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3,8

sur 86 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Moi qui n'y connais pas grand-chose à l'Inde et n'y ai jamais mis les pieds, j'ai beaucoup appris dans cet ouvrage. L'auteure nous dépeint un pays gangréné par la corruption, où les droits humains sont bafoués, particulièrement pour les personnes les moins bien nées.

Le livre tourne autour de cette vision d'une société divisée en plusieurs catégories d'êtres humains : d'une part, des nababs qui se défoncent et s'éclatent dans un luxe indécent, d'autre part, des pauvres qui vivent en esclaves ou se font expulser de leurs bidonvilles, rasés sans faire de sentiment. D'ailleurs c'est l'impression générale qui se dégage du récit : celle d'une société sans pitié, impitoyable.

Alors bien entendu, il s'agit d'une fiction, et du reste l'intrigue est bien menée, enlevée, malgré le fait que ce soit un roman choral (je ne suis d'ailleurs pas très fan de cette mode, qui favorise les répétitions et allonge parfois un peu trop le propos : sur les presque 600 pages, il eut été possible d'en extraire une substantifique moelle de 400 sans rien retirer à l'intrigue. Bon, je dois reconnaître que l'aspect "choral" apporte une exploration des sentiments et des parcours de chacun qui est plutôt bien menée par l'auteure, malgré certains passages qui donnent un peu trop dans le sentimentalisme à mes yeux de pauvre mec lisant essentiellement des romans un peu "bourrins" héhéhé).

Conclusion : très bon ouvrage, je relirai du D. Kapoor avec grand plaisir à l'occasion. Et ne mettrai sans doute jamais les pieds en Inde :). de toutes façons, ce n'est ni dans mon budget, ni envisageable dans mon état de santé :(.
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« Donc, la morale de l'histoire, c'est on s'adapte ou on meurt ».

Age of vice débute par un accident de la circulation, à New-Delhi, qui coûte la vie à cinq sans-abris. Ajay, le garde du corps de Sunny Wadia, le riche héritier d'un empire lié à la corruption, en endosse la responsabilité. le roman va ensuite retracer, de New Delhi à l'Uttar Pradesh, les vies d'Ajay, de Sunny et de Neda, une journaliste qui hésite, à leur contact, entre amour et morale.

L'Inde contemporaine est décrite sans concession. La richesse des princes a été remplacée par celle issue de malversations et de l'exploitation de la pauvreté. L'alcool et la drogue sont partout. le luxe côtoie la violence, les armes, les démonstrations de force.

Le rythme rend ce livre addictif malgré ses presque six cents pages, car il n'y a jamais d'accalmie entre les fêtes nocturnes et les journées autour des projets immobiliers pour remplacer les bidonvilles. Deepti Kapoor nous entraîne dans un tourbillon de destins, avec un certain réalisme et une fin qui ne sera pas heureuse pour tous les protagonistes. Ce roman comprend cependant quelques longueurs puis un dénouement amené très rapidement.

Age of vice met l'accent sur le développement économique source, après les castes, de nouvelles inégalités. A lire pour une autre approche de l'Inde actuelle.

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C'est d'abord l'histoire d'Ajay, petit garçon pauvre de l'Uttar Pradesh vendu par sa famille après la mort tragique de son père à une riche famille pour devenir esclave. Intelligent, il vapeu à peu gravir tous les échelons et devenir indispensable à son maitre, Sunny, jeune héritier d'un empire basé sur la corruption. Sunny cherche à s'opposer à son père qui a pourtant la main sur tous les rouages du pays. Contre l'avis de son père, Sunny va tomber amoureux de Neda, journaliste énergique et charismatique, pleine de contradiction, qui tente de survivre dans ce monde impitoyable.
J'ai trouvé le début de ce roman totalement envoûtant et les personnages très attachants. Je n'avais jamais lu l'Inde contemporaine racontée sans concession, entre population survivant dans une misère totale et monde du luxe, du vice et du superflu. J'ai cependant trouvé la deuxième partie un peu moins prenante et la dernière trop longue. Un bon roman néanmoins.
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Age of vice
Deepti Kapoor
roman
traduit de l'anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsh
Robert Laffont, 2023, 580p


