depuis en bibliothèque par l'État. le nouveau propriétaire a décidé d'en faire un restaurant ! Les beignets remplaceront les livres… Mais la tâche ne sera pas si facile que cela à réaliser car Abdallah qui était préposé au prêt, « le vieux gardien des lieux », et tous les habitants du quartier veillent et sont décidés à protéger ce patrimoine.
J'ai été emportée par ce roman très attachant, plein de poésie, de douceur et aussi d'humour. Ce livre décrit en même temps des faits d'une extrême violence avec les premières révoltes, la guerre, la décolonisation. Il n'est également pas dénué de nostalgie.

C'est un véritable hymne à la littérature, aux livres, à la peinture, à l'art en général et à la culture. Impossible pour celle ou celui qui aime lire de passer à côté de ce splendide ouvrage.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Jules Roy a dit de lui dans ses Mémoires barbares : " ... Charlot fut un peu notre créateur à tous, tout au moins notre médecin accoucheur. Il nous a inventés ... engendrés, façonnés, cajolés, réprimandés parfois, encouragés toujours, complimentés au-delà de ce que nous valions, frottés les uns aux autres, lissés, polis, soutenus, redressés, nourris souvent, élevés, inspirés. "

Edmond Charlot, un jeune homme de vingt et un ans à peine, qui en 1935 ouvrit à Alger une librairie pour éditer, prêter et vendre les oeuvres de jeunes auteurs méditerranéens. Albert Camus, un de ses camarades de classe de Khâgne, Jules Roy, mais aussi Max-Pol Fouchet, Albert Cossery, Emmanuel Roblès, Mouloud Mammeri, et bien d'autres sont de ces écrivains qu'il publia et furent ses amis.

Éditeur de la France libre durant l'Occupation, Edmond Charlot fut, jusqu'au milieu des années 1950, l'un des personnages importants de la littérature française ; jusqu'à ce que les difficultés financières l'obligent à abandonner Les Vraies Richesses, sa chère librairie algérienne, puis, quelques années plus tard, sa maison d'édition parisienne.

Roman historique et inspiré sur le passé douloureux de l'Algérie et des Français, Nos richesses raconte, avec talent et empathie, une histoire passionnante. On y découvre un ami de la littérature, des écrivains et des livres, à travers le voyage fictionnel à Alger de Ryad - jeune stagiaire chargé en 2017 de liquider la librairie Les Vraies Richesses - et des extraits sobres et émouvants du journal d'Edmond Charlot.

Dans la vieille demeure occitane où il a fini sa vie, Edmond Charlot était devenu presque qu'aveugle, " ce qui l'attristait énormément car il ne pouvait plus lire ni écrire des lettres à ses amis. " Après sa mort, il a été incinéré et ses cendres ont été dispersées dans la Méditerranée, son " chez-lui. "
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Pour l'amour des livres

De l'amour, il en a à revendre. Énormément.
Edmond Charlot est un passionné des lettres et des livres et il va y consacrer une grande partie de sa vie.
Dans les années 30, il ouvre à Alger une librairie qu'il appelle avec la bénédiction de Jean Giono "Les vraies richesses". Il veut en faire un lieu de rencontre où l'on honore l'amitié, la littérature et la méditerranée.
Il se lance également dans le monde de l'édition. Camus lui offrira son premier texte. Les noms de nombreux auteurs prestigieux viendront ensuite compléter un catalogue déjà bien fourni.

En 2017, la librairie du 2 bis rue Hamani n'existe plus. Seule subsiste une vitrine que l'on peut encore admirer après avoir traversé un pont et des rues qui évoquent les décors des cartes postales anciennes.
Ryad, pour y valider un stage en ingénierie, est chargé de vider les lieux et les repeindre. La librairie transformée dans un premier temps en annexe de bibliothèque deviendra une boutique où on y vendra des beignets.
"Un homme qui lit en vaut deux". Ryad qui est fâché avec la lecture va découvrir un lieu qui vit encore avec ses souvenirs sous le regard bienveillant et protecteur de ses autochtones.
Trouver des pots de peinture ne va pas être une mince affaire...

Ce roman admirable où l'amour des mots transpire à chaque page est un très bel hommage à un éditeur-libraire qui a traversé les vicissitudes de l'histoire et de l'infortune pour aller jusqu'au bout de sa passion. La vraie richesse étant ici celle de la culture et de l'amitié dans un pays où le pouvoir surveille avec méfiance toute tentative de débordement.
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D'emblée, l'auteure prend le lecteur par la main, et guide ses pas dans les rues d'Alger, en 2017, face au soleil, passant devant les boutiques, la Casbah, l'imprégnant des couleurs, pour arriver devant ce qui fut la librairie « Les Vraies Richesses ».

Certes, la librairie n'existait plus en tant que telle depuis les années 90, reconvertie en une bibliothèque, gérée par Abdallah, un vieil homme qui veillait jalousement sur les livres. A son grand dam, elle va être vendue et transformée en commerce de beignets, tâche confiée à Ryad, jeune homme qui arrive de France pour un stage de formation qui va consister à faire place nette…

Le décor est planté et l'auteure va nous raconter l'aventure de cette librairie, bibliothèque, maison d'éditions, alternant les récits de Charlot, ses carnets précieux et l'opération de grand nettoyage de Ryad et l'Histoire.