C'est un très gros livre, de 580 pages, avec une couverture noire peu engageante, le titre et le nom de l'autrice en jaune avec de petits harpons qui semblent sortis de l'enfer. Avec ce livre, on entre dans l'Inde moderne, « ce pays de traîtres et d'agents doubles » où les routes ne sont pas sûres : on y vole les voitures en se servant d'armes. La ville de Dehli fait peur. Il ne fait pas bon du tout s'y aventurer. C'est l'ère du vice, Kali Yuga. On en sortirait vite de ce pays, mais il y a les petites gargotes où ce qu'on mange est appétissant, et les splendides paysages, de montagnes entre autres. On la traverse, cette Inde, du Nord au Sud, et on va même jusqu'à la mer et à Goa. On croise des pauvres, très pauvres, opprimés, et des gens scandaleusement riches, oppresseurs.
Un pauvre. 1991 : Après la mort de son père, Ajay, 8 ans, est enlevé à sa mère, une manière de payer les obsèques, emporté vers les montagnes de l'Hymalaya, vendu à un homme pour qui il travaillera contre sa nourriture (abondante) et un coin pour dormir. C'est un garçon intelligent qui comprend où est son intérêt, même s'il regrette un peu sa famille. Il apprend à lire et à écrire, quelques mots d'anglais.
Son patron meurt, il est chassé de la maison.
Il se fait employer par un homme puissant, du clan des Wadia, qui a hérité de l'empire de son père, un ex petit truand. Très vite, il gravit les échelons. le voilà garde du corps. Si son maître a besoin de se moucher, il lui prêtera sa manche si nécessaire. Il est muet, anonyme, heureux.
Dans ce livre, il est question de pouvoir. le pouvoir s'obtient par la force, l'absence de scrupules et d'humanité, la pince à billets. Trois hommes sont ambitieux, Bunty Wadia, sûr de lui, Ram Singh qui n'a pas de cran, sert Bunty, a un fils soucieux de démocratie, emblématique de ce nouveau monde, comme pourrait l'être le fils de Bunty s'il était moins désespéré, et Vicky Wadia, le frère aîné de Bunty, que son neveu adorait mais dont le comportement l'a déçu , Les deux premiers achètent des terrains agricoles à vil prix, et y construisent de somptueux hôtels. Mais Bunty veut toujours accroître son pouvoir.
A l'inverse, son fils qui manque de dureté et qui humilie les autres, s'anéantit lui-même : alcool, drogue. Il fait pitié, il est pathétique. Ses serviteurs les plus fidèles, Eli qui trouvait qu'Ajay manquait de violence en lui, Ajay qui est devenu un tueur, se lassent de lui, à qui ils servent de baby-sitter et rêvent de recouvrer leur liberté.Sunny et Ajay sont des jumeaux de souffrance. Sunny n'a pas su défendre Neda, la jeune femme qu'il aimait apparemment et qui attendait un fils de lui ; n'a pas aidé Ajay alors qu'il lui en avait fait la promesse. Et cependant Ajay s'est sacrifié pour sauver Sunny de la prison. En effet, Sunny, drogué, conduit une Mercedes. Il tue cinq personnes. C'est Ajay qu'on retrouvera au volant de la voiture, complètement désorienté. Sunny profite de cet accident pour obliger la famille respectée des Gathore à vendre leurs terres.
2006. le jour du mariage de Sunny, les comptes vont être réglés.
L'autrice distribue son livre en cinq parties, traçant l'histoire d'Ajay, de Neda, une femme issue de l'élite culturelle, au père aimant, de Sunny, un riche, très riche. Puis elle centre son propos sur la lente déchéance de Sunny. La disposition des lignes sur la page change. Enfin le récit n'est plus linéaire, mais se divise en séquences, comme dans un film policier. On a hâte de savoir ce qui va arriver, la tension monte.
On a aimé suivre le parcours d'Ajay, on voulait connaître la fin. Mais l'atmosphère est étouffante : trop de violence, d'infamies, de sang, d'excès, de désespoir. Et le livre est long. Ce n'est pas fini, puisque c'est le premier tome d'une trilogie. Verra-t-on Ajay récompensé de sa loyauté, un Sunny qui saura enfin ce qu'il veut et se donnera les moyens d'arriver au bonheur. Neda quittera-t-elle Londres où elle a été amenée pour la séparer de Sunny ?
Trois livres parlent de l'inde, le soleil rouge de l'Assam, La princesse insoumise et celui-ci.
L'inde est grande, corrompue, mystérieuse, inquiétante ; des gens heureusement veulent la faire tourner dans le bon sens, abolir les castes, faire disparaître les inégalités extrêmes, en finir avec la corruption.
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Age of vice de Deepti Kapoor est un genre de polar au sein de la mafia Indienne de New Delhi mais aussi une histoire d'amour contrariée par cette mafia très violente.
Beaucoup de dialogues, c'est presque un scénario de film. Pas mal pour se dépayser et se divertir.
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Derrière l'image folklorique du Bollywood et la quiétude des temples hindouistes, se cache la facette sombre de l'Inde.
Celle d'un pays où la caste fait la loi.
Celle d'un pays où les riches vivent dans l'opulence, sur fond de fêtes, drogues et débauches. Celle d'un pays où les riches usent de leur pouvoir entre manigances, violence et crimes organisés.
Celle d'un pays où les pauvres meurent de faim, sont expulsés. Celle d'un pays où les pauvres et leur vie ne valent rien.
Deepti Kapoor, dans ce livre entre thriller et portrait d'une société à l'atmosphère viciée, nous dépeint l'Inde d'aujourd'hui, où les traditions se confrontent à la modernité, où la corruption fait la loi, où les droits humains sont bafoués, où la morale et l'humanité n'existent pas.
Ce livre est un portrait glaçant et percutant de l'Inde moderne.
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont, car ce livre a été reçu dans le cadre d'une masse critique.
Age of Vice est un roman coup de poing, qui nous plonge dès les premières pages dans l'ambiance de la corruption rampante, implacable, de New Delhi et de l'Inde en général.
La plume de l'auteure est vraiment très bonne. Ses descriptions sont percutantes et le ressenti des personnages est plus que crédible.
Le seul bémol serait la structure du livre en elle-même, qui manque parfois de fluidité.
Il n'est pas exempt de petits défauts, un bébé de cette longueur ne l'est que rarement, mais ça reste une très bonne lecture !
PS : âmes sensibles, méfiez-vous 😉
PS 2 : pour ceux qui ont eu un peu du mal avec la fin, ce livre est annoncé comme un premier tome d'une trilogie. Ceci explique peut-être cela 😊
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