Kaouther Adimi nous donne la liste impressionnante de tout ce dont il doit se débarrasser : des milliers de livres d'auteurs français, étrangers, en arabe, des livres pour enfants, des ouvrages scientifiques, les meubles, les photos… mais aussi les manuscrits, les correspondances précieuses avec les auteurs que Charlot a publiés…

Le simple fait de la lire m'a fait frissonner, (je dirais même crier intérieurement au scandale) car jeter un livre pour moi est un sacrilège ! Alors un tel trésor !

J'ai beaucoup aimé suivre le parcours d'Edmond Charlot (que je ne connaissais pas, je le reconnais) dans la création de sa librairie « Les vraies richesses » avec peu de moyens, beaucoup de travail et d'opiniâtreté, la manière dont il prend soin de ses auteurs comme de ses lecteurs, ou déniche de nouveaux talents, les coups bas, la censure, les difficultés à trouver du papier pendant la guerre, sans oublier sa revue « L'Arche » …

Il veut créer un espace ouvert aux lecteurs et aux écrivains de tous les pays de la Méditerranée, « gens d'ici, de cette terre, de cette mer, sans distinction de langue ou de religion ». Il soigne la présentation, la couverture, introduit le rabat où l'on peut lire le résumé du roman, sans oublier son catalogue recherché.

Certaines réflexions résonnent étrangement tant elles pourraient être énoncées de nos jours, telle celle-ci, écrite le 17 décembre 1938

« Aujourd'hui encore, des clients intéressés uniquement par les derniers prix littéraires. J'ai essayé de leur faire découvrir de nouveaux auteurs, de les inciter à acheter l'Envers et l'Endroit de Camus, mais totale indifférence. Je parle littérature, ils répondent auteurs à succès. » P 79

On rencontre des auteurs qui ne sont pas encore célèbres, Albert Camus fumant une cigarette devant la porte de la librairie, Jules Roy, Vercors, Max-Pol Fouchet, Himoud Brahimi, Kateb Yacine, Emmanuel Roblès, Saint-Exupéry

« Au fond, face à l'entrée trône un bureau en bois massif. Des photos en noir et blanc sont accrochées un peu partout. Ryad déchiffre les noms sous les portraits d'hommes dont la plupart lui sont inconnus : Albert Camus, Jules Roy, André Gide, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Emmanuel Roblès, Jean Amrouche, Himoud Brahimi, Mohamed Dib… » P 48

Le personnage d'Abdallah est très intéressant aussi ; émouvant lorsqu'il surveille ce qui se passe lors de l'opération nettoyage, debout sous la pluie, revêtu d'un drap blanc, tel un linceul. Il est la mémoire vivante du lieu, et respecte les livres, même s'il ne les lit pas.

Kaouther Adimi raconte de fort belle manière l'histoire de la librairie en la mêlant à l'Histoire : celle du pays avec le centenaire de la colonisation en 1930, la seconde guerre mondiale où les Indigènes sont envoyés au combat comme les autres, et la manière dont ils sont accueillis au retour, les massacres de Setif, la Toussaint rouge, et ce qu'on appellera « les évènements d'Algérie », le mot guerre étant encore escamoté…

J'ai beaucoup aimé ce voyage dans l'Histoire et la Littérature, et la petite histoire dans la grande et l'auteure m'a donné envie d'en avoir davantage, et de découvrir plus en profondeur les auteurs algériens que je connais trop peu.

L'auteure a passé « un an à écumer les fonds d'archives », comme elle dit, pour nous offrir un roman riche et bien écrit, que j'ai eu du mal à lâcher, un de mes préférés de cette rentrée littéraire 2017.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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critiques presse (8)
LaCroix
20 octobre 2017
Kaouther Adimi fait revivre dans l’Alger d’aujourd’hui une grande aventure intellectuelle de la ville au siècle dernier.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
06 octobre 2017
Dans « Nos richesses », la romancière ravive le souvenir d’Edmond Charlot (1915-2004), éditeur et libraire algérois.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
02 octobre 2017
La jeune auteure Kaouther Adimi a écumé les fonds d'archives pour écrire ce troisième roman en lice pour les prestigieux prix Goncourt, Renaudot et Médicis.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
02 octobre 2017
En lice pour les prix Goncourt, Médicis, Renaudot et Interallié, ce roman, qui raconte l’étonnant parcours d’Edmond Charlot, l’éditeur de Camus, figure également sur la liste de nos belles surprises de la rentrée.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
29 septembre 2017
"Nos richesses" (Seuil) est le 3e roman d'Adimi Kaouther. La jeune romancière de 31 ans y fait le récit des aventures d'Edmond Charlot, qui ouvrit dans les années 30 une librairie à Alger, où il côtoya et édita les plus grands romanciers de son temps.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
27 septembre 2017
Kaouther Adimi raconte l’histoire d’Edmond Charlot qui avait créé à Alger une librairie mythique. Et édita Camus, entre autres.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
14 septembre 2017
Kaouther Adimi fait revivre l'aventure littéraire du libraire éditeur Edmond Charlot et de sa minuscule bou­tique baptisée Les Vraies Richesses et fréquentée par Albert Camus, ­Jules Roy, Max-Pol Fouchet, Emmanuel Roblès ou Kateb Yacine.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaPresse
07 septembre 2017
Un jeune homme retourne à Alger et doit repeindre un local autrefois occupé par la librairie Les vraies richesses, fondée par Edmond Charlot, passionné des livres et premier éditeur d'Albert Camus.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (163) Voir plus Ajouter une citation
Que vas-tu faire des livres ?
– Le propriétaire veut que je les jette.
– Les jeter ? Tu ne vas pas les jeter. Jeter des livres ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?
– Qu’est-ce que je peux faire d’autre ?
– Donne-les, garde-les, peu importe mais ne mets pas des livres à la poubelle. 
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Ces Arabes. Ces melons. Ces crouilles. Ces rats. Ces ratons. Ces merdes. Ces raclures. Les tabasser. Les massacrer. Les réduire à néant. S'en servir comme projectiles. Utiliser des bâtons. Utiliser nos armes de policier. Utiliser les briques. En tuer le plus possible. En tuer des dizaines. Massacrer ces gens qui n'ont rien à faire à Paris, devant la Seine, devant nos monuments, devant nos arbres, devant nos femmes. Les massacrer. Les tabasser. Les jeter dans l'eau. Voir les corps des Algériens s'enfoncer dans les eaux boueuses. Corps bruns, lointains. Qu'ils disparaissent. Vite. Charges violentes . Ratonnades à Paris. Paris ! Paris tue avec l'aide de la police de Papon
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Ma librairie a été entièrement saccagée. J'ai tout perdu, absolument tout : les notes de lecture de Camus, ma correspondance avec Gide, Amrouche et des autres. (...) Une vie entière réduite en gravats. Je suis sonné. Quel est le message ? Qu'ont-ils voulu détruire ? Qui ont-ils voulu atteindre ? L'éditeur de Révolte dans les Asturies qui n'a même pas 20 ans ? L'éditeur de Vercors ? Ou celui de l'Algérie vivra française et heureuse ? Est-ce l'éditeur résistant ou l'homme dans le café qui disait, il y a encore peu, haut et fort, qu'il était contre les bombes qui tuent tous les jours des Arabes ?
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C'était une époque bizarre, tu sais. On ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Au journal télévisé algérien, on nous montrait des présidents qui se succédaient, des militaires qui gagnaient des victoires, des gens qui se serraient la main. Tu te rappelles ? La vie était de plus en plus difficile. C'était la pénurie. Ma femme avait arrêté de me demander d'acheter telle ou telle chose. J'allais au marché, je prenais ce que je trouvais et si je ne me faisais pas tuer, je revenais à la maison et elle était contente. Ah pour ça, le terrorisme, ça a calmé toutes les femmes.
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Les deux hommes éclatent de rire et reviennent à leur discussion :
- Je crois qu’ils ajoutent quelque chose à la nourriture.
- Qui ?
- Les gens du gouvernement. Ils manipulent la nourriture avec des substances interdites qui ramollissent le cerveau, c’est pour ça que nous laissons faire. J’ai lu un article très intéressant là-dessus sur un blog.
- Comme la drogue du violeur ?
- Oui, c’est similaire. Je suis certain qu’ils ont réussi à inventer une drogue pour faire de nous un peuple plus docile. Ce n’est pas possible autrement !
- Pourtant, il y a des gens qui manifestent, il y a des émeutes dans des tas de villes… Hier encore, j’ai vu une vidéo sur les réseaux sociaux. Il s’agissait d’une violente émeute dans le Sud. La police a tabassé des jeunes.
- Oui, ce doit être des gens qui mangent moins que la normale… Ils nous droguent, je te dis !
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Videos de Kaouther Adimi (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kaouther Adimi
Le cinquième roman de Kaouther Adimi, « Au vent mauvais », publié aux Éditions du Seuil, nous raconte l'histoire de Tarek, Saïd et Leïla, 3 algériens qui grandissent dans le même village, le hameau d'El Zahara, jusqu'au jour où la guerre, la Deuxième Guerre mondiale, les sépare brutalement. Tarek servira sa patrie du mieux qu'il peut, en faisant face aux injustices en Allemagne, en France, à l'incompréhension, et trouvant miraculeusement refuge dans une villa hors du temps à Rome, avant de rejoindre Leïla son amour de jeunesse, en Algérie. Saïd choisira l'écriture, il deviendra écrivain et se servira de son passé, de ses amis, pour conter une autre forme de réalité, quitte à trahir, blessé dans son amour-propre dans ce triangle amoureux, un prétexte en somme pour asseoir son art.
Kaouther Adimi a reçu le Prix du roman des étudiants France Culture – Telerama, en partenariat avec le CNL.
#SonLivre : un podcast réalisé par Pauline Carayon du CNL et Romuald Boivin. Illustrations par l'artiste plasticienne Fanny Michaëlis.
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